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·7 octobre 2025
ASSE : Un groupe stéphanois au bord de la crise

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·7 octobre 2025
Rien ne va plus chez les féminines de l'ASSE. Avec quatre défaites en autant de journées et une élimination humiliante en coupe, le nouveau cycle lancé sous la houlette de Sébastien Joseph tourne déjà au cauchemar. Recrutement raté, difficultés sportives et perte de repères : décryptage d’un début de saison inquiétant pour les Vertes.
L’été devait symboliser le renouveau des amazones. Après une saison convaincante avec le DFCO, l’arrivée de Sébastien Joseph sur le banc stéphanois avait suscité beaucoup d’espoirs. Le technicien dijonnais arrivait avec la réputation d’un bâtisseur et d’un meneur d’hommes capable de tirer le meilleur de son groupe. L’ASSE, elle, affichait une ambition inédite : ne plus seulement jouer le maintien, mais viser entre 24 et 26 points sur la saison (selon les dires de l'entraîneur dans le Progrès) — un objectif synonyme d’une place confortable dans l’élite.
Pour cela, le club n’a pas lésiné sur le recrutement. Pas moins de douze nouvelles joueuses sont venues renforcer un effectif totalement remodelé. Des profils prometteurs, venus de France et d’ailleurs, censés apporter de la densité, de la technique et du caractère. Sur le papier, la recette semblait parfaite. Sur le terrain, c’est tout l’inverse : quatre matchs, zéro point, un seul but marqué, dix encaissés.
La greffe ne prend pas. Le collectif paraît désuni, sans automatisme, ni mental. Pire, les mots du coach après la défaite contre le PFC ont fait l’effet d’une bombe : “J’ai l’impression que certaines se sont perdues en France et qu’elles sont venues en vacances. S’il faut les renvoyer chez elles à la trêve, on le fera.” Des propos rapidement retoqués par l'UNFP.
Une déclaration choc qui illustre le malaise grandissant au sein du vestiaire. L’ambiance s’est tendue, et les nerfs ont craqué : Kédie Johnson et Nadjma Ali Nadjim ont toutes deux été expulsées et suspendues pour une longue durée, symbole d’une nervosité qui ronge le groupe.
Cette saison, l’ASSE a choisi de mettre les féminines sur le devant de la scène. Affiches, clips promotionnels, mise en lumière sur les réseaux sociaux : tout semblait réuni pour valoriser une équipe en pleine ascension. Mais cette stratégie, aussi louable soit-elle, semble aujourd’hui se retourner contre le club. L’exposition médiatique a accru la pression sur des joueuses encore en phase d’adaptation.
Le match contre l’Olympique de Marseille, disputé à Geoffroy-Guichard, devait être une fête. Les phocéennes, promues, restaient sur trois défaites et cherchaient à lancer leur saison. Le Chaudron, théâtre habituel des exploits des Verts, aurait pu servir de déclic. Il est devenu le symbole de la crise : une lourde défaite 4-0, une prestation sans relief, et une malédiction qui perdure puisque les féminines n’ont jamais gagné à Geoffroy-Guichard.
Après la rencontre, Sébastien Joseph marqué n’a pas caché sa frustration : “Jouer à Geoffroy-Guichard avec l’ambition de prendre des points et finir avec ce sentiment est vécu comme une honte. La vraie question est désormais de savoir si le groupe sera capable de provoquer une réaction.”
Entre ambitions démesurées et réalité du terrain, l’écart est criant. L’équipe semble souffrir du poids de sa propre communication, comme si le club avait voulu aller trop vite dans la mise en avant de son projet féminin. Résultat : la lumière s’est transformée en projecteur brûlant.
La défaite en Coupe LFFP contre Nice (D2) sur le score sans appel de 4-0 et la défaite contre l'OM sur le même score a fini de sonner l’alarme. Les Stéphanoises ne trouvent plus les leviers. Le jeu collectif est en panne, la confiance envolée. Le spectre de la relégation n’est plus un tabou, et le doute gagne jusqu’aux tribunes.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Le championnat est encore long, et la prochaine rencontre face à Thonon Évian Grand Genève en Coupe représente une opportunité en or pour relancer la machine. Face à une formation de deuxième division, les Vertes devront se battre pour retrouver des certitudes, un esprit de groupe, et cette humilité qui a toujours caractérisé l’ADN stéphanois.
Plus que le résultat, c’est l’attitude qui sera scrutée. Sébastien Joseph et son staff savent qu’ils jouent gros. Un nouveau revers pourrait faire basculer la saison dans une spirale infernale, et compromettre tout espoir de redressement. L’heure n’est plus aux discours ni aux promesses. Car si le club veut continuer à développer son projet féminin, il devra le faire sur des fondations solides. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'actuellement le bateau tangue beaucoup...