ASSE : Une légende parmi les légendes chez Verts ! | OneFootball

ASSE : Une légende parmi les légendes chez Verts ! | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Peuple-Vert.fr

Peuple-Vert.fr

·6 juin 2025

ASSE : Une légende parmi les légendes chez Verts !

Image de l'article :ASSE : Une légende parmi les légendes chez Verts !

Comme chaque semaine, Peuple-Vert met à l'honneur des entraineurs qui ont marqué l’AS Saint-Etienne. Depuis sa création en 1933, l’ASSE a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Par souci d’équité, ils sont présentés par ordre alphabétique. Huitième épisode : Robert Herbin (516 matches de 1972 à 1983 et 1987 à 1990)

L’entraîneur de l’ASSE, Albert Batteux, n’a pas apprécié la gestion des affaires Carnus-Bosquier en 1971 et celle de Salif Keita en 1972 par son président, Roger Rocher. En désaccord avec la nouvelle politique sportive du club qui consiste à s’appuyer sur la formation, il a décidé de quitter son poste. La Direction doit donc lui trouver un successeur. Roger Rocher ne va pas chercher bien loin un remplaçant car il propose le poste à Robert Herbin, un joueur stéphanois de 32 ans. Ce dernier n’avait pas prévu de mettre un terme à sa carrière si tôt et demande un délai de réflexion.


Vidéos OneFootball


Des débuts étincelants en tant qu'entraineur de l'ASSE

Attiré par le challenge, et après avoir été joueur à l’ASSE de 1957 à 1972, ponctué par cinq titres de champion de France (1964, 1967, 1968, 1969, 1970), trois coupes de France (1962, 1968, 1970), trois challenges des champions (1962, 1967, 1969) le défenseur international accepte la proposition de son président. Il est persuadé de disposer d’un groupe de qualité comprenant les anciens comme Georges Bereta, Gerard Farison ou encore Jean-Michel Larqué complété par les jeunes du centre de formation qui viennent de remporter la Coupe Gambardella en 1970.

Malgré toute sa bonne volonté, Herbin doit se rendre à l’évidence. Il lui manque deux éléments de valeurs en défense pour bonifier son équipe. Il lui faut un gardien de but et un défenseur central. Pierre Garonnaire, avec qui il travaille en toute confiance, lui trouve deux étrangers (parce que le marché français est inabordable), Yvan Curkovic et Oswaldo Piazza. Avec ses trouvailles, l’entraîneur est ainsi paré pour mettre en œuvre ses idées.

Une équipe qui monte en puissance

L’éclosion de Dominique Bathenay, lors de la saison 1973-74, au poste de milieu défensif a fini d’asseoir ce secteur. Le retour d’Hervé Revelli, dont les talents de buteurs ne sont plus à prouver, a donné une puissance offensive supplémentaire, qui a permis à l’ASSE de se lancer à l’assaut du championnat de France. Saint-Etienne remporte le titre en 1974 en finissant en apothéose sur un 6-1 face à Nîmes lui assurant le trophée à deux journées de la fin. Les Verts gagnent également la Coupe de France en disposant de Monaco (2-1) faisant taire tous les sceptiques qui pensaient que Robert Herbin était trop jeune pour être entraîneur. Désormais nantis de certitudes inébranlables, l’ASSE peut se mesurer à ce qui se fait de mieux en Europe.

Une première demi-finale de Coupe d'Europe en 1975

Le début d’année 1974-75 doit être celle de la confirmation et pourtant les débuts sont difficiles. Les Verts sont incapables de s’imposer à l’extérieur en championnat où s’enchaînent les désillusions et le premier tour de la Coupe d’Europe arrive à grands pas au mois de septembre 1974 laissant craindre le pire.

Contre toute attente, ils réalisent un match plein remporté 2-0 contre le Sporting de Lisbonne qui a été l’adversaire désigné par le tirage au sort. La saison de l’ASSE est lancée. Ils obtiennent un nul plein de promesse au match retour (1-1). Toutefois, le meilleur est à venir. Et pourtant, alors que les Verts semblaient sur la bonne voie, ils s’écroulent lamentablement à Split, laminés par les Yougoslaves de l’Hajduk (1-4), humiliés par un arbitrage tellement complaisant de la part du Turc Babacan qu’ils écument de rage. Herbin va utiliser cette colère à bon escient. Bien sûr, le miracle semble impossible, mais il reste quand même à sauver l’honneur et faire bonne figure devant son public.

L'ASSE réussi le doublé

Le 6 novembre 1974 restera comme une date historique pour le club. En se qualifiant 5-1 après prolongations grâce à deux derniers buts d’Yves Triantafilos, Saint-Etienne a fait une entrée fracassante dans l’Europe du football. Cet exploit a marqué les débuts de l’épopée stéphanoise. L’ASSE s’est hissé sans coup férir jusqu’en demi-finale de la Coupe des Champions après s’être débarrassé des Polonais de Ruch Chorzow (2-3, 2-0). Ils ne seront battus que par les futurs vainqueurs de la compétition, les Allemands du Bayern de Munich (0-0, 0-2).

Pour regoûter au parfum de la Coupe d’Europe, les Verts doivent de nouveau remporter le championnat. Ce qu’ils font de manière encore plus aisée. Jean-Michel Larqué se permet même de demander à Robert Herbin de participer au dernier match de la saison à Geoffroy Guichard contre Troyes. Cerise sur le gâteau, Herbin marque un des cinq buts de son équipe sur penalty pour une victoire nette et sans bavure (5-1). Saint-Etienne réussit le doublé pour la deuxième année consécutive, performance jamais réalisée par un club français jusqu’alors.

La Finale à Glasgow en apothéose

Place à la saison 1975-76 sur laquelle tout a été déjà écrit. Les Verts remportent un troisième titre de champion de France, mais c’est surtout en coupe d’Europe que les hommes de Robert Herbin se distinguent, rentrant dans tous les foyers de l’hexagone grâce à la télévision. Les Verts ont confirmé qu’ils font désormais partie du gratin des meilleures équipe de la compétition.

Après avoir disposé facilement du KB Copenhague (2-0, 3-1), Saint-Etienne frappe un grand coup dès le tour suivant en se débarrassant des Glasgow Rangers, présentés comme les favoris de la confrontation (2-0, 2-1).  Mais c’est au printemps 1976 qu’ils réalisent l’exploit retentissant contre le Dynamo Kiev en quart de finale grâce à un match retour époustouflant à Geoffroy-Guichard. Ils ont eu besoin de la prolongation pour éliminer la meilleure équipe continentale de l’époque avec un but légendaire de Dominique Rocheteau (0-2, 3-0). La demi-finale est aussi entrée dans l’imaginaire collectif par son côté particulièrement stressant. L’ASSE est héroïque au match retour contre le PSV Eindhoven en Hollande et elle réussit à conserver son but d’avance acquis à Geoffroy-Guichard (1-0, 0-0). Malheureusement, les maudits poteaux carrés ont décidé du sort de la finale et les Verts doivent de nouveau s’incliner contre le Bayern Munich (0-1) avant de défiler sur les Champs-Elysées devant plus de 100 000 spectateurs.

Une chute brutale !

On ne le sait pas encore, mais les Verts viennent de vivre leurs plus belles années. Une élimination prématurée en quart de finale par Liverpool lors de la campagne européenne suivante va conduire Roger Rocher à changer de stratégie et abandonner la politique de formation interne qui avait eu de si bons résultats. La venue de Michel Platini et de Johnny Rep devait les faire entrer dans une autre dimension. Toutefois, si l’ASSE est encore capable d’exploits retentissants comme contre le PSV Eindhoven en 1979 (6-0) ou à Hambourg en 1980 (5-0), la chute semble irrémédiable. Le triumvirat Rocher-Garonnaire-Herbin va alors exploser en plein vol entraînant, malgré un dixième titre de champion en 1981, la démission forcée du président en 1982 et le licenciement sauvage de l’entraîneur en 1983.

Herbin restera Légende de l'ASSE

Depuis, l’AS Saint-Etienne est à la poursuite de son lustre d’antan. Si Robert Herbin est revenu aux manettes en 1987 après de courtes expériences à Lyon, Strasbourg et l’Arabie Saoudite, ses résultats seront moins enthousiasmants. Et ce, malgré une 4e place en championnat en 1988 (qui reste la meilleure performance depuis 1982) et une demi-finale de Coupe de France en 1990 qui lui sera fatale puisqu’il sera limogé par André Laurent au lendemain de la défaite contre Montpellier (0-1).

Une dernière tentative lors de la saison 1997-98 associé à Pierre Repellini se soldera carrément par un échec, les Verts évitant de peu la rétrogradation en national.

Toutefois, cela ne saurait bien évidemment faire oublier l’incroyable palmarès que Robert Herbin s’est forgé en tant que joueur et entraîneur des Verts. Au point d’avoir été pendant longtemps le professionnel français le plus titré de l’histoire du football.

À propos de Publisher