Furia Liga
·15 juin 2020
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·15 juin 2020
Les équipes sœurs que sont l’Athletic Club et l’Atletico Madrid faisaient aujourd’hui leur grand retour en Liga. Sous un ciel lourd et une vingtaine de degrés, les deux formations ont livré un match des plus disputés, que les Basques ont finalement réussi à maîtriser.
L’ambiance est au rendez-vous, on dénombre environ 40 000 personnes dans les gradins de San Mamés, à Bilbao. Le match est crucial pour espérer une place européenne, la rivalité entre l’équipe basque et celle de Madrid rajoute une touche d’excitation à ce match. Finalement, l’Athletic s’impose sur sa pelouse par deux buts à zéro, défiant tous les pronostics. C’était il y a un an et trois mois. Aujourd’hui, les choses ont été différentes, et à tous les niveaux.
L’Athletic fait partie de ces équipes réputées invincibles à domicile, l’ambiance et le soutien créés par ses supporters en font une formation capable de claquer une retournée acrobatique à la 89e, contre le Barça. Coronavirus oblige, les stades sont vides. L’ambiance est ainsi similaire à celle des entraînements fermés à Lezama, si ce n’est pire. Seuls les téléspectateurs peuvent profiter des effets sonores du jeu FIFA20, qui s’accordent plus ou moins bien aux différentes actions.
Aujourd’hui, l’Athletic retrouvait la Liga – tout comme son adversaire – avec pour mission de ne pas se laisser distancer dans la course à l’Europa. Sans soutien physique des supporters, certes, mais pas sans l’environnement familier et oppressant de San Mamés. Une opposition entre deux formations défensives, espérant chacune retrouver le rythme intensif de la compétition. Jouant en moyenne trois fois par semaine, le risque de se laisser submerger par ce même rythme n’est pas des moindres.
Prolongé d’une saison il y a deux semaines, Gaizka Garitano sait qu’il a la pression croissante des supporters sur ses épaules. Ces derniers étaient d’ailleurs mitigés concernant sa poursuite sur le banc de l’Athletic. Un choix par défaut ? Une erreur pour le style de jeu ? Tout le contraire ? Quoi qu’il en soit, les amateurs du club basque n’avait qu’une crainte, retrouver la défense à trois centraux.
Pour le premier match de la reprise, le natif de Derio a opté pour ce que la majorité des supporters espérait. Un système en 4-2-3-1, utilisé lors de la dernière journée de Liga, et qui s’était soldée par une victoire 1-4 sur la pelouse du Real Valladolid. Rien de mieux pour mettre tout le monde d’accord. À la différence près qu’Iker Muniain et Ander Capa sont de retour dans le dispositif, reprenant les places du jeune Oihan Sancet et de Lekue.
Mais malgré la mise en place du onze le plus apprécié par les supporters, Garitano a réussi à les décevoir en fin de match. Les nouvelles mesures sanitaires permettent désormais aux équipes de réaliser jusqu’à cinq remplacements. Gaizka Garitano en a profité pour instaurer sa défense à trois centraux. Des plus controversé, ce système avait pour but de jouer la sécurité, face à un Atletico qui se montrait de plus en plus entreprenant. La décision n’a pas été du goût de tous, nombreux sont ceux lui reprochant de ne pas avoir eu le courage de jouer offensif, et d’ainsi espérer décrocher les trois points.
En faisant cela, le coach basque affichait clairement sa satisfaction du match nul, n’essayant pas de remporter le match. Cette technique a cependant permis de revoir un joueur apprécié de longue date, Oscar De Marcos. Blessé depuis de longs mois, le latéral n’avait pas joué depuis fin octobre 2019… contre l’Atletico ! Les Basques s’étaient alors inclinés par 2-0, à Madrid.
Le début du match a rapidement été dominé par les Colchoneros, qui n’ont laissé que peu d’espace aux Basques. Avec un Carrasco bouillant, accompagné d’un Diego Costa en manque de buts, les Madrilènes ont inquiété à de nombreuses reprises les cages d’Unai Simón. Du côté Zuri-gorriak, les cadors habituels que sont Iker Muniain, Yuri Berchiche ou encore Capa ont pris du temps avant d’être au niveau. Quand le premier se montrait incertain techniquement, le second ne parvenait pas à faire basculer le jeu. Tout le contraire d’Unai López, irréprochable dès l’entame du match, tout comme Yeray Alvarez, qui s’est illustré aussi bien défensivement qu’offensivement. Chose inhabituel, au contraire d’Iñigo Martinez, quelque peu effacé aujourd’hui.
Après vingt minutes de jeu, l’Athletic est finalement parvenu à imposer son rythme, en retrouvant une ossature basé sur Iker Muniain. Ayant retrouvé son caractère décisif, d’autant plus lorsqu’il est accompagné de Yuri et Williams sur les ailes, le capitaine a pu faire des siennes, jusqu’à renverser le score en la faveur de l’Athletic.
L’égalisation madrilène ne s’est pas fait attendre et son déroulement est proche de celui que l’on a pu voir lors de plusieurs matchs depuis cette semaine. Une erreur de relance, étonnement réalisée par Yeray, permet à Diego Costa de se retrouver en face à face avec Unai Simón. Nullement aidé par sa défense, ni par ses appuis – qui trahissent sa surprise lors de l’action – le gardien basque est facilement battu. Finalement peu mis à contribution par la suite, le portier s’est cependant illustré en fin de match, arrêtant in-extremis une double offensive de l’Atletico.
La question reste sans réponse, mais que ce serait-il passé si Garitano n’avait pas joué la sécurité ? L’Athletic aurait-il pris l’avantage ? Ou au contraire, aurait-il encaissé un second but ? Les choix du coach ont fait que les Basques quittent leur pelouse avec un petit point, insuffisant pour la course à l’Europe, mais précieux malgré tout. Un match nul contre l’Atletico n’est pas chose facile à obtenir et les Leones peuvent être fiers d’y être parvenu sans avoir de soutien dans les tribunes.
Les choses sont moins rose pour l’Atletico, qui n’est pas parvenu à concrétiser ses trois occasions de prendre l’avantage. Diego Simeone et ses hommes ont manqué d’efficacité et cette rencontre a confirmé à nouveau l’importance d’Oblak dans l’équipe. Le gardien slovène est clairement l’élément le plus important chez les Colchoneros.
La rencontre aurait pu basculer, des deux côtés, mais il n’en fut rien. La rancœur du score peut être ressentie à Bilbao comme à Madrid, mais elle est sûrement plus forte pour l’Atletico, qui a fait preuve d’une moins forte maîtrise dans le jeu. Avec une connexion aussi prononcée autour de Muniain, l’Athletic peut faire des dégâts et espérer jouer l’Europa la saison prochaine.
Jérémy Lequatre-Garat @Euskarade
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