Furia Liga
·20 janvier 2020
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·20 janvier 2020
De retour sur la pelouse du San Mamés après plus d’un mois d’éloignement, l’Athletic Club espérait faire une belle démonstration devant son public. Face au Celta Vigo, les Basques devaient prendre les trois points et sortir ainsi d’une série de quatre matchs sans victoire (dont trois nuls). C’était sans compter sur une performance solide de Rubén Blanco, le gardien des Galiciens, et un manque flagrant d’efficacité dans les derniers gestes…
San Mamés retrouvait l’Athletic, et l’Athletic retrouvait Iker Muniain. Blessé musculairement en novembre, le capitaine est revenu après avoir loupé six rencontres. Convoqué par Gaizka Garitano, le chouchou a pu disputer la totalité de son 400e match avec le maillot des Leones. Pas de surprises majeures dans le reste de l’effectif basque, si ce n’est la titularisation d’Ibai Gómez, qui réfléchirait selon les rumeurs à quitter à nouveau l’Athletic. Dans les cages, Iago Herrerín a participé à son premier match en Liga cette saison, profitant de la grippe dont souffre Unai Simón. Avec une défense inchangée et un retour d’Unai López au milieu, Garitano a proposé un onze visiblement irréprochable. Mais alors comment expliquer ce résultat, perçu comme une défaite par la plupart des supporters zuri-gorriak ?
Quel que soit le système de jeu adopté par Gaizka Garitano, les latéraux sont toujours ceux ayant le plus d’importance. Ils doivent s’élancer vers l’avant dès que l’occasion se présente, ce qui leur donne davantage une image d’ailier. Cela a donc également été le cas aujourd’hui, où Ander Capa a fait parler son agilité et son aisance lorsqu’il s’agit de dribler les adversaires. Du côté gauche, Yuri Berchiche est tout aussi rapide mais combine souvent avec Iker Muniain – positionné en milieu offensif, mais souvent présent sur l’aile gauche – pour s’approcher des cages de Rubén Blanco. L’ancien joueur du Paris-Saint-Germain n’hésite pas pénétrer la surface, plus tenté par les frappes qu’Ander Capa. C’est d’ailleurs Yuri qui offre une superbe passe à Raúl García, qui ne parvient finalement pas à la cadrer.
Les actions collectives sont nombreuses, surtout en première période. Iker Muniain semble plus maladroit, pas encore entièrement dans le rythme des nouvelles consignes de Garitano. Cependant, le joueur de 27 ans conserve sa bonne lecture du jeu et parvient à créer différentes occasions autour de la défense du Celta Vigo. Parfois épaulé par Ibai Gómez, Muniain est moins précis et hésite à s’élancer seul vers la surface. Un défaut qui est compensé par ses bons placements offensifs. Derrière lui, le double pivot est moins visible. Dani García conserve sa solidité et sa précision dans les récupérations de ballon. Mais à ses côtés, Unai López est moins pertinent, créant peu d’occasions tout en étant parfois décisif défensivement. Ils participent néanmoins au maintien de la possession du ballon, qui s’établit à 62% à la fin de la rencontre.
22. C’est le nombre de tirs qu’ont réalisé les hommes de Gaizka Garitano sur leur pelouse. À l’inverse, le Celta Vigo en a fait 7, ouvrant ainsi le score sur l’une des seules occasions dont ils ont profité. Il faut dire que la défense de l’Athletic a une nouvelle fois prouvé sa solidité. Parfois un peu brusque, Yuri Berchiche a assuré la protection du côté gauche, parfois accompagné d’un Ibai Gómez n’occupant pas seulement l’avant de sa bande. Iñigo Martinez et Yeray Alvarez ont taché de ne rien laisser passer, faisant cependant preuve de quelques cafouillages face aux combinaisons de Iago Aspas et Rafinha. Mais ce qui a vraiment perturbé le déroulement du match, c’est l’attrait prononcé de David Medié pour son sifflet. L’arbitre a signalé un total de 30 fautes, distribuant 7 cartons jaunes.
Ces interruptions ont rapidement lassé le public du San Mamés, qui n’a pas hésité à le faire savoir. Les arbitres ne sont visiblement pas les seuls à savoir siffler… Les 41 348 spectateurs ont également pu retenir leur souffle à de nombreuses reprises lors des actions bâclées des Leones. Outre les frappes passant du côté extérieur du poteau, et les têtes dépassant la transversale – Iñigo Martinez n’en dormira pas cette nuit – ce sont les occasions immanquables qui ont marqué, négativement. On pense par exemple à cette tête d’Iker Muniain qu’il parvient à loger sur celle du gardien adverse. Ou encore à cette action où Williams réagit tardivement et laisse la défense contrée son ballon. De nombreuses actions donc, démonstratives d’un manque clair et net de finition. Avoir des occasions est essentiel pour gagner un match, mais les conclure l’est davantage.
En bon capitaine, Iker Muniain sait ce qu’on doit retenir d’un match de son équipe. À la fin de la rencontre, le natif de Iruñea a fait savoir au micro de Movistar qu’il « n’y a rien à reprocher à l’équipe ». Il met ici en avant le rythme imposé par ses coéquipiers, qui a effectivement été apprécier par les supporters. Du moins, seulement en première période. Quand le Celta ouvre le score au retour des vestiaires, la donne change immédiatement. On repense alors aux actions qui ont été ratées, et qui n’auraient pas dues l’être. Surtout lorsqu’elles sont suivies par d’autres et qu’il faut attendre un pénalty – frappé avec précision par Raúl García – pour parvenir à égaliser.
Ce qui gêne une partie conséquente des supporters, c’est que l’Athletic n’aurait pas dû égaliser. Non, si le Celta avait marqué ce but, le score aurait alors dû être de 2-1, voire de 3-1 selon les plus exigeants. « Ils ont tous été impressionnants, avec beaucoup de rythme, beaucoup d’énergie, en étant toujours à fond dans le match » analyse Muniain, parlant ainsi de ses coéquipiers. Il est clair qu’on ne peut pas reprocher aux Leones la combativité dont ils ont fait preuve. Ne lâchant rien, les joueurs de l’Athletic ont scrupuleusement appliqué les consignes de Garitano. Mais bien que Rubén Blanco ait défendu ses cages du mieux qu’il pouvait, les Zuri-gorriak auraient pu faire trembler les filets en dehors des onze mètres.
Avec une meilleure efficacité offensive, l’Athletic aurait pu fêter ses retrouvailles avec San Mamés. Il faudra attendre samedi prochain et le déplacement au Cornellà-El Prat pour que les Basques tentent de renouer avec la victoire en Liga. Rendez-vous est pris…
Jérémy Lequatre-Garat @Euskarade
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