Furia Liga
·7 janvier 2021
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·7 janvier 2021
Lors d’un match haut en couleurs, l’Athletic s’est incliné par 2-3 sur sa pelouse, face au Barça de Leo Messi. Cette rencontre était surtout l’occasion pour Marcelino de faire connaissance avec son effectif et des joueurs qu’il a découvert trois jours avant le choc. Mais que faut-il retenir de cette première ?
Le 4-2-3-1 tant affectionné par les récents coachs de l’Athletic n’a plus lieu d’être. C’est un secret pour personne, l’arrivée de Marcelino sur un banc annonce l’imposition d’un 4-4-2 dans le jeu. Il s’agit donc de la seule réelle révolution imposée par l’Asturien pour son premier match à la tête des Leones. Pour élire les protagonistes de sa réception du Barça, l’ancien homme fort du Valencia CF a disposé d’à peine trois jours pour faire leur connaissance. Une période visiblement insuffisante pour attester du niveau de jeu incertain de Mikel Vesga, titulaire pour ce premier choc. Le milieu de terrain est d’ailleurs le premier à être renouvelé par le président Elizegi en 2021.
Pour le reste de l’effectif, peu de changement. On note évidemment la mise sur le banc de la recrue phare Alex Berenguer, qui laisse sa place à Muniain sur l’aile gauche. L’ancien du Torino délivrera d’ailleurs une excellente passe au capitaine, qui permettra aux Basques de réduire l’écart en fin de match. Autre mise sur le banc, celle d’Asier Villalibre. L’attaquant chouchou des supporters restera en tribune, laissant Raúl García composer le duo offensif avec Iñaki Williams. Bonne surprise, on retrouve Oscar De Marcos sur l’aile droite. Un positionnement qui rappelle évidemment la période Bielsa. La pépite découverte grâce à l’Argentin se montrera malheureusement transparente dans ce match.
Autre questionnement, le double pivot est composé par Vesga et Unai Vencedor. Le jeune milieu a réalisé un match défensif correct, meilleur que celui du central Unai Núñez. Il semble peu probable que ce dernier poursuive en défense lorsque Yeray reviendra de blessure.
Le premier quart d’heure de l’Athletic a été marqué par une très forte intensité. Les attaques basques se sont succédées à celles catalanes. Lors d’une contre-attaque lancée par Raúl, Williams profite d’un bon espace pour prendre de vitesse la défense du Barça. Les défenseurs se font avoir par les grandes jambes de la pantera vasca, qui profite de son agilité pour inscrire le premier but de l’ère Marcelino. Une joie qui sera de courte durée puisque l’égalisation de Pedri intervient quelques minutes plus tard.
La totalité de la rencontre a été marquée par des offensives de l’Athletic, venant généralement du côté gauche. De l’autre côté, Ander Capa avait trop de difficultés à assurer le jeu défensif pour jouer vers l’avant comme il en a l’habitude. Cette passivité du latéral n’a pas contribué à la forme de De Marcos, qui s’est rapidement éteint. Si Muniain propose davantage lorsqu’il est au cœur du jeu, il a tenté tant bien que mal de combiner avec Williams. Le capitaine s’est montré essentiel dans la transition, sans perdre de son énergie en fin de match. Au contraire de Garitano, Marcelino a compris l’importance d’une telle créativité. Le nouveau venu à fait le choix de conserver le natif d’Iruñea jusqu’au bout, une décision qui a donc porté ses fruits en fin de match.
Le coach asturien a décidé de sortir De Marcos pour faire jouer Berenguer dans l’axe. Installé au cœur du jeu, le joueur formé à l’Osasuna a pu profiter de ses talents de créateur et ainsi prendre les anciennes fonctions d’un Muniain laissé sur l’aile. La lecture du jeu de Berenguer s’est montrée décisive. Dans les dernières minutes, il a su tirer profit d’une mauvaise relance de Messi – oui, vous avez bien lu – pour lancer Muniain qui frappe sans contrôle, réduisant ainsi le score. La défense du Barça pensait à tort qu’Alex allait lancer Williams sur le côté droit.
« On ne peut pas faire grand-chose lorsque Messi est à ce niveau » se lamentait avec le sourire Iñaki Williams à la fin du match. Si les mots de l’attaquant basque sont évidemment justes, ils ne reflètent pas tout à fait la réaction de sa défense face à l’Argentin. Les Leones se sont montrés combattifs du début à la fin, avec plus ou moins de réussite en attaque. Mais le secteur défensif n’a pas suivi, plombé par les erreurs individuelles. Loué à l’international pour ses performances l’année dernière, Unai Simón a fait preuve d’une instabilité déconcertante pendant la totalité de la rencontre. Auteur de gestes incertains, maladroit et mal positionné, le portier basque est fautif sur les deux premiers buts.
Si le gardien de l’Athletic a su prouver ses capacités à l’aide de quelques beaux plongeons, ses erreurs ont été décisives dans la victoire catalane. Unai Simón n’est cependant pas le seul responsable. Face à lui, Unai Núñez n’a pas été fidèle à sa réputation. Habituellement épatant face aux grosses équipes, celui qui profite de la blessure de Yeray a fortement déçu. Lors du premier but, il n’hésite pas à montrer son dos lorsque Pedri court pour marquer de la tête. À titre de comparaison, Yeray n’hésite pas à sacrifier son entre-jambes pour éviter de voir trembler les filets. Ander Capa n’a pas su combiner avec Núñez pour assurer la sérénité de la défense et les trois buts sont arrivés de leur côté.
L’Athletic a perdu trois points. Mais face au Barça, les Zuri-gorriak ont surtout perdu leur homme fort, l’irremplaçable Yuri Berchiche. Instable depuis plusieurs mois à cause de son infection au Coronavirus et de sa blessure à l’épaule, l’ancien Parisien a quitté la pelouse au bout d’une trentaine de minutes de jeu. Touché musculairement à l’arrière de la cuisse droite, il devrait être absent au moins deux semaines…
Pour le remplacer, Marcelino ne peut compter que sur les services de Mikel Balenziaga. Indispensable à l’époque de Valverde, le latéral va sur ses 33 ans et n’est pas aussi décisif que Yuri. Cela ne l’a pas empêché de surprendre le couloir du Barça à plusieurs reprises, profitant d’une vitesse qu’on ne lui attribuerait pas au premier abord, mais également d’une bonne qualité de centre. Pas mauvais au marquage, Balenziaga se laisse cependant facilement dépasser en phase défensive. Au contraire de Berchiche, il ne dispose pas d’un bon bagage technique et ne peut guère placer de frappes précises. L’aile gauche dépend de Yuri et sa blessure risque de considérablement affecter les plans du nouveau coach.
Marcelino a d’ailleurs prévu un gros travail défensif pour ses joueurs. « Nous aurions pu faire bien mieux lors des trois buts, et c’est ce que nous ferons. Il y a du travail mais je suis convaincu que nous y parviendrons » a-t-il assuré. Le coach doit rapidement préparer la rencontre de samedi face à l’Atletico Madrid, un nouveau choc à l’image d’un mois de janvier très chargé pour les Basques…
Jérémy Lequatre-Garat @Euskarade