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·26 décembre 2024
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En provenance de Lyon avant de partir dans les valises de Luis Campos au LOSC, Farès Bahlouli a fait un passage éclair en Principauté. Dans So foot, il livre un long interview dont ces deux questions inhérentes à son épisode monégasque. Vrai ou non, ça fait froid dans le dos.
Libéré de l’environnement lyonnais, tu arrives à Monaco en 2015. Cette fois, ta carrière doit enfin se lancer !
« Tout se passe bien, je suis content. On tisse vite des liens avec Luis Campos. Jardim et lui me kiffent vraiment. Je sens que je suis dans le projet. Je joue les deux premiers matchs de championnat et les qualifications pour la Ligue des champions. Et boum : pubalgie. Je ne veux pas m’arrêter. Quand tu sens que c’est le moment où ça se passe bien, où tu joues… tu forces. Je suis au bout du bout de ce que je peux. Je me rappelle : je termine l’entraînement du matin, je rentre, je fais la sieste. Et, là, je ne peux plus me lever. Je suis paralysé. À l’entraînement, je dribble trois ou quatre joueurs, j’arrive devant la cage en étant en incapacité totale de tirer ! Faire le mouvement du tir est impossible. »
Pendant combien de temps subis-tu cette pubalgie ?
« Je galère pendant un an. Je me fais opérer, j’ai encore les fils. Jardim force pour que je reprenne. Il me fait faire du vélo. Je me souviens d’une agrafe qui pète lors d’une séance. Je ne comprends pas pourquoi il insiste. Tu es jeune, tu as envie de jouer, tu n’écoutes pas ton corps. Je reprends trop tôt, avec des douleurs atroces. Un jour, Jardim veut tellement que je joue qu’il m’envoie à l’hôpital pour que je fasse des injections. Mais des grosses injections, où on te rentre des aiguilles de 25 centimètres et un produit dans le pubis. Ce n’est pas la petite infiltration. J’y vais, je passe au bloc. Bim, on injecte. Je retourne dans la pièce pour me changer. Je mets mon pantalon puis mes chaussures. Je fais un pas, deux pas, et je m’écroule. Je suis paralysé du doigt de pied jusqu’au bassin. Je ne te dis pas dans quel état je suis. Par terre, en train de crier, je rampe. Le médecin ne veut pas venir… Je ne sais pas ce qu’il se passe. Je me dis : « Putain, je ne vais plus remarcher, qu’est-ce qu’il m’a fait ? » Et, en fait, ils m’ont injecté trop de produit. Je ne sens plus mes pieds pendant deux jours. Je me retrouve hospitalisé alors que le groupe m’attend pour prendre l’avion et aller jouer le match. Un truc de malade. Je suis dans le flou total. Je me dis que je vais trop loin, je pense à ma santé… Ça me met un coup. Je ne peux pas tirer sur la corde comme ça ! À quel prix ? Et puis, tu es à Monaco, tu ne peux pas faire trop de scandale. C’est une clinique privée, avec soi-disant un grand médecin, qui travaille en collaboration avec le club. Ils essaient d’étouffer le truc. « C’est bon, c’est rien, tu as retrouvé tes jambes ! Tais-toi, rejoue. » Je ne suis pas assez entouré pour comprendre que ce n’est pas normal, qu’il faut alerter. »
Source : sofoot.com