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·21 octobre 2025
Banderole pro-Aulas : Les Verts crient au scandale !

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·21 octobre 2025
Déployée lundi sur un échafaudage quai Claude-Bernard, une immense banderole représentant Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe a enflammé la campagne municipale lyonnaise. Tandis que les Écologistes saisissent la commission des comptes de campagne, le collectif Génération Aulas dément toute implication. Une affaire où le football, la politique et la communication s’entrechoquent.
L’image a rapidement fait le tour des réseaux sociaux : un portrait XXL de Jean-Michel Aulas, ancien président de l’Olympique Lyonnais, posant aux côtés de Bernard Lacombe, figure historique du club, disparu en juin dernier. En dessous, un message provocateur : « À Lyon, seul la pelouse de Gerland est verte… Et on marche dessus. »
Le ton, emprunté à la rivalité OL-ASSE, a immédiatement été perçu comme une pique politique, en plein cœur de la campagne pour les élections municipales de 2026. Installée sur un échafaudage du quai Claude-Bernard, la banderole a déclenché une vague de réactions indignées du côté de l’équipe sortante.
Face à la polémique, le collectif Génération Aulas, proche de l’ancien patron de l’OL, a rapidement réagi. Interrogé par Lyon Mag, un représentant du mouvement assure ne pas être à l’origine de cette initiative : « Je suis incapable de vous dire qui a mis ça en place. Nous pouvons simplement vous assurer que ce n’est ni nous, ni une personne de l’équipe de campagne. »
Le collectif admet néanmoins avoir relayé la photo sur les réseaux sociaux : « Certes, on l’a relayée, mais tout le monde l’avait déjà vue. » Une publication qui a suffi à alimenter les soupçons, certains y voyant une tentative de communication détournée.
Génération Aulas dément toute manœuvre illégale : « Il y a plein de règlements qui font que jamais on n’aurait eu cette idée-là. Et puis une bâche comme ça, ça coûte cher ! De toute façon, il y a des règles et il faut les respecter. »
Du côté des Écologistes, la riposte a été immédiate. Dans un communiqué, le parti dénonce un affichage sauvage et des “menaces à peine voilées” contre leurs élus. Le groupe a annoncé saisir la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) afin de déterminer l’origine du financement et de la mise en place du dispositif.
Les Verts rappellent la loi : « On ne fait pas campagne électorale comme la publicité d’une entreprise. Les campagnes sont régies par des règles strictes garantissant l’égalité des candidats. Cette opération constitue une irrégularité manifeste au regard des règles encadrant les dépenses et supports de campagne. »
Le ton se veut ferme : « Les Écologistes n’ont jamais craint le débat d’idées. Les insultes, la violence, et dans le cas présent la menace, n’y ont jamais eu leur place. »
Sur les réseaux sociaux, plusieurs élus de la majorité ont exprimé leur colère. Valentin Lungenstrass, adjoint au maire, s’est indigné : « Marcher sur l’adversaire, vraiment ? Enfreindre bis repetita les règles électorales pour vaincre, vraiment ? Cette bâche est une pollution visuelle et contraire aux règles électorales. Elle doit être supprimée. »
Son collègue Adrien Drioli, conseiller municipal, a lui aussi dénoncé un affichage illégal : « Personne n’est au-dessus des lois, M. Aulas. L’affichage électoral sauvage, même en XXL, reste interdit. On attend le retrait immédiat de cette pub personnelle illégale. La République, ce n’est pas à la carte, même pour les ultras riches ! »
Derrière le ton politique, la référence footballistique ne passe pas inaperçue. En opposant la « pelouse verte » à la couleur des Écologistes, la banderole joue ouvertement sur la rivalité historique entre Lyon et Saint-Étienne. Une manière d’activer l’imaginaire local et d’associer symboliquement les Verts stéphanois au parti écologiste.
Cette lecture footballo-politique, habile mais explosive, intervient dans un contexte électoral tendu. Un sondage Verian publié la semaine précédente plaçait Jean-Michel Aulas largement en tête des intentions de vote, loin devant Grégory Doucet, maire écologiste sortant. De quoi accentuer la crispation autour de tout ce qui peut ressembler à une communication partisane.
Qu’elle soit d’origine militante, humoristique ou spontanée, cette banderole aura réussi à occuper le terrain médiatique. En quelques heures, elle a cristallisé les tensions entre le monde du sport et la sphère politique, mais aussi entre l’image populaire du foot lyonnais et la gouvernance écologiste actuelle.
Si la CNCCFP venait à être saisie, l’affaire pourrait prendre une tournure plus institutionnelle. En attendant, l’épisode rappelle combien à Lyon, le football reste un marqueur politique puissant, capable d’influencer le débat public… bien au-delà des pelouses.
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