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·22 juin 2025
Barça : Andres Iniesta, l'homme qui a marché sur le monde en toute légèreté

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·22 juin 2025
Andres Iniesta restera sans aucun doute dans les livres d’histoire. Milieu hors-normes d’une équipe exceptionnelle, il a marqué toute une époque. Retour sur une carrière qui a coché toutes les cases de l’excellence.
1m71, le teint pâle, le visage glabre, Andrés Iniesta est un fantôme. Il tue en silence, contrôle la zone sans élever la voix, règne sans violence. Pour lui, tout a commencé à La Masia, en Juvenil. 15 ans à peine, ses pieds font déjà plus de bruit que sa bouche. Ils parlent pour lui. Ils parlent si fort que Xavi, de quatre ans son aîné et déjà installé en équipe première, décide d’aller voir le phénomène, un dimanche de novembre. On lui a dit qu’il y avait là un joueur qui lui ressemblait. Un sosie qui le rejoindrait bientôt. « Il ressort mieux le ballon que moi, il dribble mieux, il peut jouer sur le côté, il est capable de faire une croqueta… C’était un spectacle de le regarder jouer. Ce que vous pensiez à froid, il le faisait sur le terrain. » Ça vous classe un homme. Le duo ne se perdra plus jamais de vue.
En 2002, à 18 ans à peine, Iniesta dispute son premier match en équipe première. Parce que c’est un futur immense joueur, il s’agit d’un match de Ligue des Champions face à Bruges, une scène à sa hauteur. Les mois suivants, Iniesta commence à perdre ses cheveux, mais en profite pour gagner ses galons. Petit à petit, sans se presser. Le tempo, déjà. Écouter, rester calme, le football d’une autre époque. Il n’y a pas d’urgence, il sait que son heure viendra. Alors, Andrés accepte tout. Son rôle de remplaçant, sa place d’apprenti, de joueur qui peut changer le cours du match à tout moment mais qu’on juge encore un peu frêle pour lui donner les clés de l’équipe. En finale de Ligue des Champions 2006 contre Arsenal, Rijkaard décide de le laisser sur le banc alors qu’il a effectué l’intégralité des quarts et des demies. Évidemment, il le fera entrer à la mi-temps alors que son équipe est menée au score, ce qui changera la face du match.
Toujours pas de barbe et de moins en moins de cheveux, l’heure est venue. Iniesta est désormais un fantôme adulte, prêt à porter le costume du patron et à bouleverser l’idéologie du football. Été 2008, Guardiola débarque sur le banc du Barça avec des idées, dont la principale est d’installer le duo Xavi-Iniesta au milieu. Leur toucher de balle, leur aisance technique et leur connaissance du jeu feront le reste. 4 Champions League, des Liga en pagaille et une idée différente du football et de la beauté, c’est également avec son compère qu’il s’installe en équipe nationale pour permettre à l’Espagne de devenir la plus grande équipe de tous les temps. Une Coupe du Monde et deux Championnats d’Europe d’affilée. Du jamais vu. Jean 501, t-shirt blanc, petit sourire timide au moment des festivités, ce n’est pas ça qui lui fera perdre la tête. La simplicité dans son jeu comme dans la vie, il en a fait une marque de fabrique.
Finalement, sa seule excentricité, c’est peut-être cette croqueta dont Xavi parlait. Un double contact qui élimine, un ballon qui passe d’un pied à l’autre à toute vitesse et qui crucifie. À l’image de l’homme, il n’y a rien de plus simple comme geste technique mais exécuté à la perfection, il devient létal. Une ombre qui passe, une voie qui se libère et le terrain qui s’ouvre devant lui. La suite tout le monde la connait.
Mais Iniesta, c’est surtout une autre idée du foot. Loin du muscle et de la puissance des milieux de terrain de l’époque, il a montré qu’il y avait également de la place pour la technique et la vision. Dans son sillage, c’est toute une armée de joueurs qui peut éclore. Et s’il a dominé le foot mondial pendant plus de 10 ans, il n’aura jamais tapé du poing sur la table pour un Ballon d’Or ou autres récompenses individuelles. C’est tellement vulgaire. Deuxième au mieux en 2010, juste devant son ami Xavi et derrière Messi, l’homme qu’il aime le plus faire briller au monde. La place idéale, finalement.
Par Ianis Periac
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