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·28 août 2021

Betis – Real Madrid / Quand Canales incarnait le futur merengue

Image de l'article :Betis – Real Madrid / Quand Canales incarnait le futur merengue

Dans les années 2000, Martin Odegaard se prononçait Sergio Canales. Ado prodige, titulaire en Liga à 16 ans avec Santander, le Cantabre était promis à un immense avenir. Peu porté sur le recrutement espagnol, Florentino Pérez ne voulait pas laisser passer celui qui est annoncé comme un futur très grand. Mais les grosses blessures ont eu raison de son talent et l’aventure merengue n’aura duré qu’une seule saison.

Le 23 janvier 2010, un gamin de 18 piges fait la une de Marca. Mais pas n’importe quel teenager. Il s’appelle Sergio Canales et toute l’Espagne voit en lui le crack de la décennie. Révélation du célèbre tournoi de Brunete en 2003, il était tout proche de rejoindre la Masia du Barça avant que ses parents considèrent qu’un exil en Catalogne aussi jeune était trop risqué. Formé au Racing Santander, il a débuté en Ligue Europa avant de connaître les joies de la Liga, à 17 ans. Mais il n’a pas fallu attendre son entrée dans le grand bain pour qu’on parle de lui. En 2006, son club veut absolument Pedro Munitis qui évolue au Deportivo de La Corogne. Les Galiciens négocient sévère : retour de prêt d’Antonio Tomás , arrivée du gardien Dudu Aouate et 50% des droits de Sergio Canales. L’ado n’évoluera jamais au Riazor.


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Enfant prodige

Après avoir principalement évolué avec le filial en Segunda B (20 matches), profitant de quelques bouts de rencontres avec l’équipe première, Sergio Canales intègre véritablement l’effectif du nouvel entraîneur, Juan Carlos Mandía. A partir de la 16e journée, le milieu ne fait plus d’aller-retours avec la B. Après avoir célébré sa première titularisation lors de la 13e journée contre l’Espanyol et accessoirement inscrit un doublé (0-4), il enchaîne trois titularisations consécutives de la 16e à la 18e journée, marque un nouveau doublé, cette fois contre Séville lors d’une victoire (2-1) à Sánchez-Pizjuán et ajoute une nouvelle réalisation contre Valladolid (1-1). Des buts qui comptent car Santander évolue dans le dernier tiers du classement et qui s’offre une bouffé d’air frais en Copa, avec un parcours qui s’achève en 1/2 finale contre l’Atlético de Madrid.

« C’était une époque belle et compliquée à la fois. Quand est annoncé le transfert au Real Madrid, j’ai eu deux mois où ça m’a coûté d’entrer dans les matches » Sergio Canales dans El Mundo, le 23 juin 2021

Sergio Canales est suivi par tous les grands clubs espagnols. Florentino Pérez n’est pas le plus réputé pour piocher dans le vivier local mais c’est bien le Real Madrid qui convainc Santander, qui récupère 5.5M€ d’indemnités, et le père du joueur. Le gamin paraphe un contrat de 6 ans et un salaire d’1.5M€ par saison. De l’avantage d’avoir Jorge Valdano dans son board… Théoriquement, il doit encore faire ses armes une saison supplémentaire dans son club formateur. Mais Canales a l’air du genre pressé et José Mourinho est convaincu : ce sera Santiago-Bernabéu en 1re classe !

« La répercussion des media, les premiers mois, il y avait des gens qui me suivaient chez moi, qui prenaient des photos pour les publier tous les jours » Sergio Canales dans El Desmarque, le 6 février 2020

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Photo : Alfaqui / Icon Sport

Et si ?

Canales a beau avoir du talent plein les pieds, se faire une place dans un tel effectif relève de la quadrature du cercle. Sami Khedira, Xabi Alonso, Esteban Granero, Mahamadou Diarra dans le secteur défensif; Cristiano Ronaldo, Ángel di María, Mesut Özil et Pedro León dans le secteur offensif : s’armer de patience est la première leçon du jeune Sergio. En plus, il subit sa première blessure récurrente. Touché à la malléole en septembre, la douleur revient en décembre. Et s’il a été titulaire lors de la 1re journée de championnat contre Mallorca (0-0), il doit attendre le mois d’avril pour réapparaître dans le XI de départ. Entre ces deux matches, il ne dispute que 75 petites minutes en Liga et fait le nombre en Copa contre Murcia et Levante après une victoire…8-0 à l’aller.

« Évidemment, je ne comprenais par le football comme aujourd’hui, aussi bien sur qu’hors du temps et l’importance de chaque détail. Je n’en garde pas rancoeur car tu apprends des erreurs (…) Je ne regrette rien » Sergio Canales dans El Mundo, le 23 juin 2021

Après avoir disputé le Mondial U20 (3 titularisations en 4 matches, 2 buts et 1 passe décisive), le milieu doit trouver du temps de jeu dans un club du haut de tableau. Canales met la flèche en direction de Valencia. L’expérience tourne court : le 23 octobre 2011 contre l’Athletic, il subit une première rupture du ligament croisé, suivie d’une rechute moins de 3 semaines après son retour. Trahi une 3e fois par ses genoux en 2016, Canales a malgré tout réalisé une carrière des plus honorables. Dépositaire du jeu du Betis, il ne se blesse jamais (à peine une entorse de la cheville et une blessure musculaire depuis 3 ans), performe et a même été appelé avec la Roja pour la 1re fois à 28 ans. Mais reste toujours dans l’air cette interrogation : et s’il avait été plus patient ?

« Je ne sais jusqu’où j’aurais pu arriver si j’étais resté plus longtemps au Real Madrid. (…) J’étais très anxieux quand je jouais, je ne voulais pas devenir une ombre en passant une autre année à peu jouer et avoir un faible protagonisme dans l’équipe » Sergio Canales dans El Desmarque, le 6 février 2020

François Miguel Boudet

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