Furia Liga
·20 août 2021
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·20 août 2021
Arrivé libre en provenance de Granada, Rui Silva franchit un cap en signant au Betis. Dans un club à la recherche d’un gardien fiable depuis le départ de Pau López, le Portugais de 27 ans correspond aux besoins de Manuel Pellegrini pour que les Verdiblancos visent la qualification en Ligue des Champions.
Mercato d’hiver 2017 : il reste à peine quelques jours pour réaliser la bonne affaire. Pour 1M€, Granada s’attache les services de Rui Silva. Alors au Nacional Madeira, le gardien portugais rejoint le club nazarí qui fonce tête baissée vers la Segunda. Spécialistes des transferts alambiqués en tant que pointe du triangle Pozzo, les Andalous récupèrent un titulaire, international U21… pour le mettre sur le banc. A l’époque, c’est le Mexicain Memo Ochoa qui est le solide (sic) numéro 1. La descente en división de plata ne change rien : Javi Varas ne lui laisse que les miettes, à peine 4 matches de championnat et 1 seul en Copa. La donne change lors de la deuxième saison au purgatoire. Et Silva saisit l’opportunité donnée par Diego Martínez, le nouvel entraîneur.
A 24 ans, le Portugais s’installe dans les bois nazarís. Il dispute 40 matches sur 42 en Segunda (3600 minutes), aligne 18 porterías a cero et n’encaisse que 27 buts. Granada remonte directement en terminant 2e, avec la ferme intention de plus jamais passer pour des rigolos. Désormais sous pavillon chinois, le club nourrit des ambitions nouvelles et le gardien se hisse au niveau requis par les nouveaux propriétaires.
Fer de lance de la dynamique initiée par Diego Martínez, Rui Silva devient l’un des gardiens les plus en vue de Liga : 35 matches disputés, 12 porterías a cero et 42 buts encaissés. Des performances qui ont permis à Graná de disputer la Ligue Europa, une campagne qui s’est achevée en quarts de finale contre Manchester United et après avoir fait tomber Naples en 1/16. Ces 11 matches disputés (il était sur le banc lors du dernier match de groupe) ont contribué à forger une première expérience européenne, un prérequis essentiel aux yeux des dirigeants du Betis.
Photo by Dani Marzo/Pressinphoto / Icon Sport
Si la 2e saison de Rui Silva en Liga a été moins probante, notamment en raison d’une défense à la concentration aléatoire (55 buts encaissés en 32 matches et seulement 8 porterías a cero), elle ne l’a pas empêché de signer libre chez les Verdiblancos, une certitude dès le mois d’avril qui lui a coûté les dernières rencontres de Liga au profit d’Aarón Escandell, son potentiel successeur à Los Nuevos Cármenes.
Depuis le départ de Pau López qui avait atteint la Selección avant de rejoindre la Roma, le Betis n’a pas été particulièrement gâté au poste de gardien. Entre l’ancien international U21 Joel Robles et le vétéran (et trop souvent blessé) Claudio Bravo, les Verdiblancos n’ont pas eu la constance requise pour viser plus haut, malgré une qualification en Ligue Europa. Cela n’a pas échappé au nouvel arrivant.
« Nous devons nous concentrer sur gagner des matches car le Betis, la saison dernière comme les précédentes, n’a pas réalisé une très bonne phase aller. Si elle avait été comme la phase retour, l’équipe aurait terminé bien plus haut au classement ». Rui Silva dans Novo, 15 août 2021
Ancien dirigeant de l’AS Monaco, Antonio Cordón a été dithyrambique lors de la présentation officielle : « c’est un professionnel et une personne incroyable qui arrive. Il va beaucoup apporter, son expérience, sa tranquillité, sa façon d’être. Tout le monde a vu ses matches et nous savons parfaitement comment il agit sur le terrain. Il domine tous les aspects et il apportera énormément au Betis pendant de nombreuses années ».
A priori, Rui Silva se retrouve en concurrence prioritairement avec Claudio Bravo. Or le Chilien est resté sur le banc contre Mallorca lors de la 1re journée (1-1) et ne figure pas dans le groupe pour la réception de Cádiz. Le choix de Manuel Pellegrini paraît être arrêté et il est en faveur du gardien de 27 ans qui revient de l’Euro dans la peau d’un rival potentiel de Rui Patricio. La pression qu’il subira au Benito-Villamarín sera un vrai test pour Rui Silva, avec l’ambition de marcher dans les pas de Pedro Luis Jaro, unique Zamora verdiblanco de l’histoire, en 1994-1995.
François Miguel Boudet