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·24 décembre 2024

Bilan de mi-saison (3/18) – Martigues, du rêve au calvaire

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Dernier de Ligue 2 après 16 journées, le FC Martigues ne compte que neuf points. Après la fête du mois de mai, le retour au football professionnel et à la réalité a été brutal. Interdit de recrutement cet hiver, le club provençal va avoir besoin d’un miracle (voire plusieurs) pour s’en sortir.

Un effectif resté au niveau N1

Les promus de National en Ligue 2 prédécesseurs de Martigues, comme par exemple Concarneau ne le nieront pas : la marche entre les deux divisions est haute, surtout pour les clubs sans passage récent en Ligue 2. Martigues n’avait plus connu le deuxième échelon depuis la saison 2001-2002, avec entretemps un long passage en National 2. En plus de deux décennies, les exigences du monde pro, en termes d’infrastructures, d’effectif et de moyens financiers se sont envolées. Difficile pour le président Pierre Wantiez, intronisé seulement le 1er juillet de remettre à niveau le club en si peu de temps. À l’affût de bons coups, le FCM se fait prêter quelques joueurs dont Ayoub Amraoui (Nice) plutôt convaincant, rapatrie des habitués du championnat (Moussiti-Oko, Shamal, Falette, Siby) et signe des joueurs provenant de National ou en-dessous. Cohérent sur le papier pour une équipe de cette envergure, l’ensemble ne performera pas et les départs d’un artisan de la montée tel qu’Amine Hemia se fait cruellement ressentir offensivement (8 buts en 16 matchs). D’autres sont restés (Orinel, Tlili) mais on vu leur temps de jeu se réduire drastiquement. Le gardien des trois saisons précédentes, Jérémy Aymes, va lui claquer la porte en plein mois de novembre.


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La greffe (tardive) avec Thierry Laurey ne prend pas

Le départ d’Aymes semble symptomatique d’une ambiance morose au sein du club, qui s’est dégradé au fil des résultats jusqu’à toucher le fond en novembre. L’alchimie entre l’entraîneur, Thierry Laurey et son groupe n’aura jamais été trouvée. Le FCM avait dans un premier temps ciblé Mathieu Chabert (Ajaccio) avant d’engager l’ancien coach du Paris FC, le 2 juillet, la veille de la reprise de l’entraînement. Hormis un surprenant succès à Annecy (4-2) lors de la 2e journée, l’attaque du FCM est quasiment muette le reste du temps. Pourtant, les sang & or ne peuvent pas se permettre de se découvrir plus, en témoigne le terrible tryptique de défaites en septembre : 0-3 à Pau, 0-4 contre Grenoble, 0-6 à Metz.

Pas convaincu par les options tactiques et un management cassant, les joueurs provoqueront une réunion de crise début novembre. De ces explications ne viendront ni un rebond sportif, ni une amélioration des rapports humain. Thierry Laurey sera suspendu après un nouveau revers à Troyes (0-4) lors de la plus récente journée de Ligue 2. « Quelque chose s’était cassé » expliquera Pierre Wantiez. À ce jour, rien n’est réparé. À la dérive, le FCM vient de connaître une sortie humiliante en Coupe de France contre Bourgoin-Jallieu (N3, 1-4).

Une équipe sans domicile

Sur les neuf points pris par Martigues, à ce jour, seul un a été pris « à domicile ». Faute d’une enceinte au norme, le FCM a dû troquer en début de saison, l’ambiance bouillante de Francis-Turcan pour le stade Vélodrome voisin (Marseille), une arène de 67000 places à laquelle l’équipe ne se fera jamais, vide, surdimensionnée et qui s’avèrera beaucoup trop coûteuse à la location pour les finances du club.

En cours de route, le FCM a dû déménager… au stade Jean-Laville de Gueugnon. Déjà en difficulté, Martigues s’ajoute de longues heures de voyage en bus pour jouer ses matchs à domicile à 468 kilomètres de l’étang de Berre. Pas le moindre point pris, ni le moindre but marqué depuis le déménagement forcé.

Les cadavres sortent du placard

Cette mésaventure liée au stade est à inscrire dans un contexte financier qui pose question au FCM… Même pour son président. « Les comptes qui ont été communiqués au mois de juin 2024 sont assez sensiblement différents des comptes réels au 30 juin 2024 », explique Pierre Wantiez le mois dernier. Des dettes datant de plusieurs saisons traînent au club. Avant même la montée du club et le changement de direction, les anciens dirigeants (Columbus Morfaw, Alain Nersessian) avaient commencé à se renvoyer la balle.

La DNCG (Direction Nationale de Contrôle de Gestion) ne fait pas de cadeaux : rétrogradation à titre conservatoire, encadrement de la masse salariale et surtout une interdiction de recrutement qui ne permettra pas de mettre à niveau un effectif qui semble en avoir grand besoin.

JPP et Francis-Turcan au bout du tunnel ?

Pourtant, les motifs d’espoirs existent, même s’ils sont maigres. Le retour au stade Francis-Turcan est prévu pour janvier 2025 et devrait tout changer en termes d’ambiance. À nouvelle année, nouveau coach. À ce jour, Jean-Pierre Papin tient la corde pour prendre la suite de l’intérimaire Ibrahim Rachidi. Si l’ancien buteur de l’équipe de France n’a plus coaché à ce niveau depuis une quinzaine d’années, à Châteauroux, il reste sur une expérience positive avec la réserve de l’Olympique de Marseille (N3) qu’il a transformé de candidat au maintien en équipe de haut de tableau en quelques mois.

L’équipe des joueurs les plus utilisés (en 4-5-1) :

Aymes (puis Marillat) – Saintini, Morante Falette, Amraoui – Solvet, Robin, Siby, Bamba, O. Mendy – Ouotro

Sur le banc : Etile (g) – Ipiele, Zouaoui, Tlili, Djaha, Moussiti-Oko, Belloumou

Photo Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport

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