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·24 décembre 2024

Bilan de mi-saison (4/18) – Grenoble, un projet à la dérive ?

Image de l'article :Bilan de mi-saison (4/18) – Grenoble, un projet à la dérive ?

Après un début de saison intéressant sous la houlette d’Oswald Tanchot, le GF38 a sombré et a décidé de repartir à zéro en 2025. L’écurie iséroise va devoir rapidement trouver son nouveau maître à bord pour se relancer et éviter de tomber dans une zone rouge qui se rapproche dangereusement depuis plusieurs semaines.

Une vraie fin de cycle, et des cadres jamais vraiment remplacés

Le mercato estival n’a pas épargné le GF38, qui a vu une bonne partie de ses cadres et joueurs historiques tourner la page au cours des mois de juillet et d’août. Un temps joueur clé du dispositif alpin sous les ordres de Vincent Hognon, Bamba Sanyang a rejoint l’Hajduk Split en Croatie, imité par l’un de ses pendants du côté gauche, Amine Sbaï, transféré à Al-Fateh en Arabie Saoudite. Deux profils virevoltants en moins, et des départs conséquents sur le plan défensif également. Pilier de l’arrière-garde iséroise, Adrien Monfray n’a pas prolongé son bail dans les Alpes et a rejoint l’ESTAC Troyes, à l’instar de l’emblématique capitaine Brice Maubleu, séduit par les sirènes d’une ASSE tout juste promue en Ligue 1. Le prometteur Mathys Tourraine a lui aussi décidé d’ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière en rejoignant le projet XXL du Paris FC, entré dans une nouvelle dimension durant l’été. Et comme si cela ne suffisait pas, Manuel Perez, enfant de la région et garant des valeurs iséroises, a raccroché les crampons au terme de la saison 2023-2024.


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De nombreux tauliers sur le départ, et finalement peu de garanties sur le plan des arrivées. Malgré l’exode de plusieurs de ses joueurs expérimentés, le GF38 n’a pas recruté un seul joueur âgé de plus de 25 ans et a décidé de miser, comme souvent, sur des profils avec un potentiel de développement pouvant représenter, à l’avenir, un éventuel retour sur investissement. Un choix risqué qui se confirme aujourd’hui par une absence criante de cadre, renforcée par la sérieuse blessure de l’un des rares vétérans de ce vestiaire rajeuni, Loïc Nestor, victime d’une rupture des ligaments croisés face à Lorient (0-2, 24 août). Les signatures de Kérouédan, Delos, Bangré, Olaitan, Jabbari et autre Mouyokolo ainsi que la promotion de Mamadou Diop en tant que gardien numéro 1 pourraient s’avérer payantes dans le futur. Mais en plein cœur de la rude bataille qu’est la Ligue 2, ces jeunes joueurs, si talentueux soient-ils, n’offrent pour le moment pas les mêmes certitudes que leurs prédécesseurs.

Le GF38 est-il prêt à avancer ?

Pourtant, le début de saison se révélait plutôt prometteur. Officialisé au mois de juin pour prendre le relai de Laurent Peyrelade, Oswald Tanchot profitait d’une intersaison complète pour laver les têtes d’un effectif secoué par une phase retour chaotique. S’ils s’inclinaient du côté du Moustoir (0-2), à Ajaccio (0-2) et à Rodez (1-2), le nouveau coach et ses troupes montraient les esquisses d’une équipe aux repères naissants. Les succès face à Laval (2-1), Caen (3-1), Martigues (4-0), Clermont (3-0) et même Metz (2-0) permettaient à l’écosystème de l’écurie iséroise d’aborder cette nouvelle saison avec enthousiasme et, au soir de la 9e journée, une troisième place qui laissait songeur.

Mais rapidement, Grenoble est retombé dans ses travers. Depuis le 18 octobre et la rencontre face aux Grenats, les Dauphinois n’ont plus connu la victoire en championnat et ont progressivement chuté au classement. Un retour à la réalité brutal, mais presque logique au vu du contexte mouvant précédemment évoqué.

Malgré tout, plus récemment, les défaites concédées face à Amiens (0-2) et au Red Star (1-3) ont mené à la mise à pied de Tanchot, qui n’aura eu le droit qu’à six petits mois pour tenter de mettre en place sa méthode. Et alors que la plupart des supporters grenoblois semblaient encore accorder leur confiance à un tacticien qui avait assuré vouloir faire progresser le GF38, on peut se demander si le choix de la direction est purement sportif, ou si cette dernière n’était tout simplement pas prête à passer un palier.

L’ancien entraîneur de Sochaux, du Havre ou encore d’Amiens est arrivé dans les Alpes avec un profil de bâtisseur que Grenoble n’a pas réussi à installer durablement sur son banc depuis le cycle fructueux de Philippe Hinschberger. Interrogé en conférence de presse sur les conditions de travail particulièrement difficiles qui venaient avec son nouveau club – et notamment un centre d’entraînement encore loin d’être au niveau du monde professionnel – Oswald Tanchot n’avait pas hésité à pointer du doigt les progrès structurels qui devaient être faits afin de pouvoir, un jour peut-être, se frotter au haut du panier. Des remarques que la plupart de ses prédécesseurs, à l’image d’Hinschberger ou d’Hognon, n’avaient pas hésité à formuler, et que l’actuel 12e de Ligue 2 n’est peut-être pas encore prêt à accepter ?

Un avenir qui s’écrit en pointillé

Au lendemain d’une contre-performance marquante ponctuée par une élimination logique face à l’AS Cannes (N2) en Coupe de France (2-3), où en est réellement le GF38 ? Le club isérois est certes 12ème, mais la zone de relégation, à trois petits points désormais, se rapproche.

Un nouvel entraîneur – son 15e en Ligue 2 au 21e siècle – doit être nommé, et, au-delà même de cet objectif prioritaire, l’été 2025 s’annonce agité. Un peu à l’image du dernier mercato estival, de nombreux cadres tels que Pape Meïssa Ba, Lenny Joseph ou Mamadou Diarra, pour lesquels une prolongation n’est pas à l’ordre du jour, seront en fin de contrat en juin prochain, renforçant le sentiment d’instabilité prégnant autour du club depuis un certain temps. Assez pour pousser Grenoble à revoir sa façon d’opérer avant une phase retour de tous les dangers ?

Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

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