Real France
·19 novembre 2024
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Le mythique gardien Buffon a accordé une grande interview à l’occasion de la sortie de son autobiographie.
Gianluigi Buffon, l'un des meilleurs gardiens de but de l'histoire et sans doute l'un des plus anciens sur le plan sportif, dont la carrière a débuté à Parme en 1995 et s'achèvera dans le même club en 2023, a donné des détails intéressants sur son carrière professionnelle dans une interview accordée au Corriere della Sera.
Parmi les passages croustillants qu'il a passés en revue figure le chapitre sur ses rivaux en tant que gardien de but de la Juventus, avec une attention particulière pour le FC Barcelone et le Real Madrid. L'opinion de Buffon est surprenante, non pas pour avoir désigné le Barça comme "la meilleure équipe des 20 dernières années avec le Real en 2017", mais pour avoir choisi une équipe différente de celle qui est la plus citée (le Barça de Guardiola) pour les Blaugranas.
"Le FC Barcelone de 2015 et le Real Madrid de 2017 ont été les meilleures équipes des 20 dernières années" a-t-il déclaré, rappelant sans doute les deux finales de la Ligue des champions perdues avec la Juve face à ces rivaux. S'agissant de deux grandes équipes, l'opinion publique et les publications ont tendance à souligner l'excellence du football du Barça de 2008-2011 plutôt que celui de 2015, avec le trident Leo Messi-Luis Suárez-Neymar.
Justement, c'est une autre des considérations marquantes de Buffon à propos du footballeur qu'il a côtoyé (au PSG) et qui, selon lui, aurait dû "gagner cinq Ballon d’Or" alors qu'il n'en a gagné aucun. "Pour en choisir un ? Neymar. Pour le joueur et le garçon qu'il est, il aurait dû gagner cinq Ballons d’Or", a-t-il déclaré.
Et là encore, dans son classement des cracks, les Culés et les Merengues dominent, quatre pour les premiers et trois pour les seconds, soulignant que Ronaldo Nazario est un point commun entre les deux clubs. "Il est difficile de choisir, ayant joué contre trois générations : Zidane, Ronaldo, Messi, Cristiano, Iniesta et Neymar".
Il a également rappelé "qu’en 2003, j'ai perdu la finale contre le Milan de Shevchenko…". De Messi, il a gardé une image : "Lors de la finale de la Ligue des champions 2015, j'ai senti une main dans mon dos, il m’a dit : 'Gigi, on échange nos maillots maintenant ?'. Les grands ne se vantent jamais". Il a aussi joué avec Cristiano Ronaldo à la Juventus et a souligné leur "grande relation", avouant à propos du Portugais : "J’ai vu en lui une grande force et aussi une grande fragilité, liée à l'absence de son père, au parcours difficile qu'il a dû affronter".
Il explique aussi avoir fait une dépression il y a 20 ans… "C’était à la fin de l'année 2003, après deux scudetti d'affilée, il y a eu une baisse de régime. J'avais un vide devant moi, je commençais à mal dormir, à avoir des angoisses. J'ai fait une crise d'angoisse sur le terrain, je n'arrivais plus à respirer et je pensais que je ne pourrais pas jouer. C'était la Juve-Reggina, l'entraîneur des gardiens, Ivano Bordon, un grand homme, m'a dit que je n'étais pas obligé de jouer. J'ai regardé le deuxième gardien, Chimenti, un grand ami, et j'ai pensé que je vivais un moment décisif de ma vie. Je me suis dit que si je ne rentrais pas sur le terrain, j'aurais créé un précédent avec moi-même, que cela se serait reproduit et que j'aurais fini par ne plus jouer. Je suis donc rentré sur le terrain, j'ai fait un bon arrêt et cela a été décisif car nous avons gagné 1-0. Mais le problème était toujours là et le docteur Agricola a confirmé le diagnostic : dépression", a-t-il expliqué.
Il explique alors comment sa guérison est venue par une voie surprenante... "J’ai refusé les médicaments, j'avais peur de la dépendance. On m'a conseillé d'avoir de nouvelles passions en dehors du football, et j'ai découvert la peinture. Il y avait une exposition Chagall à Turin et je suis resté bloqué pendant une heure. C'était un tableau simple, Chagall tenant la main de sa femme, Bella, mais elle volait. J'y suis retourné le lendemain et la caissière m'a dit que c'était la même exposition. J'ai répondu : merci, je sais, mais je veux la revoir".
Le modèle avec lequel il a grandi pendant son enfance fera le bonheur des supporters camerounais et surtout des fans de l'Espanyol. "J’ai appelé mon premier fils Louis Thomas en l'honneur de mon idole d'enfance, Thomas N'Kono. J'étais le seul Européen à être allé au Cameroun pour son match d'adieu et c'est un grand souvenir", se souvient-il.
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