Le Fussball
·28 octobre 2025
C’était LE derby le plus fou du week-end : entre haine, chants et déclarations chocs

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·28 octobre 2025

Un match sous haute tension, une ambiance bouillante, des gestes regrettables et une passion débordante : le derby entre le MSV Duisburg et le Rot-Weiss Essen (1-1) a tenu toutes ses promesses, sur le terrain comme en tribunes. Si les deux rivaux de la Ruhr se sont quittés dos à dos dans une Schauinsland-Reisen-Arena plein de 27.717 spectateurs, la soirée a aussi été marquée par des débordements et une nouvelle polémique autour des chants insultants.
Devant 27 719 spectateurs, l’ambiance était à la hauteur de l’événement. Le MSV Duisburg voulait se relancer après sa première défaite de la saison à München (1-3), tandis que le Rot-Weiss Essen espérait confirmer sa victoire face à Viktoria Köln.
Les Zebras ont rapidement trouvé la faille grâce à Krüger (23ème, 1-0), buteur pour la première fois sous le maillot du MSV après un bon service de Bitter. Mais la joie a été de courte durée. Safi a profité d’une double erreur du gardien Braune pour égaliser deux minutes plus tard (25ème, 1-1). Le portier s’est d’abord mal dégagé, puis a anticipé un centre au lieu d’un tir, laissant son but vide. Peu après, Müsel a frôlé l’exploit d’un missile des 30 mètres qui a fracassé la barre transversale. La première période s’est achevée sur ce score logique de 1-1, avec un RWE dominateur et un MSV combatif mais imprécis.
Au retour des vestiaires, Duisburg a longtemps cru pouvoir forcer la décision. Symalla a buté à deux reprises sur le gardien Golz (64ème, 67ème), avant que Bitter ne trouve le poteau sur corner (72ème). Bulic (78ème) et Bitter (83ème) ont ensuite manqué de peu la cible, tout comme Dittgen dans les arrêts de jeu. Malgré une domination territoriale évidente, le MSV n’a pas réussi à arracher la victoire et enchaîne un quatrième match consécutif sans succès, laissant la première place à Energie Cottbus. Le Rot-Weiss Essen, de son côté, remonte à la cinquième position et reste dans la course au podium.

Crédit image : Christof Koepsel/Getty Images for DFB
Si le spectacle sur le terrain a été intense, celui dans les tribunes a parfois dérapé. Dans les dernières minutes, des jets d’objets venus du bloc du MSV ont visé plusieurs joueurs d’Essen, notamment le gardien Jakob Golz, resté au sol après un contact avec un coéquipier. Des gobelets et briquets ont été lancés, obligeant l’arbitre Richard Hempel à interrompre brièvement la rencontre.
Le défenseur Klaus Gjasula, touché lui aussi, a réagi avec fermeté : “Quand on reçoit un briquet ou un gobelet au visage, ce n’est pas anodin. Il faut allumer ses cellules grises, même dans la tension d’un match.”
La police a depuis ouvert une enquête pour “tentative de coups et blessures”, confirmant l’incident sans autre débordement majeur.
Au-delà des incidents, la soirée a aussi relancé le débat sur les chants haineux entre supporters. Les insultes réciproques ont rythmé le match, notamment les multiples “Hurensöhne” (“fils de p***”) scandés par les deux camps.
Si l’ambiance a impressionné le coach d’Essen Uwe Koschinat, il a déploré le contenu de certains chants :
“C’était une atmosphère fantastique, un privilège de jouer dans un tel cadre. Mais je me demande combien de femmes ont pu travailler dans ce milieu depuis 30 ans, parce qu’il ne peut pas y avoir autant de ‘Hurensöhne’ dans le monde. C’est déplacé.”
Il a ajouté, non sans ironie : “Les fans devraient soutenir leur équipe au lieu d’insulter l’autre. Ce serait un derby encore plus beau.”
Même son de cloche chez le coach du MSV Dietmar Hirsch, qui a appelé à “préserver la rivalité sans tomber dans la haine”.
Koschinat a ensuite prolongé le débat dans la presse, estimant que ces insultes étaient devenues “un réflexe chez les jeunes” :
“Je connais ma mère, je ne suis pas un Hurensohn. Ces insultes n’ont aucun sens. Les fans devraient encourager positivement. Les instances doivent ouvrir le dialogue avec les groupes ultras, car la mesure est dépassée.”
Cette tension n’est pas née hier. Les supporters du MSV ont déployé un banderole virulente visant directement les fans d’Essen :
“Support et jubilation pendant un combat pour la vie. S*l*p* sans honneur RWE.”
Un message en référence à la finale de Niederrheinpokal de mai dernier, marquée par le décès tragique d’un supporter du MSV pendant le match. Les fans d’Essen avaient alors repris leurs chants après la pause, ce que Duisburg avait jugé profondément irrespectueux.
Cette rancune a laissé des traces. Hirsch avait à l’époque parlé d’une “absence totale de respect”, tandis que le président d’Essen Alexander Rang avait dénoncé des propos “déplacés et injustes”. Le derby de dimanche a ravivé cette blessure encore ouverte.

Crédit image : Christof Koepsel/Getty Images for DFB
Malgré la tension, le ton est resté respectueux entre les acteurs.Tobias Kraulich (MSV) a décrit une “ambiance incroyable, digne de la Bundesliga, pas de la 3. Liga” :
“Quand on entend la haine déjà pendant l’échauffement, ça te donne de l’adrénaline. C’est aussi ça, le football.”
Sur le plan sportif, le défenseur s’est montré lucide :
“On peut être satisfaits. En première période, on aurait pu faire mieux dans les transitions. En deuxième, on a subi, donc ce point est mérité.”
Koschinat a abondé dans ce sens :
“Le nul est juste. Après la 70ème, on a subi une énorme vague. On a dû s’accrocher avec deux défenseurs centraux héroïques. Il a fallu se battre jusqu’au bout.”
Ce derby, au-delà de son intensité, symbolise parfaitement la rivalité entre deux institutions historiques de la Ruhr : passion, tension et débordements s’y mêlent depuis des décennies. Le MSV Duisburg, malgré son statut de favori en 3. Liga, reste en quête de constance et voit Energie Cottbus lui passer devant. Le Rot-Weiss Essen, lui, confirme sa solidité sous Uwe Koschinat et s’installe solidement dans le top 5.
Les deux équipes joueront à nouveau devant des tribunes pleines le week-end prochain : Duisburg se rendra à Osnabrück, tandis qu’Essen recevra Schweinfurt à la Hafenstraße, avec l’ambition d’enchaîner.
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Crédit image : Christof Koepsel/Getty Images for DFB
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