Clarence Seedorf, le juste milieu qui a illuminé l'Ajax, le Real Madrid et l'AC Milan | OneFootball

Avec près de 1 000 apparitions au plus haut niveau, Clarence Seedorf s’est imposé comme un monument du football mondial. Justesse technique, puissance physique, sérénité, le Néerlandais incarnait le prototype du footballeur parfait.

Les mauvaises langues diront que le football actuel ne produit plus de joueurs de la trempe de Clarence Seedorf. Les plus positifs, eux, insisteront sur l’intelligence et la science du jeu de celui que les tifosi de l’AC Milan ont surnommé « Il Professore » (le professeur). Un sobriquet qui dit tout ou presque de la légende néerlandaise dont la riche carrière s’est étirée sur plus de deux décennies (1992-2014).

Une carrière professionnelle entamée à l’Ajax Amsterdam où il a effectué toutes ses gammes chez les jeunes, non sans marquer les esprits. Poussé par un papa ancien footballeur pro qui n’hésite pas à filmer chacune de ses séances en club ou en privé, le natif de Paramaribo (Suriname) impressionne dès son premier rendez-vous pour le « Talent-Day », la célèbre journée de détection sur candidatures spontanées organisée par l’école de foot amstellodamoise.

16 ans, 242 jours, et déjà un record

Avec De Toekomst, le prestigieux centre de formation de l’Ajax, Seedorf – toujours flanqué de son inséparable acolyte Patrick Kluivert – brille de mille feux. Le 24 novembre 1992, Louis van Gaal lance le milieu de terrain batave dans le grand bain, à l’occasion d’une rencontre de Coupe de l’UEFA contre Kaiserslautern. Quatre jours plus tard, Seedorf fête sa première titularisation en championnat, contre Groningen, devenant à 16 ans et 242 jours le plus jeune joueur de l’histoire à débuter en Eredivisie. Rien que ça.

Avec son numéro 16 dans le dos, le gamin régale les fidèles de l’Arena, au point d’être désigné meilleur espoir en 1993. Aux côtés d’autres cracks bataves (Frank et Ronald de Boer, Davids, Reiziger, Kluivert), il redonne ses lettres de noblesse à son club de cœur : par un titre national d’abord en 1994, puis par un succès en Ligue des Champions en 1995. Les Lanciers sont à leur apogée et le poumon de l’entrejeu est même devenu international néerlandais. Les clubs européens affluent dans la capitale des Pays-Bas pour tenter de recruter le crack, en fin de contrat. C’est la Sampdoria, référence italienne du début des années 90, qui empoche le morceau et l’intéressé devient au passage le plus jeune Ajacide à rejoindre un club étranger.

D’Appiano Gentile à Milanello

Titulaire en Serie A, Seedorf ne s’éternise pas à Gênes. Au bout d’un an seulement, il atterrit au Real Madrid pour assouvir ses envies de grandeur. Et là encore, il ne lui faut pas longtemps pour s’imposer comme le métronome. Liga la première année, Champions League la deuxième, il profite de son épisode espagnol pour garnir un peu plus son palmarès avant de retrouver l’Italie en janvier 2000. À l’Inter, avec toujours la même importance dans le onze de départ, mais pas la même réussite dans sa salle des trophées. En 2002, il avale les quelques kilomètres séparant Appiano Gentile, où se situe le centre d’entraînement nerazzurro, de Milanello, où se trouve le siège rossonero.

Et c’est à l’AC Milan où il passera dix ans qu’il écrira la plus belle page de son ouvrage personnel. 432 rencontres disputées, 62 buts inscrits, une pelletée de passes décisives et de prestations stratosphériques. Et surtout deux C1 supplémentaires pour devenir l’unique vainqueur de quatre Champions League pour trois formations différentes. En 2012, il s’offre un dernier baroud d’honneur au pays du football, à Botafogo, à quelques encablures de son Suriname natal, avant d’embrayer sur une carrière d’entraîneur – Milan, Shenzhen, La Corogne, Cameroun – beaucoup plus mitigée.

Par Zahir Oussadi

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