Lucarne Opposée
·17 septembre 2022
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·17 septembre 2022
Millonarios est solide leader du championnat alors qu’on entame la deuxième partie de la phase régulière. Le champion en titre, l’Atlético Nacional, est dans le dur comme Junior. L’Unión Magdalena deuxième est en train d’arracher son maintien.
Un sentiment de déjà-vu. C’est probablement le sentiment qui anime les supporters de Millonarios. Comme souvent ces derniers temps le club est en tête de la phase régulière. Sept victoires sur les onze premiers matchs, le club embajador a déjà quasiment assuré sa qualification pour les quadrangulaires (et jouera aussi la finale de la Coupe). Tout semble aller parfaitement sauf que le scénario du dernier semestre est dans toutes les têtes. Meilleure équipe de la phase régulière, Millos avait sombré en quadrangulaires et avait terminé les mains vides. Une nouvelle fois donc le jeu de Gamero est salué par tout le monde, le problème de buteur du semestre précédent semble réglé avec Luis Carlos Ruiz. L’autre Ruiz, Daniel, est en train de confirmer toutes les promesses vues depuis ses débuts, au point d’être un des meilleurs joueurs du championnat. Mais cette équipe montre des signes inquiétants de manque de maturité. En demi-finale retour de coupe contre le DIM, malgré ses deux buts d’avance Millonarios s’est fait rejoindre (avant de finalement se qualifier) et surtout Juan Carlos Pereira a mis un coup de tête et a laissé son équipe à dix. Même chose pour Álvaro Montero à Manizales contre l’Once Caldas. Alors que son équipe menait tranquillement au score il a mis un coup de genou dans les testicules de son adversaire. Rouge, pénalty et défaite au final. Attention donc aux excès de confiance sous peine de terminer une nouvelle année les mains vides.
Si Millonarios est en tête, deux gros, et c’est une véritable surprise, se battent pour entrer dans le groupe des qualifiés, l’Atlético Nacional et Junior. Les deux clubs ont d’ailleurs licencié leur entraineur ses dernières semaines. L’Atlético Nacional, champion en titre, est l’ombre de lui-même ce semestre. Défensivement très fragile, deuxième plus mauvaise défense du championnat, la fébrilité est criante et le club a laissé échapper des points « faciles » notamment à la maison comme contre Envigado au début du moins. Le clásico perdu contre le DIM a scellé le sort d’Hernán Darío Herrera. Plus que la défaite, c’est le scénario avec une première période complètement ratée et quatre buts dans la musette. Si le score final a été adouci c’est surtout « grâce » à l’énième sketch arbitral. Pedro Sarmiento, ancien joueur du club (près de trois cent cinquante matchs avec le club entre la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingts) arrive donc en pompier pour cette fin d’année. Ticket en Libertadores en poche, son principal objectif sera d’éviter la catastrophe industrielle et d’assurer une place en quadrangulaires.
En quadrangulaires, Junior n’y est pour l’instant pas. Junior a fait du Junior. Aucune victoire à l’extérieur et seulement deux points pris sur quinze, même sur des terres qui ne semblent pas hostiles comme à Cali ou dans le match contre le voisin de l’Unión Magdalena. Un voisin qui aura un but d’avance avant de recevoir le club de Barranquilla en demi-finale retour de coupe après sa victoire au match aller. Plus surprenant, ou inquiétant, ce sont les points perdus à la maison contre deux équipes qui n’ont pas pour habitude de briller sous une forte chaleur. Pour son anniversaire c’est l’Once Caldas qui est venu arracher une victoire précieuse en fin de match et ce week-end une autre équipe de la région du café, le Deportivo Pereira a pris un point à Barranquilla (après raté un pénalty à dix minutes de la fin). C’est ce nul qui a mis un terme à l’aventure de Juan Cruz Real et de son staff avec Junior. Et comme Junior reste Junior, Julio Comesaña s’offre un dixième passage au club. Grotesque, pathétique, ridicule, vous pouvez utiliser tous les mots que vous voulez. Sa première mission a été réussie, puisqu’il s’est qualifié pour la finale de la coupe, chemin le plus rapide pour avoir un billet pour la prochaine Libertadores avant de lutter pour le titre. Si terminer dans le groupe des qualifiés n’a rien d’impossible, le temps presse et il faudra prendre des points en voyage (surtout qu’il n’y a qu’un seul voyage à plus de 2000 mètres).
Et s’il y a une équipe surprise qui est presque qualifiée en quadrangulaire, c’est l’Unión Magdalena. À la lutte pour le maintien et dernier du premier semestre, le club de Santa Marta est en train de faire un semestre incroyable. Alors qu’il ne mettait pas un pied devant l’autre à Millonarios, Ricardo Márquez revit dans son club formateur. Avec huit buts il est tout simplement le meilleur buteur du championnat (à égalité avec Jefferson Duque). Pas la seule surprise de cette équipe, Roberto Hinojosa (formé au club) montre un très bon niveau et notamment donné la victoire à son équipe en championnat face à Junior. Prêté par Huracán, Agostino Spina s’est imposé et forme un milieu de terrain solide avec Fabián Cantillo. Deuxième au classement à trois points du leader, le club bananero s’est surtout donné un peu d’air au classement et est sorti de la zone rouge. Cortuluá est bon dernier et n’a plus gagné depuis fin juillet. Le promu semble parti pour faire un aller-retour express. Enfin Patriotas n’enchaîne pas. Le club de Tunja a laissé filer de nombreux points précieux à la maison. Alors qu’il menait 2-0 contre La Equidad, il a finalement perdu 2-3. Pour la première titularisation en championnat de Quentin Danloux, après l’ouverture du score contre Tolima, le club a craqué après la pause et dû partager les points. Dix-neuvième avec 0.92 de moyenne (contre 1.03 pour l’Unión Magdalena) le club de Tunja va devoir faire une grosse série sur la fin de la saison régulière.
Enfin, petite parenthèse sur le Deportivo Cali. Si l’on était en NBA, on pourrait penser que le club est en train de tanquer pour avoir le premier choix de la draft. Le club a certes battu Pasto mais cette victoire était la première depuis début mai. Chahuté après une énième contre-performance, le président du club a eu un geste déplacé en tribune. Avant-dernier pour le premier semestre, le club occupe pour l’instant la même place mais non concerné par le maintien, il laisse donc en grande partie place aux jeunes. On peut citer notamment Juan José Mina, Miguel Sánchez dans les buts, Adrián Palacios, Daniel Luna qui ont tous moins de vingt ans. Edgar Camargo et Carlos Lucumí sont à peine plus vieux. Difficile de voir une patte Mayer Candelo sur cette équipe. Les Azucarero pourraient commencer à s’inquiéter dès la saison prochaine pour le maintien et ne peut pas se permettre une nouvelle saison blanche. Stade vide, départ de joueurs important comme De Amores qui a rejoint l’Argentine ou Téo qui arrivera en fin de contrat à la fin de l’année, sans compétition continentale en 2023, la situation économique du club est tout simplement catastrophique et le fantôme de la D2 rôde de plus en plus autour du Deportivo Cali.
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