Lucarne Opposée
·7 juillet 2022
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·7 juillet 2022
Alors que la Copa do Brasil de la Libertadores poursuit tranquillement son chemin, du seul côté argentin, pendant qu’un exploit historique était réalisé, un énorme scandale venait clore la soirée.
On n’a de cesse de le répéter à chaque émission, à chaque live, dans chaque compte-rendu ou présentation d’une nouvelle saison : il est impossible pour les autres pays sud-américains de lutter sur le long terme face aux surpuissants clubs brésiliens. Ainsi, quand le Cerro Porteño, déjà balayé chez lui par le double tenant du titre, se déplaçait à l’Allianz Parque pour rêver d’un exploit, on savait dès l’ouverture du score de Palmeiras, à moins de dix minutes de la pause, l’affaire était définitivement pliée. Alors le Verdão a roulé sur un Ciclón réduit à n’être qu’une légère brise dans la nuque. Rony s’est offert un doublé, Palmeiras s’est offert son huitième succès en huit matchs, huit comme le nombre de buts passés au Cerro sur les deux matchs pour poursuivre sa promenade effectuée à une moyenne de plus de quatre buts par match. Un plaisir pour le suspense. Un suspense qui n’a pas plus existé pour Tolima, totalement écrasé par Flamengo sur un score digne d’un petit poucet bolivien découvrant la Libertadores (7-1). Restait alors donc le village d’Astérix, la dernière enclave argentine.
Premier des deux matchs de la soirée, la sensation. Après le nul à l’aller, alors que Talleres est au plus mal en championnat, la T est allée livrer une partition quasi parfaite au Cementerio de los Elefantes, pressant comme il le fallait des Sabaleros sans réelles idées de jeu mais surtout exploitant parfaitement les espaces laissées par la bande à Falcioni. Au point que si le score n’avait pas encore été défloré à la pause, les meilleures situations avaient été en faveur des visiteurs et il s’en fallait à un excellent Ignacio Chicco dans ses buts pour retarder l’inévitable. Il se réalisait en début de second acte sur un débordement parfait de Matías Godoy et un ballon envoyé dans la lucarne par Federico Girotti. On pensait que ce but allait réveiller Colón, il n’en fut rien. À l’exception de quelques rares situations, non converties en frappe cadrée, ou d’une grosse occasion pour Wanchope Ábila, qui a beaucoup trop tardé et a vu Rafael Pérez le reprendre sur le fil, le Sabalero n’a jamais paru en situation de relancer l’espoir. Pire sur un dernier contre, Ángelo Martino s’en allait définitivement plier l’affaire et envoyer Talleres vers un historique quart de finale. Restait à savoir contre qui.
Tout se jouait donc au Monumental où River devait remonter un but, un miracle vu le match aller, face à Vélez. Là aussi, on a d’abord cru que l’espoir allait être rapidement enterré, le Fortín du Cacique Medina s’offrant quelques belles situations en début de rencontre, se heurtant encore à un Franco Armani intouchable sur sa ligne. Mais petit à petit, la pression exercée par la bande à Gallardo s’est faite plus grande. Pas forcément plus organisée, pas forcément génératrice de bien des dangers – au final de la partie, Hoyos n’a eu qu’une seule intervention quand Armani a sorti cinq véritables dangers – mais tout le temps présente. Marcelo Gallardo a fini par identifier le souci, comprenant que l’organisation parfaite de la bande à Medina nécessitait de faire entrer des détonateurs – Esequiel Barco en l’occurrence – mais ce fut un peu trop tardif. Globalement donc, le fait que Vélez remporte ce double face à face n’est en aucun cas un scandale. Malheureusement, on est obligés de ne retenir que cette 79e minute et le scandale qui s’en est suivi. Un débordement de Barco, un amour de ballon déposé sur Suárez et un but qui a d’abord fait chavirer le Monumental au moment où Vélez semblait sur le point de vaciller. Puis donc, le VAR, la polémique. Trois minutes quinze, quarante-trois ralentis, un arbitre central Roberto Tobar pas convaincu par la main vue par les assistants vidéo « pour moi il n’y a pas main » répète-t-il au cours de cette séquence. L’insistance de Rafael Traci, arbitre brésilien un temps suspendu au pays pour une affaire de penalty qui lui seul avait vu et avait imposé lors d’un Botafogo – Inter et l’intervention finale de Claudio Ríos, arbitre assistant venu voir la vidéo sans que l’on comprenne pourquoi : voilà comment une prestation parfaite de Vélez pendant cent soixante-huit minutes, a laissé place à un nouveau scandale généré par le VAR en Libertadores. River ne s’en est pas remis, le temps additionnel n’y a rien changé, le dernier match de Julián Álvarez et probablement d’Enzo Fernández aura vu les rêves du club à la bande rouge noyés dans la pluie incessante du Monumental.
Photo : Marcelo Endelli/Getty Images