Lucarne Opposée
·3 avril 2024
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·3 avril 2024
La première soirée de la phase de groupes 2024 a vu quelques prétendants vaciller, des outsiders décevoir quand d’autres se sont contentés d’assurer le minimum.
Guide de la phase de groupes
Dire que l’on attendait Flamengo était un doux euphémisme. Un seul but encaissé en quatorze matchs disputés en 2024, une machine à succès, le déplacement à Bogotá pour défier Millonarios servait de véritable premier test. Seul souci, on n’a pas vu grand-chose. Occupés à défendre et fermer tout espace possible, bien qu’en laissant quelques-uns dans le dos des latéraux, heureusement pour Flamengo, mal exploité par des joueurs embajadores trop maladroits dans les derniers gestes. Alors, si staff et presse brésilienne pointent comme toujours l’altitude pour tenter d’expliquer une mauvaise performance, le principal problème de la bande à Tite est qu’elle n’a jamais donné l’impression de chercher à prendre le contrôle du match. Bruno Henrique a paru déstabiliser la défense adverse en première période, mais sans véritablement imposer un rythme. Face au Rubros-Negros, Millonarios a insisté sur les couloirs, cherché à créer des décalages et y est parfois parvenu sans pour autant se créer une multitude d’occasion. Le match finalement basculé lors Giorgian De Arrascaeta s’en est allé chercher et obtenir un penalty qui se transformais en double peine pour le pauvre Larry Vásquez, exclu sur le champ. Pedro transformait la sentence, on pensait alors qu’à une grosse demi-heure de la fin, avec la supériorité numérique, Flamengo allait enfin s’imposer. Il n’en fut rien, Millonarios continuant de regarder le géant brésilien droit dans les yeux et s’offrant une belle égalisation à l’entrée des dix dernières minutes donnant un score au match plus en adéquation avec son contenu.
Photo : AIZAR RALDES/AFP via Getty Images
L’altitude est également l’un des leviers activés par certains pour expliquer la faillite de Grêmio à La Paz. Il faudra aussi certainement pointe les choix de Renato Gaúcho, en particulier celui de laisser la plupart des titulaires au repos à Porto Alegre pour préparer la finale du Gaúcho prévue ce week-end. Conséquence, les réservistes gremistas n’ont pas pesé bien lourd face à une belle équipe de The Strongest qui a imposé d’entrée son intensité et l’a maintenue une grande partie du match. Luciano Ursino d’une superbe tête plongeante peu après la fin du premier quart d’heure, Enrique Triverio à l’entrée du dernier, The Strongest a ainsi décroché sa première victoire et initié de la meilleure des manières sa campagne 2024. Si Grêmio ne semble pas nourrir de grands regrets, ce n’est pas le cas en Équateur.
Au Zorros del Desierto, Barcelona a d’abord dominé la rencontre l’opposant à Cobresal, gâchant de nombreuses situations avant d’avoir pensé faire le plus dur lorsque Francisco Fydriszewski ouvrait la marque sur penalty d’entrée de second acte. Mais les hommes de Gustavo Huerta n’ont pas cédé et ont profité du deuxième acte pour se montrer plus dangereux et décrocher une égalisation tardive, Fydriszewski se montrant coupable d’une main dans la surface dans les ultimes instants, permettant à Leo Valencia d’offrir un point aux siens.
Photo : ERNESTO BENAVIDES/AFP via Getty Images
Les regrets sont aussi forts du côté de la LDU. Non pas que les vainqueurs de la dernière Sudamericana ont survolé leur rencontre au Monumental de Lima face à Universitario, mais parce que le plan mis en place par Josep Alcácer aurait pu fonctionner sans de grossières erreurs défensives. Les Cremas ont certes poussé, se sont vu refuser un but pour une faute de Segundo Portocarrero à l’origine du centre décisif, mais ont finalement créé trop peu d’opportunités franches et se sont fait piéger sur une longue remise en jeu récupérée par Leonel Quiñónez à l’entrée de la surface. Menant au score, la LDU a donc cherché avant tout à défendre, et s’est oublié à deux reprises : d’entrée de second acte, lorsque Ricardo Adé manquait son intervention de la tête qui profitait à José Daniel Rivera, caché dans son dos, pour égaliser ; en toute fin de partie lorsque Facundo Rodríguez tentait une passe en retrait trop peu appuyée vers son gardien et laissait donc el Tunche Rivera faire chavirer le Monumental. La U a donc décroché une victoire qu’elle est allée chercher à force d’intensité et de volonté, et réussit donc son entrée.
Photo : Jose Omar Hernandez/Getty Images
Réussir son entrée, telle était la mission de River Plate. Avec une fois encore un niveau d’exigence supérieur requis pour des Millonarios qui se rendaient au Venezuela affronter un Deportivo Táchira et son horrible maillot publicitaire. Il y a deux manières de résumer la rencontre des hommes de Martín Demichelis. Le verre plein, celui qui voit que River s’est imposé 2-0, n’a jamais tremblé (ne concédant aucun tir cadré, ayant 64% de possession, signant, des pieds de Nicolás Fonseca, l’un des golazos de la soirée. Le verre vide, ce qui s’attarde sur une possession grandement stérile, un manque d’intensité, d’idées offensives, de trop grandes maladresses dans les derniers choix, à l’image d’un Miguel Borja peu en réussite. Certains médias pointent déjà la performance de Nacho Fernández, un cerveau il est vrai à court d’idées pour continuer à faire de Claudio Echeverri un titulaire (sans doute histoire d’en tirer le maximum avant son départ d’ici quelques semaines/mois). Mais ce River reste celui du quotidien : n’ayant jamais besoin de forcer pour avancer, il semble encore et toujours incapable d’accélérer, de montrer une maîtrise et une domination aussi totales que les années précédentes. Et de fait, ne rassure pas encore totalement dans la perspective des futures