Lucarne Opposée
·15 août 2025
Copa Libertadores 2025 : suspense total

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·15 août 2025
À l’exception de Palmeiras, personne ne peut encore dire qu’il s’est assuré une place en quarts de finale de la Libertadores. Retour sur les matchs allers de la plus belle des compétitions.
Sur les huit rencontres de la semaine, sept sont encore ouvertes. L’une a ainsi déjà clôt tout débat. Sans surprise, il s’agit de Palmeiras. En déplacement à Lima, le Verdão n’a mis que trente minutes pour plier l’affaire, porté par un schéma tactique que l’on avait vu en deuxième mi-temps face à Ceará avec notamment l’association de Vitor Roque et du Flaco López, le premier jouant son rôle d’avant-centre, quand le second était placé juste derrière, sorte de numéro 10. Pari gagnant : López lançait Vitor Roque qui obtenait un penalty d’entrée de partie, cinq minutes plus tard, les deux combinaient pour le 2-0 signé de l’Argentin. La suite était du Palmeiras : aspirer l’adversaire, concéder peu de véritables occasions et frapper quand l’occasion se présentait, notamment en jouant sur la mobilité de ses offensifs. L’affaire était facilitée notamment par une défense d’Universitario totalement dépassée à l’image d’un Williams Riveros hors du coup et logiquement exclu en début de seconde période. Entre temps, Palmeiras avait déjà triplé la mise, par Vitor Roque. Abel pouvait alors tranquillement gérer les forces de ses troupes, Flaco López s’offrait un doublé à l’entrée du dernier quart d’heure et Palmeiras file donc tranquillement vers les quarts.
Il est censé y retrouver River Plate. Sauf que pour cela, il faudra que les Millonarios trouvent un véritable visage. Car c’est encore un River à deux têtes que l’on a vu à Asunción. D’abord, l’inquiétant River sauce 2024 : incapable de générer du danger, de prendre le contrôle du ballon, sans aucune verticalité, sans vitesse. Sauvé par Franco Armani à plusieurs reprises, la plus belle occasion du Guma restant pour Hugo Fernández, River a donc subi les assauts d’un Libertad qui aurait mérité un peu mieux, même si le Guma n’a pas non plus été le plus grand des dangers. Irrité au coup de sifflet de la pause, Marcelo Gallardo a ainsi lancé Juanfer Quintero, Nacho Fernández et Sebastián Driussi. Le changement a été immédiat. Avec un attaquant plus mobile et deux créateurs, River a dominé le second acte de la tête et des épaules et fait de Martín Silva le héros du match côté Libertad. Reste que River n’a pas fait trembler les filets et que ce 0-0 ouvre bien des risques au retour au Monumental. Surtout si le Millo présente son visage du premier acte.
0-0, ce fut aussi le score final des rencontres opposant Fortaleza à Vélez et l’Atlético Nacional à São Paulo. Le duel entre Brésiliens et Argentins a rapidement laissé aucun doute sur son dénouement : d’un côté un Leão sans véritables idées et incapable de générer une once de jeu collectif léché, de l’autre, un Vélez qui semblait se satisfaire d’un nul au Brésil. On attendra donc le retour en Argentine pour espérer voir mieux. Côté choc entre anciens vainqueurs de l’épreuve, le nul a tenu à un fil et surtout se résume en un mot : maladresse. Celle du maître à jouer Edwin Cardona, qui a échoué sur deux penalties (le premier non cadré, le deuxième, du même côté, sortie par Rafael), celle de Marino Hinestroza, qui a trouvé le poteau sur un face à face avec Rafael. Car sinon, les Verdolagas ont largement dominé cette rencontre aller, le Tricolor ne faisant que subir, mais vont devoir désormais aller chercher un résultat à São Paulo au retour.
Les quatre autres derniers matchs restent tout aussi ouverts même s’ils ont désigné un vainqueur à l’aller. Dans l’imprenable Campeón del Siglo, le choc entre deux anciens vainqueurs, Peñarol et Racing, a offert un véritable classique de la Libertadores : tension, engagement et suspense. Mais surtout une statistique qui s’est confirmée : Peñarol est imbattable chez lui. Depuis l’inauguration de son antre, seul Palmeiras s’y est imposé, c’était en avril 2017. Depuis, vingt-trois matchs sans défaites, la victoire de la semaine face à Racing venant donc ajouter une unité. Pour cela, les hommes de Diego Aguirre n’ont cessé de presser une Acade loin de son niveau de début d’année, parvenant à s’imposer sur le fil, sur une tête de David Terans, malgré la mauvaise nouvelle de la soirée, la sortie sur blessure de Leo Fernández, qui sera absent au retour. Victoire 1-0 également pour Estudiantes, dominé en seconde par le Cerro Porteño à la Nueva Olla (le premier acte pouvant être largement oublié), mais qui s’impose donc sur un penalty de Santiago Ascacibar au bout du temps additionnel.
1-0 enfin pour Flamengo et Botafogo, deux autres prétendants au titre. Le Mengão est sorti vainqueur du seul duel 100% Brésil l’opposant à un Inter qui n’est pas au mieux, ancré en milieu de tableau au pays, en s’appuyant sur la recette gagnante de Filipe Luis : contrôle de la possession et perméabilité défensive, la meilleure pour un entraîneur de Flamengo depuis dix ans. Ce Flamengo marque peu, le seul du match est l’œuvre de Bruno Henrique peu avant la demi-heure de jeu, malgré un potentiel offensif réel et une formation qui se mue en 3-3-4, mais concède aussi très peu. Il doit cela non seulement au fait de priver l’adversaire de ballons, mais aussi et surtout au fait qu’il n’attaque pas en nombre, gardant l’équilibre (le quatuor offensif dispose de peu de soutien) et manquant d’un Gerson, capable de casser des lignes au milieu. Reste que le Mengão s’est donc imposé et devra résister aux assauts de l’Inter au retour, chose que cette équipe très Diego Simeonesque, sait faire. Côté Botafogo, la victoire à la maison est plus heureuse. Un but inscrit à la quatorzième seconde a donc sauvé le tenant du titre, bousculé au milieu par le pressing et l’impact physique de la LDU, peu convaincant dans son animation offensive, et surtout sauvé par John et Vitinho à plusieurs reprises. Le tenant n’est donc pas à l’abri, le retour à Quito s’annonçant des plus compliqués, mais ce petit but d’avance pourrait faire la différence.