Lucarne Opposée
·24 décembre 2025
Corée du Sud – K League 2025 : le bilan

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·24 décembre 2025

Alors que la lutte pour le titre s'annonçait disputée au regard des prétendants, il n'en fut rien. Le roi de Corée du Sud, Jeonbuk, a tapé du poing sur la table pour montrer à tous qu'il était bien de retour. De son côté, le roi de Daegu, Cesinha, n'a pu empêcher la chute de son royaume en K League 2. La saison 2025 terminée, il est temps de faire le bilan.
Après une saison 2024 catastrophique, Jeonbuk devait redresser la tête en 2025. Les Green Warriors ont fait mieux que ça puisqu’ils ont roulé sur la K League pour récupérer le trophée qui s’était égaré du côté d’Ulsan ses trois dernières années. Un succès dû à un homme : Gustavo Poyet. Arrivé sur le banc cet hiver, l’Uruguayen s’était donné pour mission de travailler sur le mental de son équipe. La faire passer de perdante à gagnante. Ses joueurs ont immédiatement adhéré au discours et aux méthodes de l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux. La transformation fut immédiate puisque dès le premier match de la saison face à Gimcheon, Jeonbuk affichait un visage totalement différent de l’année dernière. Certes, le soufflet est tombé rapidement avec un passage à vide marqué par une série de quatre matchs sans victoire et une élimination précoce en ACL 2, mais il s’est regonflé tout aussi vite. Même dans une brève période de troubles, Gustavo Poyet n’a rien lâché. Il a mis en place son onze, ajusté sa tactique en 4-3-3 avec des changements dans le choix de ses joueurs, comme la mise sur le banc de Lee Seung-woo ou de Choi Woo-jin et l’installation d’un milieu Park Jin-seop – Kang Sang-yoon – Kim Jin-gyu. Les résultats sont repartis à la hausse. Dès la 16e journée, le club n’a plus quitté la place de leader et a enchaîné vingt-deux matchs sans défaite pour mettre tout le monde dans le rétroviseur.
Si la contribution de Gustavo Poyet est indéniable et saluée par ses hommes, celle de ces derniers est aussi à souligner. Jeon Jin-woo a évolué à un très haut niveau une bonne partie de la saison. Park Jin-seop a été le capitaine incontournable et un pilier dans le secteur défensif que ce soit à la récupération ou en défense centrale, alors que Song Bum-keun a parfaitement réussi son retour dans les buts. Le jeune Kang Sang-yoon a lui aussi rayonné et a confirmé sa très belle année 2024 en prêt du côté du Suwon FC. À souligner également la renaissance de Hong Jeong-ho en défense centrale, enfin débarrassé de ses blessures. Les performances individuelles dans un collectif parfaitement coordonné ont permis à Jeonbuk de retrouver sa machine de guerre.
Mais celle-ci pourrait bien déjà s’enrayer. À cause de la K League. Mauricio Taricco, adjoint de Gustavo Poyet, a été sanctionné pour racisme après une plainte de l’arbitre Kim Woo-seong lors de la rencontre face à Daejeon en novembre dernier. Bien que l’intéressé, le club, les joueurs et les supporters se défendent de tout acte raciste, invoquant un geste vers les yeux signifiant « tu n'as pas vu la faute ? », la ligue a soutenu son arbitre jusqu’au bout. Suspendu et mis à l’amende, Mauricio Taricco a annoncé sa démission et son départ de la Corée du Sud, n’acceptant pas d’être traité de la sorte. Une situation qui a également impacté Gustavo Poyet, pour qui s’attaquer à son staff, c’est s’attaquer à lui. La confiance est rompue entre l'Uruguayen et la K League. Après le succès en Korea Cup face à Gwangju, il a annoncé sa démission. Son départ est dommageable pour Jeonbuk mais aussi pour la K League tant son apport a été important cette année et pourrait faire bouger les mentalités. De nombreux joueurs, dont Lee Seung-woo, lui ont déclaré leur amour. L'ancien joueur du Suwon FC l'a même utilisé pour critiquer les entraîneurs locaux. C'est sur l'un d'eux que la direction a jeté son dévolu puisque Chung Jung-yong a été sélectionné pour maintenir Jeonbuk au plus haut. La pression est énorme sur celui qui a été impressionnant sur le banc de Gimcheon. Côté joueurs, certains sont en fin de contrat comme Song Min-kyu. D’autres pourraient bien voir l’Europe revenir à la charge, notamment pour Jeon Jin-woo. Quant à Park Jin-seop, la Chine lui fait les yeux doux. L’hiver des Green Warriors pourrait bien être plus mouvementé que prévu...
Derrière l’intouchable champion 2025, la bataille fut rude pour les places d’honneur. À ce petit jeu, c’est Daejeon qui a décroché le titre de dauphin lors de la journée. Mais les Citizens peuvent avoir quelques regrets. Profitant des déboires d’Ulsan, Seoul et Jeonbuk en début de saison, ils s’étaient installés en tête du classement jusqu’à compter cinq points d’avance sur leurs poursuivants. Un très mauvais passage (une victoire en huit matchs) juste avant l’été, a mis à mal cette avance et les chances de titre. Quoi qu’il en soit, la saison reste exceptionnelle pour Daejeon qui réalise son meilleur résultat dans l’élite du football sud-coréen. Les Purples n’ont pas toujours été convaincants dans le jeu, mais ils ont pu compter sur des exploits individuels et sur un gros recrutement, de nouveau, pendant le mercato estival pour rester aux avant-postes.
Les arrivées de Lee Myung-jae (Birmingham), Kim Bong-soo (Jeju, retour de Gimcheon), João Victor (Guarani) ou encore Hernandes (Jeonbuk) ont fait du bien à Hwang Sun-hong qui a eu du mal à stabiliser son onze de départ. Notamment en raison des blessures qui ont grandement impacté son effectif. Preuve, seulement deux joueurs, Krivotsyuk Anton et Joo Min-kyu ont atteint les trente matchs joués cette saison. Un véritablement casse-tête. Mais Daejeon s’en est parfaitement tiré. Rayon satisfaction, la très belle saison de Joo Min-kyu qui aura sorti son équipe de pas mal de galères quand ce n’était pas Lee Chang-geun qui réalisait des exploits dans ses buts. Kim Moon-hwan a aussi retrouvé des couleurs sur son aile, le propulsant au poste de titulaire en sélection.
La question qui se pose désormais, comment Daejeon peut gravir la dernière marche ? En évitant les blessures d’une part et en recrutant à nouveau d’autre part. Sur ce point, pas d'inquiétude, les rumeurs vont bon train et annoncent déjà du lourd pour la saison prochaine : Gustav Ludwingson et Um Won-sang (Ulsan), entre autres. Il faudra aussi remplacer Yoshida Tatsuma, le maître à penser de la tactique du club qui est retourné en J.League.
Les militaires ont de nouveau étonné et réédité l’exploit de l’an dernier, à savoir terminer troisième de K League. Ils auraient pu espérer mieux, une place de dauphin, mais le départ de leur neuvième génération au mois de novembre leur aura fait beaucoup de mal. Les aléas d’un club qui ne maîtrise pas vraiment les arrivées et les départs dans son effectif. Une contrainte à prendre en compte pour Chung Chung-yong qui doit jongler avec ces fluctuations à des moments clés de la saison.
Les militaires ont réalisé une très belle saison dans le sillage de Lee Dong-gyeong, intraitable et largement au-dessus du lot en K League et logiquement désigné meilleur joueur de la saison. Il aura porté Gimcheon et été un véritable danger pour les adversaires. Son talent a permis à Chung Chung-yong de pouvoir encaisser relativement calmement le choc des premiers départs à l’été. Derrière lui, d'autres noms à souligner. Lee Seung-won s’est enfin révélé à un très bon niveau en K League sur la seconde partie de saison après les départs de Seo Min-woo et Kim Bong-soo, paire très performante dans l’entrejeu. En attaque, Park Sang-hyeok a réalisé le plus bel exercice de sa jeune carrière et Kim Seung-sub a été surprenant. Mo Jae-hyeon aura lui aussi été un danger constant durant son passage alors que Park Chan-yong, Park Soo-il et Park Seung-wook ont été précieux en défense.
Mais voilà toute bonne chose a une fin et tous ces joueurs sont retournés dans leur club. La cuvée suivante apporte moins de talent malgré quelques noms intéressants, à l'image de Lee Sang-hyeon (Gangwon) et Hong Yoon-sang (Pohang). Gimcheon devra faire sans Chung Jung-yong, parti du côté de Jeonbuk. Un nouvel entraîneur aura la lourde tâche de le remplacer. Point positif, l'heureux élu n'aura pas de pression sur les épaules l'année prochaine étant donné que ce sera la dernière de Gimcheon avant son démantèlement et sa renaissance dans une autre ville avec un retour en K League 2.
Peu voyait les Steelers finir si haut cette saison. De par leur mercato calme mais aussi par leur début d’année complètement manqué. Que ce soit sur la scène continentale ou en K League (dernier après cinq matchs), Pohang démarrait la saison du mauvais pied. À tel point d’un départ précoce de Park Tae-ha était envisagé. Mais progressivement, la machine s’est mise en marche. Celle de l’année dernière basée sur le pragmatisme en retravaillant les bases. Rien de plus rien de moins.
À ce petit jeu, les Steelers ont pu compter sur Lee Ho-jae qui aura été l’élément libérateur de bon nombre de situation. Le jeune attaquant a réalisé sa meilleure saison et a poursuivi sa montée en puissance pour devenir l’un des avant-centres incontournables de la K League. Au milieu de terrain, Oberdan a de nouveau tenu la baraque, bien aidé par l'arrivée de Ki Sung-yueng en deuxième partie de saison. Le vétéran, arrivé avec fracas du FC Seoul, a retrouvé progressivement ses jambes pour donner un coup de main bienvenu au Brésilien. En défense, Jeon Min-kwang a été solide et a pu compter sur le retour de Park Seung-wook pour l’aider à renforcer le secteur. Malheureusement, les Steelers ont connu trop de défaillances individuelles pour viser le podium. Jorge Texeira a de nouveau été en manque de réussite, Juninho n’a pas eu l’impact escompté pour sa première saison en K League 1, Baek Sun-dong a disparu de la circulation et Hwang In-jae n’a pas été au niveau de l’an dernier dans les buts. Additionné au départ de Lee Tae-seok pour l’Europe et vous avez une réussite qui repose sur les performances d’un petit nombre de joueurs.
Une saison en demi-teinte pour Pohang, qui aura réussi à se hisser dans le Final A mais qui a aussi montré ses limites. Le club a besoin de recruter pour viser plus haut. Malgré quelques jeunes prometteur, notamment dans le secteur défensif, l’effectif est beaucoup trop léger pour espérer continuer à jouer les avants poste. Park Tae-ha a été prolongé et sa méthode est donc validée par la direction. Il faut désormais lui offrir un effectif qui lui permettra de jouer sur tous les tableaux et ne pas se reposer uniquement sur les valeurs sures. La direction devra aussi encaisser les départs potentiels, comme celui de Park Seung-wook qui est sur les tablettes de Shimizu en J.League. Sans oublier qu'une blessure et tout peut basculer comme très bien dit Park Tae-ha cette saison.
Après une saison exceptionnelle en 2024, les Bears n’appréhendaient pas l’exercice 2025 sous les meilleurs auspices après la transformation hivernale. À la tête de l’équipe pour sa première expérience au plus haut niveau, Chung Kyung-ho a tâtonné, eu du mal à trouver sa façon de jouer. Très certainement impacté par l’héritage laissé par Yoon Jong-hwan, qui avait considérablement séduit les supporters.
Le nouvel homme sur le banc a finalement, et logiquement, changé le visage de Gangwon en essayant d’être plus pragmatique dans son approche. Il a également dû faire avec des joueurs qui ont retrouvé leur niveau, après une saison en sur régime. À l’image d’un Lee Sang-heon moins impactant, par moment gêné par des pépins physiques, tout comme Lee Gi-hyuk ou Lee You-hyeon. Dans une sorte de gueule de bois après une belle fête, les Bears ont végété dans le bas du classement pendant une grande partie de la saison avant de se réveiller sur la fin pour valider une place dans le Final A in extremis. Bien aidé, il faut l’avouer, par le retour de certains joueurs du service militaire qui ont donné un second souffle à l’équipe, à l'instar de Seo Min-woo, Mo jae-hyeon (récupéré de Gyeongnam) et Kim Dae-won. Comme chaque année également, un jeu joueur a éclos. Si Shin Min-ha était attendu en défense centrale, et n'a pas déçu, c’est Lee Ji-ho, venu de Korea University, qui a attiré les regards. Déterminant en début de saison, il a porté l’attaque des Bears pendant plusieurs matchs.
Que retirer finalement de cette saison pour les Bears ? Celle d’un après négocié dans la douleur qui finalement a remis le club là où il devait être ? Certainement. Mais sans doute une saison de transition bénéfique pour le groupe et pour Chung Kyung-ho. L'hiver s'annonce néanmoins crucial. L’effectif est limité et il faudra se renforcer à tous les niveaux pour espérer grimper encore au classement ou simplement finir dans le top 6 l’an prochain.
Une année prometteuse et c’est tout. Le FC Seoul a retrouvé ses standards : ceux de l’éternel espoir. Le mercato estival avait donné le droit aux supporters de croire au titre. Au lieu de cela, ils ont eu droit à une bouillie. Alors qu’il devait viser les sommets, leur club a eu du mal à se qualifier pour le Final A et n’est pas parvenu à terminer à la cinquième place, qui l’aurait envoyé en ACL 2.
Quelles en sont les raisons ? Kim Gi-dong est retombé dans ses travers du début de saison 2024 en insistant sur une tactique étrange basée sur un jeu essentiellement axial et inefficace. Il s’est plaint de ne pas avoir de grand n°9 par la taille pour récupérer les centres. Lorsque le club lui en fournit un, il l’a aligné sur l’aile et n'a plus joué avec des centres. Toujours à contre-courant, Kim Gi-dong a été illisible et incompréhensible. Mais les joueurs ne sont pas exempts de tout reproche. Kang Hyeon-mu a alterné le bon et le moins bon dans les buts. La défense a connu ses instants bourdes et la solidité affichée par la paire Yazan Al-Arab – Kim Ju-sung a volé en éclats lorsque le second est parti au Sanfrecce Hiroshima cet été. Le repositionnement du Jordanien en axe gauche ne fut pas une réussite. Choi Jun s’est vu déclassé, voire repositionné au milieu, par un Park Soo-il qui n’a pas montré le visage qui était le sien à Gimcheon. Les milieux de terrains ont été bien trop faibles techniquement, Lucas Silva a été fidèle à lui-même c’est-à-dire pas au niveau malgré une énorme confiance de son entraîneur, Jesse Lingard n’a joué à fond que par intermittence... Comment expliquer également la baisse de régime d’Anderson après son transfert, lui qui marchait sur tout le monde au Suwon FC ? Alors que dans le sens inverse, Willyan était en perdition à Seoul et a retrouvé un second souffle dans son nouveau club ? Bref, collectivement et individuellement la saison a été compliquée. Mais quelques satisfactions. La très grosse saison de Kim Jin-soo revenu au niveau qui était le sien. Hwang Do-yoon a commencé à s’imposer au milieu de terrain même si Kim Gi-dong l’a bridé en faisant confiance à Ryu Jae-moon ou Lee Seung-mo loin d’être meilleur que lui. Cho Young-wook a retrouvé du rythme quand la tactique a légèrement évolué du centre à outrance vers le jeu au sol.
Malgré les tensions avec les supporters à cause des résultats insatisfaisants et de la controverse autour du départ de Ki Sung-yueng, Kim Gi-dong a été confirmé pour une troisième année sur le banc du FC Seoul. La première cuvée fut prometteuse, la seconde beaucoup moins, attention à ce que la troisième ne soit pas un cataclysme. Le club va également changer de visage puisque Jesse Lingard a d’ores et déjà quitté l’équipe après deux ans en demi-teinte. Marko Dugandzic a lui aussi plié bagage et laisse le FC Seoul en quête d’un nouveau renfort offensif. Plusieurs joueurs n’ont toujours pas prolongé et leur présence reste incertaine à ce jour. Nouvel hiver mouvementé en perspective.
Une saison comme celle qu’a connue Gwangju aurait mis à mal de nombreuses équipes. Les Griffons ont connu aussi bien des déboires sportifs qu’administratifs. Hors du terrain, le club a été sanctionné d’une interdiction de recrutement par la FIFA pour non-respect du règlement relatif aux transferts lors de la venue de Jasir Asani en janvier 2023. Une sanction qui devait s’appliquer l’hiver dernier, mais la direction n’en a pas eu vent après une gestion amateur de la communication. Elle s’appliquera donc cet hiver. Du côté de la K League, c’est une amende financière avec une interdiction d'opérer sur le marché des transferts avec sursis qui a été infligé à Gwangju pour non-respect du budget. Gestion catastrophique à tous les étages.
Sur le terrain, la donne n’était pas meilleure. Pénalisés par un budget serré et le départ de Jasir Asani à l’été, les Griffons ont fait avec les moyens du bord sans pouvoir se renforcer en cours de saison. Lee Jung-hyo a encore fait de la magie mais a une nouvelle fois dû faire face à un manque de constance de ses joueurs. À l’image de l’année dernière. Loin d’avoir des individualités qui sortent du lot, si ce n’est Reis en attaque et Byeon Jun-soo en défense, Gwangju a surtout compté sur son collectif pour éviter la relégation. Pire attaque du championnat mais également l’une des meilleures défenses, les Griffons ont réalisé un miracle. Son Final B a été parfaitement maitrisé avec quatre victoires en cinq matchs pour conserver une place en K League 1. Autre bouffée d’air frais, la Korea Cup avec une finale historique. Un quart de finale en ACL Elite est aussi à souligner.
Mais l’avenir du club ne s’annonce pas radieux. Le recrutement sera interdit cet hiver et Lee Jung-hyo, resté miraculeusement à la fin de la saison dernière, a quitté son poste d'un commun accord. Byeon Jun-soo a lui aussi plié bagage en rejoignant Gimcheon Sangmu pour effectuer son service militaire. Gwangju ne peut donc que signer des joueurs de ses équipes de jeune ou prolonger ceux déjà dans l’effectif comme c’est déjà le cas pour le vétéran iconique Ahn Young-kyu et l’Islandais Aron Fridjonsson. Dans ce contexte, difficile de voir le club ne pas retrouver la K League 2 en 2027.
Unique promu de la saison 2025, Anyang a réussi sa mission : se maintenir. Un objectif pas si simple pour un club citoyen qui débarque pour la première fois de son histoire en K League 1. Le club a bataillé, connu des périodes difficiles comme retomber au 11e rang à dix journées de la fin. Mais Ryu Byeong-hoon a cru en ses joueurs, en son système et surtout n’a pas été inquiété par sa direction.
L’entraîneur de l’année 2024 de K League 2 a aussi pu compter sur ses hommes forts. Au premier rang, Thomas Oude, très polyvalent dans le secteur défensif. Le Néerlandais s’est révélé et a même décidé de poursuivre l’aventure l’an prochain, une très bonne nouvelle pour Anyang. En attaque, le duo Bruno Mota – Matheus Oliveira a été déterminant dans le maintien et a répondu aux attentes en s’adaptant à merveille au plus haut niveau sud-coréen.
La première étape franchie, Anyang doit désormais se concentrer sur la stabilité. Mais la saison prochaine s’annonce déjà comme un tournant. Ses meilleurs joueurs seront à coup sûr dans le viseur de certains clubs locaux ou étranger et il faudra les remplacer. L’hiver s’annonce crucial.
Triple tenant du titre, Ulsan espérait réaliser l’exploit d’aller décrocher une quatrième K League consécutive. Ce qui n’a jamais été fait dans l’histoire du championnat. Manqué. Faute de jouer les premières places, les Tigres se sont écroulés en beauté. Tout a fonctionné à l’envers et le chantier entamé au début de saison, à savoir rajeunir l’effectif, est devenu un terrain vague sur lequel il faut reconstruire de zéro.
Comme souvent lorsqu’un entraîneur victorieux s’en va, son successeur doit être à la hauteur. Ce qui ne fut pas le cas de Kim Pan-gon. Les doutes sur sa nomination, un temps balayés par le titre glané l’an dernier, se sont finalement confirmés. Si le début de saison n’était pas si catastrophique sur le plan comptable, il l’était sur le terrain. Kim Pan-gon a ensuite essayé de changer sa tactique pour relancer son équipe avant la Coupe du Monde des clubs en passant à un système à trois. Système qui a très rarement fonctionné en Corée du Sud et qui a une nouvelle fois été un échec. Mais sans revenir sur son choix, il a persisté jusqu’à l’inévitable : son éviction. La direction a ensuite fait un nouveau choix surprenant : nommer Shin Tae-yong. Adulé en Indonésie, comme le fut Kim Pan-gon en Malaisie, il ne restera pas dans les mémoires des supporters d’Ulsan. Incapable de réussir à redresser la barre et s’étant mis les vétérans et le vestiaire à dos par ses choix et son comportement (des faits de violence envers ses hommes), l’ancien sélectionneur de la Corée du Sud a lui aussi été remercié. Les résultats en berne, les joueurs à la peine et une valse des entraîneurs, Ulsan a dangereusement flirté avec les barrages de promotion – relégation. Si les entraîneurs n’ont pas été bons, les joueurs ne l’ont pas été non plus. Jo Hyeon-woo a été auteur d’un exercice 2025 très loin de ses standards, Kim Young-gwon n’a pas non plus retrouvé son niveau en défense centrale alors que Kang Sang-woo n’a pas apporté ce qu’il devait sur l’aile. Au milieu, Ko Seung-beom n’a pas ré-édité sa saison passée et Lee Jin-hyun n’a pas eu d’impact. Que dire de Jung Woo-young, complètement transparent ? En attaque, Gustav Ludwigson a été l’ombre de lui-même en étant trimballé à tous les postes jusqu’à jouer latéral. Um Won-sang a de nouveau été en proie aux blessures alors que Heo Yool a raté son passage de Gwangju à Ulsan. L’attaquant de pointe a été à l’image de toutes les recrues de l’hiver : pas au niveau. Même le retour de Marcao en K League, pourtant prometteur sur ses premières sorties, c’est avéré être un échec. Encore plus surprenant, tous les joueurs ont semblé hors de forme et complètement à côté de leurs crampons. La préparation de la saison est donc mise en question.
Une saison catastrophique pour les Tigres qui sont face à un énorme chantier de reconstruction. Première étape trouver un entraîneur. Le choix se serait porté sur Kim Hyun-seok, ancien de la maison et récemment démissionnaire de Jeonnam. La deuxième, faire le ménage. Le club a besoin d'un véritablement vent de fraîcheur. Il faut tourner la page du succès pour se relancer. La transformation est d’ores et déjà en marche puisque Jo Hyeon-woo est annoncé partant alors que Um Won-sang et Gustav Ludwigson devraient eux aussi faire leur valise pour rejoindre Daejeon. La direction doit prendre conscience que 2025 est l'élément déclencheur pour une transition vers un nouveau cycle. Renaître comme Jeonbuk en 2026 est-il possible ? Le mal semble bien plus profond sur la côte que dans le centre de la Corée du Sud...
Le Suwon FC devait digérer le départ de ses meilleurs joueurs, achevé cet été après le transfert d’Anderson à Seoul. La digestion ne s’est pas déroulée correctement. Le club a passé la majorité de la saison, à quelques journées près, dans la zone rouge. Kim Eun-joong n’a pas trouvé la bonne formule et a essayé de compter sur ses joueurs étrangers pour relever la pente après un départ catastrophique, sans succès. Il a fallu un changement de visage durant l’été pour voir une légère amélioration des résultats. Mais la défaite lors de l’ultime rencontre, face à Gwangju à domicile, a propulsé le Suwon FC en barrage. Une double confrontation traversée comme un fantôme par l’ensemble de l’équipe qui a subi une correction de la part de Bucheon et pris un train direct vers la K League 2.
À partir de ce constat, impossible de retirer du positif de la saison 2025. Plus que des individualités en perdition, c’est tout un collectif qui s’est délité. Anderson le répétait, il était trop seul pour porter l’équipe. Son départ l’a mis en lumière. Même si Pablo Sabbag est parvenu à être l’arbre qui masque la forêt dans la deuxième partie de saison en terminant meilleur buteur du championnat. La défense a été aux abois, ne trouvant jamais son rythme notamment sur les flancs. Le milieu a eu besoin de l’arrivée de Han Chan-hee pour se stabiliser quelque peu. En attaque, Andrigo et Willyan ont apporté un second souffle lors de leur arrivée mais n’ont pas tenu sur la longueur. Tous ont finalement déjoué quand ils étaient attendus, à savoir lors des barrages ou face à Gwangju à la 38e journée.
L’avenir en K League 2 ne s’annonce pas radieux. À la différence d’Incheon qui a su garder ses joueurs pour remonter, le Suwon FC devrait une nouvelle fois changer de visage. Pablo Sabbag est annoncé partant, Han Chan-hee et Yoon Bit-garam également. Difficile de voir Andrigo et Willyan rester eux aussi. De même, Kim Eun-joong n’est pas encore certain de conserver son poste même si son contrat court toujours. Le Suwon FC est donc à un tournant. Pour retrouver l’élite rapidement, il va falloir prendre le virage parfaitement, au risque de rester englué au second échelon plusieurs saisons./p>
Une saison galère s’annonçait sur l’île sud-coréenne et elle a bien eu lieu. Jeju a réussi à se maintenir lors du barrage de promotion-relégation face aux Bluewings de Suwon, bien aidés par le pensionnaire de K League 2 lors du match retour. Les Insulaires évitent ainsi un retour à l’échelon inférieure et peuvent pousser un grand ouf de soulagement.
Leur exercice 2025 fut difficile. D’abord sur le banc, avec Kim Hak-bum qui a continué de montrer ses limites et qui s’est accroché beaucoup trop longtemps à son poste, ne quittant le navire que fin septembre. Il l'a laissé dans une piètre situation et avec une quasi impossibilité de se retourner pour la direction. Le point faible offensif, pointé du doigt dès le début de saison avec le manque de buteur prolifique, c’est également fait sentir. Loin d’être aidé par la philosophie de l’homme sur le banc. Seulement quarante buts inscrits et la pire attaque du championnat avec Gwangju. Yuri a été bien trop seul et ses comparses brésiliens arrivés pour l'épauler ont déçu. Seule satisfaction dans ce secteur, la saison prometteuse du jeune Kim Jun-ha qui mérite d’avoir un entraîneur digne de ce nom pour continuer de progresser. Au milieu, le duo Italo – Lee Chang-min a lui aussi été esseulé mais pourrait être une base stable pour le prochain coach. La défense n’a pas non plus soutenu le choc, avec le troisième total de buts concédés. Pourtant, sur le papier la paire Jang Min-gyu – Kim Jae-woo s’annonçait prometteuse. Mais les deux joueurs ont très peu joué au cours de l’année, Jang Min-gyu prenant un rôle de remplaçant lors des absences de Lim Chai-min, et Kim Jae-woo étant aux abonnés absents. Tout a reposé sur les épaules des vétérans qui ont eux aussi atteint certaines limites.
Jeju s’en sort bien. Très bien même. La direction a sans doute compris que la correctionnelle n'était pas loin en ayant d'ores et déjà trouvé son nouvel entraîneur. Le Portugais Sergio Costa, adjoint de Paulo Bento lors de la Coupe du Monde 2022 avec la Corée du Sud, arrive. Mais il ne pourra rien faire si SK ne met pas les moyens pour lui offrir un effectif digne de ce nom.
Pourtant bien parti après trois journées, les Sky Blues ont vu un écran noir s'abattre devant leurs yeux. Dix matchs plus tard, avec une seule victoire au compteur pour huit défaites et un nul, Daegu se retrouvait logiquement dernier. Une place qui est restée la sienne jusqu’au dénouement final de la saison. Neuf ans après sa promotion, le club redescend d’un échelon.
Une catastrophe annoncée. Bloqués par le salaire d’un Cesinha vieillissant et souvent blessé, les Sky Blues n’ont pas pu recruter convenablement pour épauler leur star brésilienne. Certes, il peut encore faire des coups d’éclats comme il l’a démontré cette saison, mais seul, il ne peut plus porter Daegu. Bruno Lamas, qui avait bien débuté l’année, a vite baissé en régime et son retour en K League 1 fut à l’image de son premier passage, sans saveur. Edgar, trente-huit ans, accuse lui aussi le coup et est moins rayonnant d’année en année. Seul Caio en défense a eu une saison correcte mais pas à la hauteur de la précédente. Autour des étrangers, pas grand-chose à souligner. Rare sont les joueurs à avoir été constants sur toute la saison pour être titulaire indiscutable. L’équipe avait déjà un visage de K League 2, ça s’est confirmé. Sur le banc, le retour aux affaires de Kim Byung-soo après l’échec de Park Chang-hyun n’a pas eu l’impact escompté. Sa vision de jeu demande du temps pour être comprise et assimilée. Il n’est donc pas anodin de voir que les premiers fruits de son travail ont été récoltés en fin de saison. Trop tardivement malheureusement.
Faible du début à la fin, Daegu n’a pas pu éviter l’inéluctable : la relégation. Le club est en crise, les supporters sont en colère. L’ambiance n’est pas au beau fixe et la direction a déjà démissionné, comme elle l’avait promis en cours d’année. Maintien ou non. Le club doit donc se restructurer, faire sa feuille de route pour essayer de retrouver la K League 1. Cesinha, son fer de lance mais aussi poids dans les finances, restera-t-il ? La question demeure. S’il reste, le club pourrait avoir encore du mal à recruter. S’il part, il pourrait avoir du mal à le remplacer. Le dilemme est immense. Quid de Kim Byung-soo sur le banc ? Il n’a pas annoncé son départ, mais des discussions doivent être menées. Seule certitude, Edgar a renouvelé son bail et Han Kook-young (Jeonbuk) vient apporter de l’expérience à un groupe qui doit relever la tête.










































