Lucarne Opposée
·14 janvier 2024
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·14 janvier 2024
Attendu par tous les suiveurs, le grandissime favori japonais ouvrait sa compétition face au Vietnam de son ancien guide. Dans le même temps, Hong Kong célébrait son retour et l’Iran affrontait la Palestine.
Dix victoires de rang, des cartons passés à l’Allemagne, à la Turquie, au Canada, vingt-et-un buts inscrits lors des quatre dernières sorties : dire que l’on attendait avec impatience l’entrée en lice des Samurai Blue est un euphémisme. Aussi, quand les hommes d’Hajime Moriyasu ouvraient la marque face au Vietnam dès la onzième minute par Takumi Minamino, on craignait le pire pour les hommes de Philippe Troussier à l’heure où le Français retrouvait un pays et une sélection qui lui sont chères. C’est mal connaître le sorcier. Car son Vietnam ne cédait pas à la panique, se savait moins puissant que son adversaire mais récitait son jeu, s’offrait des temps de possession, de contrôle, et surtout, savait frapper. Une première fois sur corner, la tête de Nguyễn Đình Bắc lobbant un Zion Suzuki peu inspiré, une deuxième fois après une parade de Suzuki remise dans les pieds de Phạm Tuấn Hải. On venait de passer la demi-heure, le Vietnam était en tête, le piège semblait parfait. D’autant que si le Japon paraissait au-dessus, il peinait à véritablement accélérer, jusqu’à la toute fin de premier acte qui voyait Minamino d’abord puis Nakamura, d’une merveille d’enroulée, lui permettre de s’aérer l’esprit en retournant le match dans les arrêts de jeu. Devant à la pause, le Japon semblait destiné à gérer. Là encore, les Samurai Blue étaient évidemment supérieurs, contrôlait totalement le second acte, mais ne parvenaient pas à véritablement s’échapper jusqu’au but d’Ayase Ueda en toute fin de partie. Qu’importe, le favori s’offre une onzième victoire de rang et surtout initie parfaitement sa campagne en Coupe d’Asie.
Si le Vietnam a su séduire en cherchant à regarder le Japon droit dans les yeux, on peut en dire autant de Hong Kong qui faisait son retour en Coupe d’Asie pour la première fois depuis 1968. Certes les hommes de Jørn Andersen ont souvent couru après le ballon, les Faucons de Paulo Bento contrôlant la possession et les occasions, mais n’ont finalement réussi à faire la différence que sur penalty, les deux séparant les deux équipes au tableau d’affichage ayant requis l’intervention du VAR. On retiendra de la rencontre que Hong Kong a livré un véritable combat, se montrant agressif en défense et dans son pressing et on surtout n’a pas cherché à défendre et attendre. Jørn Andersen a sélectionné un onze de départ plutôt offensif avec un Matt Orr, Everton Camargo et Max Poon Pui-hin devant, le premier nommé se montrant aussi dangereux que maladroit dans ses choix (souvent trop personnels). Il se montrait cependant décisif sur l’égalisation des siens en début de seconde période, Philip Chan Siu-kwan ayant un peu de réussite. Et l’on retiendra donc que si les Faucons émiratis dominaient la possession et les situations, jamais Hong Kong n’a fermé le jeu et aura peut-être son mot à dire dans le groupe, même si la logique a été respectée cet après-midi.
Photo : KARIM JAAFAR/AFP via Getty Images
Restait enfin le match que tout le monde attendait, évidemment car il voyait un autre candidat au titre, l’Iran, entrer en jeu, mais surtout pour la symbolique que représentait de voir la Palestine sur le terrain. Que retenir de la rencontre ? Sur le plan du football, l’Iran s’est montré intraitable, ouvrant le score dès la première minute, faisant preuve d’une puissance collective largement supérieure et démontrant son immense potentiel offensif. La victoire de la Team Melli n’a souffert d’aucune contestation, les hommes d’Amir Ghalenoei étaient supérieurs dans tous les domaines, fluidité collective, contrôle du tempo, diversité des offensives. Mais l’on retiendra surtout tout un stade qui n’a cessé de porter les Palestiniens durant le match, à chaque sortie de balle, à chaque tentative offensive, et surtout, ce moment, le but de Tamer Seyam juste avant la pause, le deuxième de l’histoire de la sélection en Coupe d’Asie, le premier encaissé par l’Iran en phase de groupes depuis 2011. Un but sans doute anecdotique au regard du résultat final (1-4), mais qui permis de mettre un temps quelques sourire sur les visages d’un peuple meurtri dans sa chair.