Lucarne Opposée
·29 janvier 2024
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·29 janvier 2024
Deuxième journée des huitièmes de finale marquée par le match du tournoi entre Irak et Jordanie. Pendant ce temps, le Qatar continue d’avancer sans convaincre.
Il est des matchs appelés à rester dans l’histoire d’une compétition : l’Irak – Jordanie comptant pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Asie 2023 en fera incontestablement parti. Tout avait débuté par une toile d’araignée parfaitement tissée par Houcine Ammouta et dans laquelle le bloc irakien s’est totalement emmêlé. Une défense qui fermait les espaces, des couloirs bloqués et surtout, une capacité à miser sur la vitesse du trio Ali Olwan – Yazan Al-Naimat – Mousa Al-Tamari et la Jordanie contrôlait totalement un premier acte à l’issue duquel elle virait en tête sur une énorme erreur de la défense adverse qu’Al Naimat exploitait à merveille, scotchant sur place les deux centraux avant d’ajuster Jalal Hassan avec une élégance folle. Un premier acte que la Jordanie aurait sans doute pu remporter avec une plus grande avance tant les occasions procurées furent nombreuses, Ali Olwan ou Mousa Al-Tamari contraignant l’excellent portier irakien à plusieurs interventions de haute volée.
Tout changeait cependant en deuxième période, notamment après les entrées de Merchas Doski et Zidane Iqbal. Ibraheem Bayesh et les siens commençaient alors à intensifier la pression et, les minutes défilant, la Jordanie peinait à desserrer l’étau. Ne restait alors plus qu’à faire basculer la rencontre dans la folie. Il y a en premier lieu l’égalisation de Suad Nadiq, suivie du but de l’inévitable Aymen Hussein. L’Irak passait en tête à un quart d’heure de la fin, mais perdait son buteur sur une action polémique : l’arbitre irano-australien Alizera Faghani décidant d’avertir et ainsi d’exclure Hussein sur sa célébration, imitation de celle des Jordaniens en première période. L’Irak devait résister en infériorité et la Jordanie se retrouvait dans une nouvelle situation : celle d’avoir le ballon et créer. Elle y parvenait, bien aidée par une équipe irakienne qui manquait de maitrise et se débarrassait trop vite du cuir, se procurait quelques situations qui se muait en occasions alors que le match touchait à son terme. Mais il était donc dit que cette rencontre resterait dans l’histoire. Jalal Hassan continuait de tout repoussait mais les vagues rouges s’intensifiaient dans le temps additionnel, les offensifs irakiens rendaient encore trop rapidement le ballon et ce qui devait arriver arriva : Ali Jassim tentait une passe en profondeur plutôt que de temporiser, rendait le ballon à Yazeed Abulaila. Au bout de la relance du portier jordanien, Rebin Solaka concédait bêtement le corner. Sur celui-ci, le ballon sortait de la défense, les Irakiens sortaient en nombre, ne laissant que trois défenseurs pour gérer les cinq Jordaniens. Et sur une frappe d’Al-Tamari, Yazan Al Arab était seul pour pousser au fond le ballon repoussé par Jalal Hassan. La Jordanie arrachait la prolongation. Mais n'en restait pas là. Sur le coup d’envoi, nouvelle pression jordanienne, relance manquée de Jalal Hassan, les rouges combinaient de nouveau au milieu d’Irakiens mal positionnés, Saleh Rarib servait Nizar Al-Rashdan, le stade explosait, la Jordanie menait 3-2 à la 97e minute. Plus fou encore, un dernier ballon irakien parfaitement joué dans la surface par Bayesh qui lançait Ali Jassim, le centre en retrait trouvait Rebin Solaka seul à six/sept mètres du but. Mais sa frappe s’envolait en même temps que les espoirs des Lions de Jesús Casas. La Jordanie est en quarts, elle y affrontera le Tadjikistan pour un choc qui s’annonce encore plus fou.
À l’opposé de ce huitième, l’autre rendez-vous de la journée n’a pas atteint des sommets. Opposé à une historique Palestine, le Qatar, pourtant champion sortant, n’a une fois encore convaincu personne. Monopolisant le ballon sans véritablement savoir qu’en faire pour être dangereux, il ne peut non plus s’appuyer sur une défense qui apporte de grandes garanties. Conséquence, les meilleures situations du premier acte ont été en faveur des hommes de Makram Daboub, les plus belles pour Mahmoud Abu Warda et Amid Mahajna, et qui ont logiquement ouvert le score en profitant d’une énième relance ratée adverse, Oday Dabbagh s’en allant ajuster Mershaal Barsham. Manquant de verticalité, le Qatar s’en est donc sorti sur un coup de pied arrêté, un corner, et une combinaison qui permettait à Hassan Al-Haydos de sauver les meubles et ramener les siens juste avant la pause. Ce but aurait pu assommer définitivement la Palestine, il n’en fut rien. Car ce Qatar n’a pas d’idées, ne mise que sur quelques exploits et erreurs adverses, comme ce penalty gratté par Almoez Ali sur un tacle aussi inutile que maladroit de Mohammed Saleh. La sentence était rude, Akram Afif donnant l’avantage aux siens, le Qatar allait ensuite se contenter de défendre son avance, s’appuyant souvent sur un excellent Meshaal Barsham et la précipitation des joueurs palestiniens. Le pays hôte est donc qualifié pour les quarts, il y affrontera l’Ouzbékistan ou la Thaïlande.