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Lucarne Opposée

·12 novembre 2021

Coupe du Monde 2022

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En attendant l’immense clásico du Río de la Plata, le Brésil a officiellement composé son billet pour le Qatar. Derrière, la lutte reste intense, le Chili est le grand gagnant de la soirée.

Onze victoires. Le Brésil est officiellement au Qatar et est parti pour une campagne historique. Sans être brillante, surtout en première période, la Seleção a comme souvent réussi à faire craquer son adversaire. Gênée en première période par une Colombie venue pour muscler son milieu de terrain avec notamment la présence de Yairo Moreno et de Jefferson Lerma, elle n’a pu se montrer dangereuse que juste avant la pause d’abord par un centre de Danilo contré par Tesillo et venu s’écraser sur le poteau et surtout par une tête de Marquinhos tout seul au cœur de la surface. En face, la stratégie de Rueda a payé et la sélection cafetera s’est offerte quelques situations dangereuses. Tout en puissance Duván Zapata n’a pas accroché le cadre. Pas plus que Luis Díaz qui a vu sa frappe raser le poteau d’un Alisson qui semblait battu sur le coup.  Certainement pas satisfait, Tite a sorti Fred pour faire entrer Vinicius Júnior. Ce changement a totalement déréglé une sélection colombienne qui a été largement dominée. La seconde période a été dominée de la tête et des épaules par le quintuple champion du monde qui a pu faire reculer drastiquement le bloc adverse avec Marquinhos dans le rond central, Alisson qui n’a pas touché un ballon et surtout Lucas Paquetá remuant entre les lignes et qui a posé beaucoup de problèmes au milieu colombien. C’est donc logiquement que la Seleção a trouvé la faille à vingt minutes de la fin sur une action made in Ligue 1. La passe de Marquinhos a trouvé Neymar qui en une touche a trouvé Paquetá qui a lui aussi marqué en une touche, parfaitement placé entre les deux défenseurs centraux. Suffisant pour garder son rythme infernal dans ses éliminatoires et continuer son sans faute à la maison.


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Pour la Colombie pire que le résultat deux mauvaises nouvelles sont venues ternir cette soirée. La première est arrivée du Paraguay puisque la victoire chilienne l’a expulsé de la quatrième place et elle ne sera même plus barragiste si l’Uruguay prend un point. La deuxième est que pour le match, fondamental, contre le Paraguay Rueda devra faire sans Wilmar Barrios sa pierre angulaire au milieu qui a reçu un carton jaune synonyme de suspension. Si l’absence de Mojica donnera moins de maux de tête au sélectionneur, celle du milieu du Zenit est une grosse perte. Si Rueda pourra s’appuyer sur sa première période tout autre résultat qu’une victoire mettrait clairement le feu à la maison. Entré pour les dix dernières minutes, plus que jamais le nom de James va être sur toutes les lèvres d’ici mardi.

Le grand gagnant de la soirée est donc le Chili. En déplacement à Asunción, la Roja défiait un Paraguay qui devait rebondir et surtout initier de la meilleure des manières le cycle Barros Schelotto. Seul souci pour les locaux, les Guaraníes ne semblaient pas véritablement disposés à presser leur adversaire cherchant à défendre bas pour mieux contrer, le 4-3-3 Barros Schelotto dans toute sa splendeur. À ce petit jeu, le centre-tir de Matías Rojas aurait pu donner raison, le ballon s’écrasant sur l’intérieur du poteau et passant devant la ligne de but. Mais ç’aurait été cher payé pour un Chili qui contrôlait le ballon sans pour autant se montrer dangereux, la faute à un manque de verticalité et surtout à un Paraguay parfaitement organisé sur le plan défensif. On s’attendait donc à filer tranquillement vers un 0-0 qui semblait convenir aux visiteurs jusqu’à ce qu’Alexis Sánchez en décide autrement. La légende chilienne obtenait un corner qu’il tirait rentrant vers le premier poteau. Arturo Vidal manquait le ballon qui retombait dans les jambes d’Antony Silva. L’excellent portier paraguayen s’emmêlait les pinceaux et le ballon terminait sa course au fond des filets. Malgré les absences des essentiels Pulgar et Aránguiz, malgré la fatigue visible du duo Medel – Vidal, le Chili n’était pas menacé par un Paraguay sans idées, incapable de construire quoi que ce soit autrement qu’en envoyant de longs ballons vers les attaquants. Des attaquants que Barros Schelotto empilait en fin de partie, mais qui n’allait jamais véritablement menacer Claudio Bravo. Il sera évidemment difficile de tirer des conclusions tactiques sur cette victoire chilienne, mais il est un paramètre que tout un peuple retient : avec ce troisième succès, le Chili est désormais quatrième et a repris le contrôle de son destin. De son côté, le Paraguay n’avance plus et pire, inquiète quant au contenu. Le déplacement en Colombie s’annonce comme la dernière chance de l’Albirroja d’entretenir le rêve quatarien. En cas de défaite à Barranquilla, le Paraguay se retrouvera à sept points de la Colombie quand il n’en restera plus que douze en jeu.

L’autre gagnant de la soirée est le Pérou qui revit après sa victoire facile contre la Bolivie. On avait laissé des Péruviens abattus après deux défaites consécutives en octobre dernier à Buenos Aires et à La Paz contre cette même Bolivie qui était parvenue à arracher les trois points en étant réduite à dix. Un affront que les hommes de Gareca souhaitaient laver à Lima. Alors c’est pied au plancher que la Blanquirroja a entamé ce match avec un but de Lapadula dès les premières minutes refusé à juste titre pour une position de hors-jeu de l’attaquant italo-péruvien. Dans la foulée, Lapadula récidive et marque en renard des surfaces sur une passe de Christofer Gonzáles, un but bien valide, un véritable but de neuf, son premier à Lima. La fête peut alors commencer avec un show de l’infernal trio Cueva-Lapadula-Carillo toujours bien lancé par Sergio Peña. Le deuxième but est une phase classique du Pérou de Gareca que l’on retrouvait souvent entre 2017 et 2018, le fameux « toque peruano » (la touche péruvienne), un mouvement collectif fait de passes en une touche de balle conclu cette fois-ci par Christian Cueva sur une dernière offrande d’un Miguel Trauco des grands soirs. Le Stéphanois s’en est d’ailleurs donné à cœur joie dans ce match distribuant les caviars. Sur un énième centre parfait de Trauco cette fois-ci dévié par un Bolivien, Sergio Peña déboule plein axe pour lancer une mine à l’entrée de la surface de réparation qui ne laisse aucune chance à Carlos Lampe. Fin de la première mi-temps, la Bolivie est à terre, le Pérou exulte. Après ces quarante-cinq minutes de haute volée, les Péruviens continuent sur leur lancée car l’objectif est maintenant de soigner une différence de buts qui pourrait s’avérer crucial dans le décompte final. Si la seconde période semble identique dans le jeu des deux équipes, un Pérou qui prend d’assaut une Bolivie perdue sur le terrain, le tableau d’affichage ne bouge plus. La faute à plus d’imprécision des attaquants péruviens et à un Carlos Lampe sortant la tête de l’eau. Peu importe le job a été fait en quarante-cinq minutes et la défense est restée solide pour conserver le clean sheet. Même si cette victoire est acquise contre une faible Bolivie, il faut le dire, le Pérou a montré de belles choses dans l’animation de son onze et dans l’envie de ses joueurs à faire les choses proprement. Il ne reste plus qu’à appliquer la même recette pour les cinq matchs restant de ces qualifications. Après treize journées, le Pérou pointe à la septième place à seulement deux point du cinquième, à titre de comparaison, le Pérou accusait cinq points de retard sur la cinquième place à la même période en 2018. Tout est encore possible mais il faudra absolument valider cette renaissance au Venezuela.

« Ne pas prendre de but nous conduira au Qatar ». Les mots sont signés Gustavo Alfaro, ils ont une autre résonance après la victoire de l’Équateur en ouverture de la soirée. Car la Tri a parfois souffert face à un excellent Venezuela mais s’est imposée sur le premier but en sélection du gamin Piero Hincapié. La Vinotinto a posé de gros soucis à la jeune tri, parfois débordée, mais qui a également su à plusieurs reprises imposer son rythme, imposer son organisation. Si cela ne s’est pas forcément traduit en opportunités claires, souvent par manque de justesse, cela a donc suffi pour poursuivre ce rêve de qualification et conserver la troisième place. Alfaro pourra être satisfait des débuts en tant que titulaire de Jeremy Sarmiento, dix-neuf ans également, ou du danger constant qu’a été Gonzalo Plata. Il pourra surtout être satisfait de ce jeune Équateur – vingt-quatre ans de moyenne d’âge – qui a su résister aux offensives vénézuéliennes et, si aurait pu faire plus mal en contre, a surtout su conserver le résultat et donc, sa troisième place. Une place sur le podium que la Tri conservera quoi qu’il arrive mardi au Chili.

Photo : 2021 Getty Images

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