Stats Perform
·23 janvier 2019
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C'est un peu le Paul Scholes de Manchester City, un joueur qui ne paye pas de mine, mais que les supporters vous citeront toujours parmi les joueurs qui ont compté dans l'aréopage d'un club tancé par ses détracteurs pour son manque d'histoire et son armature mythologique moins solide que celle de son voisin. David Silva est pourtant l'un des meilleurs imports étrangers de l'histoire de la Premier League. Le meilleur même, selon certains.
Avec 267 matches en Premier League pour City depuis 2010, David Silva a plus souvent porté la vareuse bleu ciel que des vétérans comme Joe Hart ou le capitaine Vincent Kompany. Il arrive aussi deuxième chez les Espagnols avec le plus de buts dans le championnat de Sa Majesté pour 54 réalisations contre 82 pour Fernando Torres. Silva, mètre-étalon des joueurs ibériques en terres anglaises, est également deuxième meilleur passeur espagnol de l'histoire de la PL (derrière Cesc Fabregas). Des spécialistes en statistiques et autres chercheurs iraient même jusqu'à conjecturer qu'on ne peut pas établir de classement de mérite en Premier League sans que Silva ne truste l'une des trois premières places.
À l'image d'un centre rasant, d'une passe en profondeur ou d'une mise en orbite réussie, Silva ne fait guère de bruit. Et encore moins de vagues, si l'on occulte les olas que certains de ses gestes techniques peuvent déclencher comme une combustion spontanée de supporters prélablement éméchés. À part ça, David Silva n'est pas "bling" et encore moins "hype". Il ne célèbre pas ses buts avec des danses issues de Fortnite et ne stream pas sur Twitch ses parties de Call of Duty.
Avec ses airs de spartiate ascétique et sa coupe monacale, Silva est l'expression du football par la simplicité, sans fioritures, ni superflu. Le geste juste. Pas moins. Mais parfois plus. Beaucoup plus. "C'est l'un des rares joueurs qui peut jouer dans une poche. C'est un maître des petits espaces", indiquait récemment son entraîneur Pep Guardiola.
Pour Roberto Mancini : "Silva est au même niveau que Xavi et Iniesta", avec qui l'ancien joueur de Valence avait gagné le Mondial en 2010 juste avant de signer à City. Pour Thierry Henry, Silva est de l'étoffe des "Steven Gerrard, Frank Lampard et Paul Scholes".
Mais le compliment le plus flatteur, c'est l'ancien joueur et coach de Liverpool Graeme Souness qui l'a formulé : "Il peut y avoir débat sur le fait que Silva puisse être le meilleur joueur de Premier League de l'histoire".
Des compliments qui laisseraient de marbre ce petit espagnol chétif de prime abord, qui a fait plier les perceptions, les perspectives et les défenses adverses depuis 9 ans dans un championnat pourtant réputé physique. Pas vraiment joueur de l'ombre, ni réellement appat à lumières, Silva, cas d'astre, trace sa route tranquillement et marque son territoire gracieusement, naturellement et calmement. Loin des arabesques brouillonnes, inspirations fugaces et trajectoires éphémères des stars de demain, Silva est déjà, aujourd'hui, un morceau de l'écusson de Manchester City.
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