De deux rétrogradations administratives au 8e tour de la Coupe de France : la résurrection de Reims Sainte-Anne | OneFootball

Reims Saint-Anne (R2) s'apprête à défier l'Amiens SC (L2) ce samedi au Stade Robert-Pirès, à l'occasion du huitième tour de la Coupe de France. Malgré un écart de cinq divisions et le souvenir de deux rétrogradations administratives, le club rémois compte sur la magie de la Vieille Dame et la force de ses bénévoles pour réaliser l'exploit.

Le Reims Saint-Anne (R2) s'apprête à vivre un moment historique. Ce samedi (14h), le club reçoit l'Amiens SC (L2) pour le huitième tour de la Coupe de France. Cette rencontre, qui survient après l'exploit du septième tour contre le Gazélec Ajaccio (N3), est d'autant plus symbolique que les Rémois viennent de subir deux rétrogradations administratives consécutives (de N3 à R1, puis de R1 à R2). L'entraîneur, Jean-Philippe Lefèvre, parle de cette période comme d'une bulle : "On prépare ce match avec beaucoup de plaisir et d'excitation. On essaye de faire en sorte que les joueurs soient relâchés car la Coupe de France est une bulle dans notre quotidien du championnat. C'est que du bonus pour nous. On se prépare sérieusement car il y a toujours la possibilité de faire un exploit. Surtout que le club est quand même coutumier du fait".

Malgré l'écart colossal de cinq niveaux, le staff de Reims Saint-Anne croit fermement en la possibilité d'une surprise. L'entraîneur Lefèvre a noté une concentration élevée chez ses joueurs à l'entraînement, conscients de l'opportunité de se mesurer au monde professionnel. La stratégie sera claire : "Dans la gestion des émotions, avec mon staff, nous avons remarqué qu'il y a de l'excitation. Mais, les joueurs font preuve d'une grande concentration aux entraînements. Ils vont essayer de produire le match le plus intéressant possible. Ils vont pouvoir se confronter au monde professionnel. Ce sera un moment exceptionnel. On va être une équipe disciplinée. Qui va essayer d'être tranchante dès qu'on aura la possibilité de le faire. On s'attend à être privé de ballon. On est intimement convaincu qu'on peut, par le travail et par une petite baisse d'énergie de leur côté, faire des choses intéressantes sur le match".

La Coupe, moteur de la reconstruction

L'entraîneur revient ensuite sur l'impact positif de cette épopée sur l'équipe : "On est sur un groupe qui a été fortement remanié à l'intersaison à cause de la rétrogradation administrative subie par le club. Le parcours en Coupe a grandement aidé au niveau de la cohésion pour construire une équipe soudée, qui a envie de se battre pour vivre des grands moments. Ce n'est pas souvent que l'on peut disputer un huitième tour et contre une équipe professionnelle. La Coupe nous a apporté de la joie, des émotions. Ça nous sert toutes les semaines sur notre quotidien qu'est le championnat".

Jean-Philippe Lefèvre compte bien exploiter le facteur domicile pour tenter de créer l'exploit. Il insiste sur la difficulté de jouer au Stade Robert-Pirès pour les adversaires : "Quand on joue chez nous, tout est possible. C'est toujours très difficile de venir jouer chez nous, par rapport à notre contexte et le synthétique. Il y a une magie qui s'opère ici avec la Coupe de France, qui est assez inexplicable. On va essayer d'en jouer le plus possible pour pouvoir essayer de créer un nouvel exploit. C'est toujours une crainte qu'un parcours en Coupe impacte négativement les résultats en championnat. Pour le moment, nous arrivons à être compétitifs dans toutes les compétitions".

Le technicien conclut sur les objectifs à long terme du club et la philosophie de gestion financière : "On a recruté des joueurs avec de l'expérience. Ils ont fait le choix de venir chez nous. Ils sont en mission pour le club. Les garçons ont adhéré. On va essayer de retrouver le championnat Régional 1. Le club a besoin de se stabiliser avec ce qu'il a vécu au niveau financier avec les rétrogradations. L'objectif est de ne pas faire n'importe quoi. Il faut être cohérent, ne pas partir dans tous les sens. On ne peut pas vivre au-dessus de nos moyens. On dit toujours que l'appétit vient en mangeant".

Le rôle crucial des bénévoles

De son côté, le président Norman Saivet salue l'engagement de tous pour organiser l'événement sur le stade Robert-Pirès, malgré les contraintes d'une réception professionnelle : "C'est un moment exceptionnel pour nous. Dès la validation de notre qualification, nous nous sommes mis au travail. Recevoir un club professionnel sur notre stade Robert-Pirès demande une grande organisation. Les bénévoles sont omniprésents. Nous avons réparti les différentes missions. Nous sommes dans une période de restructuration. C'est important de pouvoir compter sur les bénévoles. Ils répondent présent tout au long de la saison sur nos différentes manifestations malgré les deux rétrogradations administratives. C'est la force de notre club".

Le dirigeant revient ensuite sur l'état d'esprit du groupe avant le match : "On prépare le match comme on prépare tous les autres matchs. On n'y va pas en victime, on donnera tout pour se qualifier. On a une belle histoire avec la Coupe de France. On essaye de mettre le staff et les joueurs dans les meilleures conditions. Les deux rétrogradations ont fait mal. Il y a eu des départs, des joueurs qui sont restés en acceptant de faire partie de la restructuration du club. Ça n'a pas été évident. Cette saison, tous les voyants sont au vert. Durant cette période, on se rend compte que le club possède des fondations solides pour se relever."

"Une montée en R1 sera très bien pour la dynamique"

Norman Saivet a également abordé les aspects financiers du huitième tour : "Nous avons mis en place un tarif attractif (6 euros la place, 3 euros le demi-tarif). Il y a une partie sécurisation professionnelle qui doit être mise en place. C'est un match qui ne nous rapportera rien sur le plan financier. On espère un guichet fermé, on est limité à 640 places. On espère aussi que la buvette fonctionne bien. On espère que nos supporters vont donner de la voix".

Enfin, il détaille les objectifs du club : "Les objectifs du club sont dans un premier temps une restructuration notamment chez les jeunes en leur donnant la possibilité de jouer au plus haut niveau régional. Évidemment, une montée en R1 serait très bien pour la dynamique. Maintenant, aucune pression n'a été mise sur les épaules de notre équipe fanion." Malgré les coups durs et les deux rétrogradations administratives subies, les dirigeants et l'entraîneur de Reims Saint-Anne s'accordent à dire que le club possède des fondations solides pour se relever. Fort de cette cohésion interne et de l'énergie unique que leur procure la compétition, les Rémois donneront tout pour créer l'exploit contre le club picard d'Amiens, et ainsi conserver son image de spécialiste de la Coupe de France.

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