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·13 septembre 2025

De successeur de Grégory Coupet à doublure d'Hugo Lloris, comment Steve Mandanda a perdu sa place de numéro un chez les Bleus

Image de l'article :De successeur de Grégory Coupet à doublure d'Hugo Lloris, comment Steve Mandanda a perdu sa place de numéro un chez les Bleus

Ce mercredi 10 septembre, Steve Mandanda a offciellement mis fin à sa carrière professionnelle. Sans club depuis sa fin d'aventure avec le Stade Rennais en juin dernier, le gardien de but de 40 ans referme une grande page de sa vie personnelle durant laquelle l'équipe de France aura été un fil rouge.

Il était considéré comme l'élu par Raymond Domenech. Celui dont les épaules étaient assez larges et les gants assez fermes pour ouvrir une nouvelle ère dans les cages de l'équipe de France. À l'issue d'un Euro 2008 catastrophique, Steve Mandanda est effectivement désigné par le sélectionneur pour prendre la relève de l'illustre Grégory Coupet dans les bois. Sans grande expérience. À vrai dire, le natif de Kinshasa s'est imposé à l'Olympique de Marseille quelques mois plus tôt précisément. Prêté avec option d'achat par Le Havre, son club formateur, il remplace Cédric Carrasso, blessé, en août 2007. Tout s'enchaîne alors très vite : son premier match de Ligue 1, ses premiers pas en Ligue des champions, sa place de titulaire indiscutable ... et bientôt les Bleus.


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La relève de Grégory Coupet

Février 2008, Steve Mandanda est appelé pour défendre les couleurs de l'équipe de France A' contre le Congo (0-0). À Marbella (Espagne), il est titulaire d'entrée puis cède sa place à la mi-temps à ... Hugo Lloris, son futur coéquipier et concurrent chez les A. Mais l'un des deux seulement va donc participer à l'Euro en Autriche et en Suisse quelques mois plus tard. Performant avec l'OM, le Marseillais honore sa première cap lors d'un match de préparation contre l'Équateur en mai (2-0) puis est préféré à Mickaël Landreau pour faire office de troisième larron derrière Grégory Coupet et Sébastien Frey. Son cadet, blessé dans la dernière ligne droite du championnat avec l'OGC Nice, doit passer son tour. À charge de revanche.

C'est de loin que le Niçois, transféré à l'Olympique Lyonnais durant l'été, voit les vice-champions du monde s'effrondrer de l'autre côté des Alpes. Un nul contre la Roumanie (0-0) et surtout des déconvenues contre les Pays-Bas (1-4) et l'Italie (0-2) poussent Grégory Coupet et sa doublure vers la sortie. Mais pas Raymond Domenech, maintenu par la Fédération française de football (FFF) contre vents-et-marées pour guider la sélection vers la Coupe du monde en Afrique du Sud deux ans plus tard. Pour l'identité de son nouveau gardien de but, le technicien choisit donc Steve Mandanda, 23 ans. En août, il étrenne ses nouveaux galons de titulaire lors d'un match amical en Suède. S'ils se lâchent offensivement et inscrivent trois buts, les Bleus s'oublient parfois défensivement et laissent leur nouveau rempart livré à lui-même. Battu de près par Henrik Larsson en début de match puis par un penalty de Kim Kallstrom en fin de partie, le portier phocéen s'illustre toutefois avec des arrêts décisifs. Bref, plutôt prometteur.

Fébrile

La suite l'est moins. Quelques semaines plus tard, l'équipe de France démarre sa campagne de qualification au Mondial sud-africain par un déplacement en Autriche. Dans la lignée de la compétition continentale de l'été, les Tricolores prennent l'eau. Toujours pas aidé par son arrière-garde, Steve Mandanda n'est pas non plus exempt de tout reproche et encaisse trois buts (1-3). Chacune de ses sélections suivantes sont bouclées avec au moins un but dans la besace : contre la Serbie (2-1), la Roumanie (2-2), la Tunisie (3-1) puis l'Argentine (0-2). Au Vélodrome de Marseille, en février 2009, le "local" de l'étape est d'ailleurs de nouveau fautif sur l'ouverture du score de l'Albiceleste. Ses premiers clean-sheets sous le maillot frappé du coq interviennent enfin au printemps, lors de deux victoires pénibles sur la Lituanie (1-0 ; 1-0). Ce n'est pas pour autant que son règne prend un coup de boost. Au contraire.

Il prend même déjà fin en juin 2009, lors de la réception du Nigéria à Saint-Étienne en match amical. Les hommes de Raymond Domenech s'inclinent dans le Forez (0-1) sur un but heureux des Eagles : une frappe dans la surface que Steve Mandanda dévie sur le poteau, avant de lui revenir dans le dos, de retoucher le montant puis d'être poussé au fond des filets par un attaquant opportuniste. Cruel pour l'ex-pensionnaire du HAC, mis au banc trois jours plus tard pour un deuxième amical contre la Turquie à Lyon (1-0). L'antre du Lyonnais Hugo Lloris, choisi pour démarrer. Et ne plus jamais céder sa place. Même lorsque le bateau tangue. À l'automne, le Gone voit rouge lors d'un périlleux déplacement en Serbie (1-1). Steve Mandanda le remplace, puis enchaîne le match suivant contre les îles Féroé (5-0). Mais dès le retour de suspension de son concurrent, le Phocéen retrouve la touche.

"Ç'a été très vite, peut-être un peu trop"

En novembre de la même année, les deux hommes se retrouvent face à face dans un Olympico devenu légendaire. À Gerland, les attaques prennent le pas sur les défenses et offrent un véritable feu d'artifice : 5-5 au coup de sifflet final ! Pas de quoi rassurer Raymond Domenech et son staff. D'autant plus qu'Hugo Lloris, le numéro un, est coupable sur quelques buts. Mais dans l'esprit du sélectionneur, rien ne change : le Niçois conserve la confiance, Steve Mandanda le rôle de doublure. "En équipe de France, ç'a été très vite, peut-être un peu trop", concède le jeune retraité auprès du journal L'Équipe.

"Première saison à l'OM puis l'Euro 2008 avec les Bleus, où je me retrouve avec Thierry Henry, 'Pat' Vieira, Lilian Thuram. Je suis avec des champions du monde, dix mois avant j'étais en Ligue 2 ! Puis, 'Greg' Coupet arrête après la compétition et je passe numéro 1. Dans cet emballement-là, j'ai eu du mal à tout gérer, jouer tous les trois jours, le Championnat, les coupes, la Ligue des champions, la sélection... J'explose en vol parce que ce n'est plus la même pression, parce que ce n'est plus ma première saison, parce que les gens sont moins indulgents. Et il y a Hugo qui est présent", rappelle-t-il.

"Je n'ai jamais été considéré vraiment comme numéro 2"

Ce même Hugo Lloris devenu capitaine et indétrônable sous Laurent Blanc (2010-2012) et Didier Deschamps (2012-2022) et qu'il accompagne jusqu'au bout. "Entre nous, il n'y a jamais eu le moindre problème. Je pense qu'on a tous les deux un profond respect l'un envers l'autre. On était deux garçons assez réservés, Hugo peut-être un peu plus que moi. Et puis, notre admiration mutuelle a grandi au fil de notre parcours en bleu", indique Steve Mandanda, aligné 35 fois au total sous le maillot tricolore. Dont une fois durant l'épopée de 2018 en Russie (contre le Danemark lors du troisième match de poule, 0-0). Sa dernière apparition est aussi lors d'un troisième match de groupe en Coupe du monde, en 2022 (contre la Tunisie, 0-1). Soit 159e apparition sur une feuille de match de l'équipe de France ... C'est dans la foulée de l'aventure au Qatar que l'international tricolore met fin à 14 ans de présence en bleu, durant laquelle il aura participé à sept compétitions internationales.

Sans forcément jouer donc, mais participé quand même, à sa manière. "Ce qui m'a aidé, avec le temps, c'est que je n'ai jamais été considéré vraiment comme numéro 2. J'avais encore un rôle à jouer dans le groupe, j'étais de toutes les réunions de cadres, je discutais des primes avec les tauliers, etc ... Même si j'ai mal vécu de perdre cette place de numéro 1, je m'en suis plus voulu à moi-même. La facilité, ç'aurait été d'accuser les médias, le coach. Non, non, le coach (Raymond) Domenech m'a mis numéro 1. Je n'ai pas eu les épaules à ce moment-là pour assumer ce statut", regrette le principal concerné. Il en assumé un autre avec brio : "Steve a été un très grand gardien mais c’est au leader que je voudrais rendre hommage. Steve, humainement, c’était quelqu’un de très positif dans un groupe, quel que soit son rôle", a tenu à saluer Didier Deschamps.

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