Stade Rennais Online
·10 novembre 2024
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Dernier arrivé probable au bout d'une année ayant vue l'entièreté du secteur sportif renouvelé ou presque, Jorge Sampaoli incarne définitivement la révolution qui s'amorce au (…)
Dernier arrivé probable au bout d’une année ayant vue l’entièreté du secteur sportif renouvelé ou presque, Jorge Sampaoli incarne définitivement la révolution qui s’amorce au Stade rennais.
C’est un mariage qu’on était loin d’imaginer, mais auquel on devrait assister avec une certaine intrigue entre le Stade rennais et son nouveau coach. Après 18 ans d’entraineurs français, le club breton devrait embaucher ici le troisième technicien étranger de son histoire (après Vahid Halilhodžić et László Bölöni), le premier non francophone, un détail pas anodin quand on connait l’habitude de l’actionnaire d’être régulièrement dans l’échange avec son coach.
Jorge Sampaoli au Stade rennais, c’est une révolution totale, et à plus d’un titre. D’abord dans le jeu, l’Argentin ayant dans tous ses clubs ou presque proposé une vision tactique porté sur la possession, le pressing sans relâche quitte à faire de l’individuel, le tout teinté d’une débauche d’énergie de tous les instants. À Séville il avait façonné Samir Nasri, à Marseille il avait transformé Dimitri Payet. Sampaoli, c’est peu ou prou l’anti-thèse de ce que le Stade rennais développe depuis maintenant un an, un jeu où ne pas prendre de buts est plus important qu’en prendre. Mais ce n’est pas tout.
Il y a le jeu, et et la nature d’un coach qui le développe. Jorge Sampaoli, c’est le caractère, la grinta, le feu. C’est un volcan en éruption bien loin de l’image d’un Stade rennais aux airs de belle endormie depuis plusieurs mois. C’est le cocotier qu’on secoue, le coup de fouet pour réveiller un club qui sort d’une saison sans avoir décrocher l’Europe, et qui prend le chemin d’un doublé alors que l’objectif annoncé est juste de la retrouver cette coupe européenne. En cela, la rencontre d’une personnalité explosive comme celle de Jorge Sampaoli avec un effectif ayant cruellement manqué de caractère depuis bien longtemps, s’annonce sympathique.
Sur le terrain mais aussi dans le vestiaire, c’est une mutation que le Stade rennais devrait vivre après 11 journées de championnat. S’il y a deux ans Rennes avait pris un virage certain dans son identité de jeu avec Bruno Genesio, il y a là matière à casser les codes de manière encore plus conséquente. Couplée à un changement de têtes à tous les niveaux (direction, conseil d’administration, direction sportive, joueurs) depuis un an, cette évolution est un nouveau gage de changement d’ère, pour des supporters du SRFC en quête de repères. Un nouveau départ, également dans le fonctionnement.
La logique sportive aura eu raison de Julien Stéphan, dont la fin de mandat paraissait inéluctable, mais était retardée en ce qu’elle représentait aussi. Nommé directement par l’actionnaire François Pinault il y a un an, le coach n’aura pas pu se sortir d’une mauvaise dynamique conclue par une déculottée à Auxerre (0-4) dimanche dernier, le coup de grâce pour lui.
La nomination de Jorge Sampaoli, piste initiée par le duo Arnaud Pouille - Frederic Massara, eux-mêmes nommés par François et François-Henri Pinault via Alban Gréget (nouveau président du conseil d’administration, directeur général adjoint de la holding Artémis), matérialise une chaine décisionnaire retrouvée. Là où Stéphan avait été nommé directement par l’actionnaire, contre l’avis du président (Olivier Cloarec) et du directeur sportif (Florian Maurice), l’entraineur est cette fois enrôlé par ses supérieurs directs.
Signe d’un fonctionnement revenu à la normale, cette dernière décision symbolise également une certaine évolution entre Pinault père et fils, en ce qui concerne l’opérationnel au Stade rennais. Gréget, Massara, Pouille et maintenant très probablement Sampaoli, tous ont été nommés à l’initiative, directement ou indirectement, d’un courant portant davantage la marque de François-Henri Pinault. S’ils oeuvrent toujours main dans la main et ne s’opposent pas, les actionnaires semblent ici amorcer un nouveau cap. Il sera défini sur le terrain désormais par Jorge Sampaoli, pour une durée qui est rarement longue lorsqu’il s’agit du coach aux 16 clubs en 22 ans de carrière. Au sein d’un club aux 14 coachs en 26 ans, le mariage s’annonce intense.