Evect
·8 octobre 2025
Détrier : "Gagner un titre et jouer la Ligue des Champions à l'ASSE"

In partnership with
Yahoo sportsEvect
·8 octobre 2025
Récemment sacré champion d'Europe de Foot-Fauteuil avec l'Équipe de France, Jonathan Détrier s'est confié à notre micro. Il revient sur ce titre mais aussi sur ses objectifs avec l'AS Saint-Étienne. Il se montre très ambitieux.
Bonjour Jonathan, on imagine que ce titre de champion d’Europe est une immense satisfaction…C’est sûr, c’est une énorme satisfaction, c’est une fierté même. Pour le coup, la France est championne d’Europe, on est tous très contents, sachant que les Anglais nous l’avait piqué entre guillemets en 2017 en Finlande. Je ne faisais pas encore partie du groupe de l’Équipe de France mais j’étais derrière mon écran et j’avais un peu les nerfs aussi. On est contents.Comment s’est déroulé le parcours dans ce championnat d’Europe ?C’était une compétition à dix équipes. Il y avait des pré-sélections avant pour certaines équipes, la France était directement qualifiée étant donné qu’elle était championne du monde en titre. Il y avait deux groupes de cinq. On affronte d’abord l’Irlande du Nord qu’on bat cinq à un. Ça a presque été le match le plus compliqué malgré que ce ne soit pas la plus forte adversité parce qu’on a eu un peu de mal à se mettre dedans. Au final, on a gagné cinq à un en étant menés un à zéro à la mi-temps. Ensuite, on a beaucoup mieux joué sur le reste de la compétition. On a gagné sept à zéro contre l’Espagne le lendemain, dix à zéro contre l’Allemagne et cinq à zéro contre la Belgique, en groupe. En demi-finale, on a affronté le pays hôte l’Italie, une équipe jeune qui joue bien. On a gagné cinq à zéro aussi. En finale contre les Anglais pour la revanche, ça a été plus serré, on a gagné un à zéro mais on est très content de ce qu’on a fait.Comment s’est déroulé cette finale face aux Anglais, notamment avec l’antécédent que tu nous racontais ?À chaque fois qu’on joue les Anglais il y a de la tension et de la pression. C’est une grande nation de foot-fauteuil également, c’était déjà l’affiche de la finale du mondial 2023. On avait gagné aux pénaltys. Avant ça, on avait perdu contre eux aux pénaltys au championnat d’Europe. Ça se joue à chaque fois dans un mouchoir de poche. Cette année, on les a battus dans le temps réglementaire. On est content. Je pense que c’est mérité sur l’ensemble de la compétition. Ça a été un match assez physique car ils ont un jeu plutôt rugueux, plutôt agressif. Ils nous rentrent dedans, ils font pas mal de fautes que l’arbitre ne voit pas forcément car il n’a pas les yeux partout. On s’est bien débrouillé malgré les déstabilisations et on a gagné.
"Quand il y a eu la Marseillaise, de suite ça met les frissons"
Il y a de la fierté de porter le maillot de son pays ?Complètement. C’était une première pour moi et c’est vrai que quand on met le maillot bleu, on sent tout de suite une responsabilité. On a envie de bien faire, en club aussi bien évidemment. On voulait vraiment ramener la coupe pour le pays. C’est grand, c’était un rêve. J’ai commencé le foot-fauteuil il y a 20 ans et dès la première année, je rêvais de ça. C’était un rêve qui se réalisais et quand il y a eu la Marseillaise, de suite ça met les frissons.Pour ceux qui ne connaissent pas trop le foot-fauteuil, peux-tu nous présenter cette discipline ?C’est un sport dédié aux personnes qui ont un handicap lourd. Ça va être des gens qui ne peuvent pas marcher mais aussi des personnes qui ont une incapacité à faire un autre sport, comme le basket-fauteuil par exemple. C’est un sport qui se joue à quatre contre quatre sur un terrain de basket avec des cages de six mètres de large et une surface de réparation avec une règle un peu particulière : un seul défenseur avec le gardien peuvent s’y trouver. Autre règle spécifique qui s’appelle le deux contre un : deux joueurs d’une même équipe hormis le gardien dans sa surface, n’ont pas le droit d’être à moins de trois mètres l’un de l’autre autour du ballon. C’est pour fluidifier le jeu, pour ne pas bloquer quelqu’un.Comment cela se passe à l’ASSE pour toi ?Saint-Étienne c’est un régal au niveau du foot-fauteuil en France. C’est ma quatrième année que je vais attaquée avec ce club. Avant j’étais à Montpellier, à Toulouse et à Nîmes, où j’ai grandi. Saint-Étienne c’est vraiment un régal. C’est la seule structure professionnelle qui intègre une équipe de foot-fauteuil dans ses rangs. On s’entraine beaucoup, jusqu’à sept heures dans la semaine. On respecte les mêmes cadres que les professionnels, on a le même engagement et la même charte à respecter. Ça a un aspect social forcément, avec le handi-sport, mais à Saint-Étienne on joue aussi pour gagner et moi c’est ce que je recherche. On est là pour faire de la compétition au même titre que les valides. Je trouve ça bien de penser comme ça. Certes il y a le handicap, mais avant tout on est des sportifs. Je trouve que le club de Saint-Étienne le fait très bien.
"Gagner un titre et jouer la Ligue des Champions sont les objectifs de l'ASSE à long-terme"
Quels sont les objectifs du club ?À long-terme, de gagner un titre et de jouer la Ligue des Champions. Pour jouer la Ligue des Champions, il faut finir dans les deux premiers du championnat. La saison passée on a fini quatrièmes, cette saison on aimerait finir troisièmes. On a recruté des joueurs dont un champion du monde en titre et un réserviste de l’Équipe de France. Maintenant il faut rêver plus grand et on espère faire encore mieux.Quel message aimerais-tu faire passer aux supporters stéphanois pour leur donner envie de venir vous encourager ?Leur dire de venir voir tout simplement pour ceux qui ne connaissent pas. Parce que si le foot est spectaculaire, le foot-fauteuil aussi. Il y a de belles actions. Chaque personne qui est venue est ressortie contente. Ça peut plaire. Je veux aussi leur dire merci pour le soutien qu’ils nous apportent, c’est déjà énorme. Je souhaite aussi leur dire qu’on a besoin d’eux parce que c’est vrai que quand on joue devant un public qui nous encourage, ça démultiplie les efforts et on joue forcément mieux.
"Quand on joue contre Lyon on a envie de gagner, parce qu’on sait que c’est une question d’honneur"
Il y a notamment un derby face à Lyon avec cette volonté de mettre en jeu la suprématie régionale ?Forcément ! Quand on joue contre Lyon, on sait que c’est un match à ne pas perdre mais surtout à gagner. L’année dernière on l’a très bien fait. Cette année en plus, on récupère un de leurs joueurs (rires). On l’a bien accueilli et le vert lui va mieux (sourire). Forcément, quand on joue contre Lyon on a envie de gagner, parce qu’on sait que c’est une question d’honneur. On se donne à fond toute la saison mais s’il y a un match qu’on attend avec impatience, c’est celui-là.Que pouvons-nous te souhaiter ?De progresser, d’évoluer. Pourquoi pas sur le plan personnel d’aller au mondial en Argentine l’année prochaine, je sais que les places seront chères. J’espère y être. En club, faire une bonne saison, je pense qu’on a les moyens d’aller plus loin. Et puis prendre du plaisir tout simplement, parce que je pense que les résultats viendront en prenant du plaisir. Ça je l’ai retrouvé à Saint-Étienne donc pourvu que ça dure !