Didier, Camille, Sandro : une famille, trois générations de passion Rouge & Blanche | OneFootball

A l’occasion de la rencontre face à Lyon (2-0), l’AS Monaco a réuni au Stade Louis-II Didier, Camille et Sandro, trois générations différentes d’une même famille, tirée au sort après avoir remporté un jeu concours. Portrait de ces passionnés du Club pour qui passion rime avec transmission

Lorsqu’il tenta sa chance sur l’une des cases du calendrier de l’Avent digital conçu par l’AS Monaco pour tous ses supporters, Didier n’imaginait « pas un seul instant » qu’il remporterait quelque chose.

Et pourtant…il eut quelques jours plus tard « l’immense surprise » d’avoir été tiré au sort pour profiter avec ses proches d’invitations VIP au Stade Louis-II. Accompagné de son fils Camille et de son petit-fils Sandro, les trois fans ont eu le privilège de vivre une soirée unique, le 10 mai dernier, lors de la réception de l’Olympique Lyonnais.

Invitations en salon Honneur, accès au bord terrain pour assister à l’échauffement des joueurs et victoire deux buts à zéro synonyme de qualification en Ligue des Champions… la petite famille se souviendra longtemps de sa visite en Principauté. D’autant plus qu’en raison de la distance qui les éloigne les uns des autres, il s’agissait du premier match vécu tous les trois ensemble.

« Ce fut vraiment très spécial de pouvoir partager ce moment-là, ici, tous les trois » témoigne avec émotion Didier. « Merci à l’AS Monaco de nous avoir offert ce moment-là. »

Didier, un amour né sur le Rocher

A l’origine de cette passion se trouve le patriarche de la famille, Didier. Du haut de ses 75 ans, ce parisien d’origine a débarqué en 1957, à l’âge de 8 ans, en Principauté, où il loge avec ses parents « dans le quartier de Moneghetti, près du jardin exotique. »

Neveu de l’épouse de Mario Nocentini, un joueur professionnel ayant évolué sous les couleurs Rouge & Blanche de 1954 à 1955, puis de 1956 à 1958, Didier tombe vite amoureux de l’AS Monaco. « Mario m’a beaucoup initié au foot, je faisais même des déplacements avec lui et l’équipe pour voir les matchs. »

Alors qu’il joue lui-même au football à « l’Omnium Sport de Monaco, au poste d’inter ou d’ailier », celui qui dit avoir été bercé par les exploits de Michel Hidalgo, Yvon Douis, Henri Biancheri ou bien encore le gardien Yvan Garofalo, allait « souvent à l’ancien Louis-II avec [ses] parents, des amis, des voisins. »

Didier sous les couleurs de l’Omnium Sport de Monaco (rang du bas, 3ème enfant en partant de la gauche)

Il y connut ainsi le premier âge d’or du club du Rocher, durant lequel les joueurs monégasques remportèrent leur première coupe de France en 1960, puis leur premier championnat de France en 1961, avant de réaliser l’unique doublé Coupe-Championnat de l’histoire du Club en 1963. « Je me souviens encore de la liesse lors du retour des joueurs à la gare avec tous les écoliers qui les attendaient » partage avec émotion Didier, contraint de quitter Monaco en 1967 pour entamer ses études supérieures.

De retour à Paris, puis en Haute-Savoie où il débute sa carrière professionnelle, sa passion pour l’AS Monaco reste néanmoins intacte. « J’ai continué à suivre de près l’AS Monaco, notamment lorsque l’équipe venait jouer à Thonon-les-Bains ou à Annecy, et même parfois à Lyon. »

Aujourd’hui retraité, il continue à suivre assidûment son club de cœur. « Je regarde tous les matchs à la télévision et je reviens de temps en temps voir des rencontres au Louis-II, comme en 2016/2017 lors de la victoire 3-1 face à Paris en début de saison, celle du titre de champion de France 2017… »

Camille, étendard Rouge & Blanc en Haute-Savoie et à Lyon

C’est donc tout naturellement que Didier a transmis cette passion à son fils Camille, qui a grandi en terre savoyarde.

L’homme aujourd’hui âgé de 42 ans, qui avait annoncé en préambule de la soirée que le capitaine Denis Zakaria inscrirait un but face aux Lyonnais, se remémore une enfance à « regarder tous les matchs de l’AS Monaco aux côtés de [son] père ».

Il se souvient également des nombreux posters offerts par sa tante, l’épouse de Mario Nocentini, qui ornaient sa chambre d’adolescent – « j’avais du Klinsmann, du Etorri, du Scifo, du Trezeguet, du Henry… » -, mais aussi cette pièce de collection rare, un maillot porté par Manuel Amoros lors d’un match de coupe d’Europe et que Camille arborait fièrement durant toute la soirée.

Sans oublier, forcément, sa première fois au Louis-II, le 2 septembre 1992, à 9 ans. Ce jour-là, aux côtés de son papa, il assiste à la victoire 2 buts à 1 de l’AS Monaco face au RC Lens, grâce à un doublé de Youri Djorkaeff, et voit évoluer sur le terrain plusieurs légendes du Club, telles que Jean-Luc Ettori, Luc Sonor, Lilian Thuram, Emmanuel Petit, Claude Puel, ou bien encore Jürgen Klinsmann.

Camille se rappelle également avec émotion de son adolescence passée à écouter une partie des matchs des Rouge & Blanc à la radio. Marqué par les Fabien Barthez, David Trezeguet et autres Thierry Henry, il garde ainsi en mémoire la désillusion de la première demi-finale de Ligue des Champions disputée par le Club en 1994 face au Milan AC et vécue à travers son transistor.

Une fois adulte, il revient régulièrement dans l’enceinte de Fontvieille. Présent lors du 6-1 infligé à l’OM en 2017, il avait eu, un an avant, « l’opportunité de rencontrer Joao Moutinho et Bernardo Silva » à l’issue de la rencontre face au PSG (victoire 3-1) vécue avec son papa Didier.

Camille supporte également l’équipe chaque fois qu’il le peut à Saint-Etienne ou à Lyon, ville où il réside depuis maintenant une vingtaine d’années et où le chambrage avec ses collègues est devenu monnaie courante.

Et lorsqu’il ne se rend pas au stade, il regarde évidemment les matchs à la télévision, en prenant soin d’échanger des messages avec son père Didier. Une manière de vivre leur passion ensemble, malgré la distance qui les sépare.

Une passion que Camille s’est fait un point d’honneur de transmettre à son fils Sandro…

Sandro, la relève

Né en 2012, Sandro, fan de Mika Biereth et de Maghnes Akliouche, vit entre l’Isère et Lyon.

Biberonné aux Rouge & Blanc par son papa, il découvre le Louis-II à l’âge de 7 ans, le 20 octobre 2019, à l’occasion d’une victoire 3 buts à 2 arrachée au bout du temps additionnel par les Monégasques face au Stade Rennais. Une première expérience inoubliable qui renforce forcément son lien naissant, mais déjà solide, avec l’AS Monaco.

Camille (au milieu), Sandro (à droite) et sa petite soeur (à gauche) sur le parvis du Louis-II avant le match AS Monaco – Stade Rennais en 2019

Seul supporter monégasque de sa classe, il regarde les matchs avec son père chaque fois qu’il le peut et même avec son grand-père Didier lorsque les trois membres de la famille sont réunis.

Si la rencontre du 10 mai dernier face à Lyon était la deuxième à laquelle Sandro assistait au Louis-II, c’était surtout le premier match au stade vécu tous ensemble. « On en avait déjà vu tous les trois à la télévision, mais là c’est incomparable… » s’est réjoui Sandro à la fin de cette soirée inoubliable.

Objectif Ligue des Champions

Un bonheur partagé par son grand-père pour qui « être tous les trois ici aujourd’hui est une très grande émotion, un plaisir immense et un moment de bonheur. »

Avant de quitter le stade, tous les trois s’accordaient sur un même souhait : revenir dès la saison prochaine pour vivre, pour la première fois, une rencontre de Ligue des Champions que l’AS Monaco disputera pour la deuxième année consécutive.