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·18 novembre 2024
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Vendredi, l’Olympique Lyonnais s’est vu infliger une rétrogradation en Ligue 2 à titre conservatoire par la Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG). Accablé par une importante dette financière, le club détenu par John Textor doit redresser sa trajectoire sous peine de voir tomber l’épée de Damoclès.
En Ligue 2 et en-dessous, il n’est pas rare de voir des clubs descendre d’une division ou plus (Bordeaux, Niort, Sochaux) ces dernières années. En Ligue 1, c’est beaucoup plus rare : les exemples se comptent sont rares ces dernières décennies. Si des relégations à titre conservatoire sont régulièrement prononcés par le gendarme financier, créé en 1990, la décision fatidique est souvent évitée au final, à l’instar d’Angers et Bordeaux en 2021. De quoi rassurer l’OL ?
Une hécatombe : en fin de saison 1990-1991, les relégations vers la Ligue 2 seront entièrement décidées sur des critères extra-sportifs. Bordeaux (10e), Brest (11e) et Nice (14e) descendent à l’étage inférieur et permettent à Sochaux, Toulouse et Rennes de se sauver. La Ligue Nationale de Football (ancêtre de la LFP) décide des relégations le 5 juillet. « Nous avions atteint la limite de la rupture. Ces décisions peuvent paraître brutales, mais il fallait que le championnat reprenne à la date prévue pour stopper la dérive procédurière », explique l’administrateur général de l’époque, Jacques Thébault.
Pour Bordeaux, la fin de l’ère Claude Bez est désastreuse après des années 1980 fastes. Inculpé pour pour escroquerie, faux par instruction et recel d’usage de faux, le dirigeant laissera derrière lui un déficit avoisinant les 242 millions de francs. Le FCGB remontra un an plus tôt et connaîtra rapidement une nouvelle période faste avec la génération Zidane.
Pour le Brest Armorique Football Club, il s’agira d’une vraie descente aux enfers totale. Plombé par un passif de 122 millions de francs, le club est rétrogradé. Il n’ira même pas au bout de la saison 1991-1992 en D2. En décembre 1991, la liquidation judiciaire est prononcée, l’équipe professionnelle est dissoute et les résultats des premiers mois de la saison sont annulés.
Enfin, Nice dépose le bilan en 1991 et évitera de justesse la liquidation à l’automne suivant grâce à son repreneur, André Boïs. Les Aiglons mettront trois ans à remonter.
Ce n’est pas la DNCG qui envoie l’OM en deuxième division le 22 avril 1994 mais bien le conseil fédéral de la Fédération Française de Football, malgré une deuxième place derrière le PSG. Et pour cause, c’est une question d’éthique et non de finances qui a été fatale au club phocéen, après une tentative de corruption lors du match Valenciennes-Olympique de Marseille en mai 1993. Le trucage du match coûtera aussi le retrait du titre de champion de France 1993. En revanche la DNCG interdira bien à l’OM de remonter en D1 en 1995 après un dépôt de bilan et une procédure de redressement judiciaire.
Quand bien même les finances avaient suivi, certains clubs n’avaient de toute façon pas réussi à se maintenir sportivement. C’est notamment le cas du Sporting Club de Bastia 20e et dernier de Ligue 2 en 2016-2017. Le club corse est alors relégué en Ligue 2 mais ne peut pas présenter les garanties financières nécessaires. Après avoir frôlé la disparition, le SCB repartira en National 3
Lors de la saison 2000-2001, Toulouse termine 16e et manque le maintien pour trois points. Avec un déficit de 70 millions de francs le TFC est envoyé en National et sera racheté dans la foulée par Olivier Sadran et ne mettra que deux saisons à retrouver l’élite.
En 1993, c’est le Sporting de Toulon qui se retrouve en grande difficulté et dans l’impossibilité de verser les salaires, quelques années après l’affaire de la « caisse noire » (1990). 19e de Ligue 1, le club varois descend en National et les ennuis ne s’arrêteront pas là. Salaires impayés, grèves de joueurs, le Sporting finira par un liquidation judiciaire en 1998, avant de reprendre le cours de son histoire dans les championnats amateurs.
Photo ©Baptiste Fernandez/Icon Sport