Trivela
·21 novembre 2024
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D’après le dernier rapport mensuel de l’Observatoire du Football CIES, les clubs portugais sont ceux qui génèrent le plus de bénéfices à travers le marché des transferts.
Les statistiques sont impressionnantes. Au cours des dix dernières années, les clubs majeurs du football portugais n’ont cessé d’exposer leur savoir-faire sur le marché des transferts. À tel point que la première division portugaise est, à ce jour, considérée comme celle qui génère le plus de bénéfices dans le monde.
2,340 milliards d’euros : telle est la différence entre les montants des ventes et celui des achats réalisés par l’ensemble des clubs figurants dans l’élite du football portugais entre 2015 et 2024. Un total impressionnant, qui fait de la première division portugaise la ligue qui génère le plus de bénéfices sur le marché des transferts au cours de la période indiquée. Et de loin. En effet, la deuxième division anglaise arrive en deuxième position de ce classement avec un bilan net de +1,500 milliard.
Le classement des bilans nets par ligue, avec la domination du championnat portugais. Source : CIES.
Si le Portugal se démarque à travers la capacité de ses clubs à vendre plus cher qu’il n’achète, il est important d’étudier le bilan plus en détail. Cette tendance n’est, en effet, pas commune à l’ensemble des clubs portugais : elle est principalement guidée par le succès des quatre locomotives du pays.
Ainsi, le SL Benfica se présente comme l’équipe disposant de la meilleure différence achat/vente du monde entre 2015 et 2024, avec un bilan net estimé à +816 millions d’euros selon le CIES. Une première position qui s’explique tant par la capacité des Lisboètes à valoriser leurs recrues, comme Darwin Nunez, parti à Liverpool, ou Enzo Fernandez, ayant rejoint Chelsea pour un montant record, qu’à vendre leurs jeunes joueurs formés, à l’image de João Félix et de Gonçalo Ramos. À titre comparatif, l’Ajax est deuxième de ce classement, avec des volumes nettement moins importants estimés à +473 millions.
Le club lisboète n’est cependant pas le seul au Portugal à exceller sur le marché des transferts. Sur les huit clubs les plus rentables de la planète entre 2015 et 2024, la moitié sont portugais. On remarque notamment la cinquième position du Sporting (+345 millions d’euros), la septième pour Porto (+296 millions d’euros) et enfin, la huitième pour le SC Braga (+279 millions d’euros).
Le classement des bilans nets, avec la domination du Benfica. Source : CIES.
C’est un fait : les quatre clubs portugais cités plus haut sont devenus, au fil des années, des experts en matière de valorisation des joueurs et de négociation, lorsqu’il s’agit de céder ces derniers au meilleur prix. Pour autant, cette sur-représentation du Portugal au sein du classement met en exergue les limites du football portugais, avec un besoin constant de ventes onéreuses.
Dans un pays où la centralisation des droits télévisés n’est, pour l’heure, qu’un projet futur, l’ensemble des clubs portugais vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Les revenus générés par les droits télévisés sont relativement faibles par rapport aux concurrents européens, ce qui pousse les formations portugaises à devoir céder continuellement leurs meilleurs actifs, dans un souci de compensation.
Un contexte loin d’être favorable, qui perturbe fortement l’évolution d’un championnat pourtant prometteur. En l’absence d’une organisation plus équitable, réaliste et progressiste, les clubs du championnat portugais resteront réduits, à leur échelle, à de simples clubs tremplins, principalement armés pour former et développer des jeunes prospects avant de les revendre au meilleur prix, sans avoir pu réellement en apercevoir le plein potentiel.
Crédit photo : Mike Hewitt/Getty Images
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