« En plein naufrage programmé », l’Amiens SC face à « un sentiment d’impuissance » | OneFootball

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·25 novembre 2025

« En plein naufrage programmé », l’Amiens SC face à « un sentiment d’impuissance »

Image de l'article :« En plein naufrage programmé », l’Amiens SC face à « un sentiment d’impuissance »

« Silence, on coule. Nous assistons à un naufrage programmé de l’Amiens SC« . C’est par ces mots que Mathieu Dubrulle a lancé le débrief de la rencontre contre l’EA Guingamp, lundi dans l’émission la Tribune sur ICI Picardie. Battu pour la quatrième fois consécutive en Ligue 2, la septième fois sur les neuf derniers matchs, le tout avec six penaltys concédés en autant de rencontres, le club de Bernard Joannin traverse une véritable crise.

L’Amiens SC n’y arrive plus

Une crise de résultats, amplifiée par le sentiment de faiblesse et d’impuissance dégagé par une équipe qui ne semble pas avoir les armes pour éviter une issue funeste cette saison. Tout ceci suscite du dégoût chez Romain Pechon, notre rédacteur en chef, également consultant pour ICI Picardie. « Il y a du dégoût de voir ce que ce club est devenu, la manière avec laquelle il s’enfonce. On a beau tirer la sonnette d’alarme semaine après semaine, les décideurs continuent d’être aveugles et sourds. Ils donnent même le sentiment de ne pas être touchés par la situation actuelle. Ce club ne mérite même plus ma colère. »


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Une agonie entraînant aussi de la résignation chez beaucoup d’observateurs, dont Dominique Chevalier. « Quand on lit des interviews où le président parlent des critiques… Quand ça marche, on le dit. Aujourd’hui, on sent que ça va être très compliqué et qu’il n’y a aucun effort qui est fait. » « Affolé par la situation« , Romuald Lemaire ne voit plus « de logique sportive » à l’Amiens SC. « Je vais bien qu’il y ait des problèmes financiers, mais il faut aussi trouver le bon équilibre entre économies et compétitivité. »

On vend la moitié de l’équipe chaque année. S’il faut 30 personnes pour faire tourner une entreprise et que vous n’en avez que 15, cela va poser problème.Bruno Paris, consultant ICI Picardie.

« Je ne comprends pas que des gens aussi sérieux dans leurs affaires privées puissent avoir autant de légèreté (dans le football) en pratiquant une politique incompréhensible, assène Bruno Paris, visant directement Bernard Joannin. On vend la moitié de l’équipe chaque année. S’il faut 30 personnes pour faire tourner une entreprise et que vous n’en avez que 15, cela va poser problème. » Or, le pari de la jeunesse, effectué pour des raisons budgétaires et non pas par conviction, tourne actuellement au fiasco.

Des cadres qui s’effrondrent

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Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

« Entre le 22 novembre 2024, date d’un match de l’Amiens SC à Guingamp et le 22 novembre 2025, réception de Guingamp par l’Amiens SC, il n’y avait plus qu’un titulaire (Kylian Kaïboue), rappelle Antoine Caux. Quand on voit la dynamique, comment ne pas être inquiet ? Dans n’importe quel autre club, avec un bilan pareil, le coach saute. Dans ce sentiment d’impuissance, on sait très bien que ce n’est pas la faute du coach. On ne sait pas quel levier activer pour changer la donne. »

Pourtant réputé pour être l’optimiste de la bande, Jean-Louis Croci ne « voit plus de solution« . Même les rares cadres de l’équipe, exception faite de Paul Bernardoni, commencent à montrer de sérieux signes de faiblesse. « Il reste 3 joueurs référencés Ligue 2. C’est en plus une colonne vertébrale qui a une scoliose avec un Thomas Monconduit qui a mal partout, tance Romain Pechon. Quant à Kylian Kaïboue, il a précipité la chute des siens avec cette passe en retrait qui contribue à remettre Guingamp dans le match. »

Un club plombé de l’intérieur ?

Dans ce contexte, il n’est pas illogique de voir les plus jeunes couler à pic, à l’image d’un Amine Chabane en perdition depuis son retour de blessure, ou encore d’un Coleen Louis dont l’abnégation ne suffit pas à masquer les limites. Et comme si cela ne suffisait pas, certains dirigeants joueraient un double-jeu assez malsain en coulisses. « John Williams, toujours en charge du recrutement et qui a les coudées franches avec la complaisance aveugle du président, est venu discrètement voir des joueurs pour leur dire qu’ils ont le niveau Ligue 1« , révèle Mathieu Dubrulle.

Quand on vient parler de projet individuel à de jeunes joueurs, en leur parlant de vente, comment le coach peut-il encore les concerner dans un projet collectif.Romain Pechon, consultant ICI Picardie.

Yanis Rafii, qui n’a pourtant plus joué depuis le mois d’août et son entorse de la cheville face au Stade de Reims, ferait partie des concernés. Quant à Junior Fofana, prolongé d’un an durant l’été avec la promesse d’un départ rapide, la perspective d’un transfert dès cet hiver n’est pas à exclure. Dès lors, on comprend mieux pourquoi Omar Daf a demandé à certains joueurs de se « mettre la tête à l’endroit«  après la défaite contre Guingamp.

« Quand on vient parler de projet individuel à de jeunes joueurs, en leur parlant de vente, comment le coach peut-il encore les concerner dans un projet collectif, se questionne Romain Pechon. Les joueurs ne se projettent plus avec Amiens et c’est savonner la planche du coach que de faire ça. » Une planche qui n’avait déjà pas fière allure depuis le début de saison. Et pour filer la métaphore, il est assez cocasse de constater que ce sont, semaine après semaine, des anciens Amiénois qui plantent les clous dans le cercueil. Comme un symbole.

Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

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