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·5 août 2025
[Entretien] Anthony Bermont : « C’est motivant de se dire que si on est performant, on aura une carte à jouer cette année »
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·5 août 2025
Révélation de la préparation lensoise, Anthony Bermont s’est imposé semaine après semaine jusqu’à taper à la porte du groupe professionnel. À 20 ans, le milieu formé à la Gaillette voit son horizon s’éclaircir à l’heure d’attaquer une saison charnière. Rencontre avec le joueur de 20 ans au Saint George’s Park de Birmingham.
Lensois.com : Anthony Bermont, comment se déroule cette première préparation dans le groupe professionnel du RC Lens ?Ça se passe plutôt bien. J’ai raté le premier match parce que j’avais quelques petits problèmes au pied. Mais sinon, dès que j’ai été apte à jouer, j’ai pu avoir du temps de jeu et être performant directement, ça m’a forcément donné de la confiance. Franchement, ça se passe bien, autant sur le terrain qu’en dehors. Il y a un bon groupe, il y a pas mal de jeunes cette année.
Justement, ça aide pour prendre ses aises ?Oui, c’est clair. Les années précédentes, c’est vrai qu’il y avait un peu moins de jeunes que cette année. Mais ça montre aussi que le club souhaite mettre les jeunes un peu plus au cœur du projet. C’est motivant de se dire que si on fait bien les choses et qu’on est performant, on aura peut-être une carte à jouer cette année.
Vous avez l’impression d’avoir franchi un cap ?Je vais dire que oui, parce que déjà, je joue à un poste où je n’ai pas l’habitude d’évoluer. Donc forcément, je progresse très, très vite, parce que j’ai plein de choses à apprendre à ce poste-là. Mais de manière générale, je pense que les caps, je les ai franchis tout au long de la saison passée [avec Annecy, NDLR]. Et dans cette prépa, c’est un peu la continuité de ma saison dernière. Comme je l’ai dit, j’évolue à un poste différent. Il y a beaucoup de choses à apprendre, notamment sur le plan défensif.
C’est vraiment un registre différent pour vous ?Oui. Autant en phase offensive, on retrouve un peu ce que je pouvais faire du côté d’Annecy, tellement j’évoluais souvent excentré gauche. Quand je joue très haut je peux retrouver des similitudes. Mais sur le match contre Wolverhampton, en première mi-temps, on a beaucoup défendu. C’est un autre registre, d’autres choses à faire. Ça me fait aussi voir d’autres choses et progresser dans d’autres aspects du jeu.
C’est à Annecy que vous avez découvert le poste d’ailier gauche. Comment le coach est venu vous chercher pour dire : « J’ai besoin de vous dans le couloir » ?Quand je pars à Annecy, je sais que c’est pour jouer côté gauche. Ce n’est pas une surprise. C’était acté, on me dit qu’on compte sur moi et qu’on peut m’accueillir pour jouer à ce poste-là. À Annecy, ils ont vu énormément de matchs de Lens. Et à Lens, on avait un système un peu comme celui-là avec deux 10 et j’évoluais souvent 10 côté gauche. Il y avait pas mal de vidéos où je me retrouvais côté gauche. Ils ont vu en moi un potentiel pour jouer dans leur animation offensive couloir gauche. Donc c’est comme ça que ça s’est fait. Et puis en fin d’année dernière, on est passé à un dispositif à 5 avec des pistons du côté d’Annecy. Le coach avait besoin de moi en tant que piston gauche sur les trois derniers matchs de la saison avant que je me blesse. Donc j’ai pu faire trois matchs à ce poste-là où j’ai été relativement bon. Et en revenant ici, vous savez ce que c’est : il y a beaucoup de joueurs. Il y a certains postes où il y a des manques. Et puis on essaie certains joueurs. Je pense que le coach et le staff se sont rendus compte que je pouvais évoluer à ce poste-là. Ce n’est pas forcément mon meilleur poste, ils le savent. Et je sais aussi que ce n’est pas là où je suis le meilleur. Mais en tout cas, je pouvais dépanner et faire de bons matchs. Donc ils m’ont laissé. Et pour l’instant, ça se passe plutôt bien.
Anthony Bermont face au FC Séville en Youth League.
Le fait de changer de poste ne vous a pas déstabilisé ?De jouer piston ? Non, pas du tout. Déjà, à gauche, je savais que je pouvais jouer. Dans un registre où j’allais beaucoup être intérieur, rentrer sur mon pied droit. Je trouvais ça stimulant de venir un peu intérieur et laisser le latéral beaucoup dédoubler. Maintenant, de là à jouer piston gauche… Surtout qu’à Annecy, c’était piston, mais assez défensif. Non, non, je n’imaginais pas ! Et finalement, ça s’est plutôt bien passé. Ce qui est bien ici, c’est que, contrairement à Annecy, jouer piston va m’amener à jouer un peu plus haut. On l’a vu sur les matchs de prépa. J’ai pu notamment être décisif à plusieurs reprises et être assez haut sur le terrain. Je retrouve aussi des similitudes dans les actions. Si je prends les actions où je suis décisif, ce sont des actions que je peux très bien reproduire en jouant 10-gauche, animateur gauche. Je me retrouve un petit peu, sachant qu’il y a beaucoup de permutations dans le jeu. On n’est pas privé, on n’est pas cantonné à notre rôle de piston.
Et aujourd’hui, vous vous y retrouvez dans ce rôle ?Ce n’est pas ce que j’aime le plus. J’ai été formé en étant très offensif, en étant créateur, en jouant les coups offensifs. Ce n’est pas là où je prends le plus de plaisir. Après, ça fait partie du poste. Si le coach me met là, c’est qu’il pense que je peux jouer à ce poste. C’est à moi de faire ce que j’aime dans ce poste, mais aussi ce que j’aime un peu moins, puisque ça fait partie du rôle. J’ai toujours été un joueur assez intelligent qui peut jouer à différents postes et qui s’adapte assez rapidement. Je regarde beaucoup de matchs de foot, je suis passionné. L’année passée, j’étais en Ligue 2, donc j’aimais bien regarder les matchs de Ligue 2, regarder un peu nos adversaires, comment ils jouent. J’ai bien aimé, l’année passée, le jeu du PSG. Il y a plein d’équipes que j’ai regardées. Et puis, quand on regarde un match, on voit toute une équipe, du gardien à l’attaquant. Je pense que ça m’aide aussi à m’adapter. Et après, aux entraînements, en écoutant les conseils du staff, en répétant, en faisant aussi des erreurs, des mauvais positionnements, plein de choses, je me rends compte un petit peu de la difficulté du poste et des différentes tâches.
Vous sentez aussi que vous avez changé de statut depuis votre passage à Annecy ?Oui, forcément. Je pense que j’avais vraiment besoin d’aller voir ailleurs, d’aller m’aguerrir. La marche entre la National 3 et la Ligue 1, surtout dans un club comme le RC Lens, est immense. L’idéal, c’était de passer par cette case intermédiaire qui était la Ligue 2, arriver dans un effectif pro et faire vraiment partie à 100 % d’un effectif pro, et pas simplement s’entraîner en réserve pour venir faire quelques entraînements, faire l’ascenseur et un peu le yo-yo, mais vraiment être à 100 % dans un effectif pro, avec des joueurs d’expérience. J’ai eu un très bon coach, formateur, qui m’a fait confiance. Je pense que c’était plus facile pour Annecy, à ce moment-là, de me faire confiance que Lens. Ce ne sont pas les mêmes moyens, ce n’est pas le même niveau. Ça m’a permis d’apprendre, d’écouter, et aussi d’avoir ma chance de montrer ce que je pouvais faire et de muscler mon jeu.
Il y a eu du chemin depuis votre arrivée à Lens en U16…C’est clair. C’est allé vite, finalement. Les étapes, je les passe progressivement. Je suis arrivé au centre de formation en 2020. J’ai passé les étapes U16, U17, U19. Il y a eu également la Youth League, où on a profité d’un petit coup de projecteur. J’espère continuer à progresser, continuer à passer les étapes, franchir les caps et essayer d’avoir du temps de jeu en Ligue 1.
Anthony Bermont avec les U19 à Bollaert en 2023.
La Youth League justement, c’est aussi un sacré accélérateur d’apprentissage ?C’est un football différent. Et je pense que ça fait du bien de se mesurer à des équipes étrangères. Au-delà de ça, c’est aussi l’expérience du voyage, de la mise au vert, de la découverte du monde professionnel alors qu’on est encore des jeunes joueurs. Et je pense que c’est aussi une source de motivation de se dire que c’est vraiment ce qu’on veut faire de notre vie. On s’en rapproche. Et côtoyer le meilleur niveau jeune, voir qu’on a le niveau puisqu’on a réussi à se qualifier et à finir premier de notre groupe, ça donne aussi de la confiance de se dire qu’on a ce qu’il faut pour aller là-haut, qu’il faut travailler et que ça va le faire.
La préparation touche à sa fin, quelles ambitions vous êtes-vous fixées ?D’abord continuer à jouer dans cette fin de préparation. La Ligue 1 approche, les temps de jeu vont être de moins en moins répartis. L’équipe titulaire va se dessiner et il faudra continuer à exister, faire partie du groupe et faire partie de l’aventure. Dès que le coach fera appel à moi, il faudra être performant pour pouvoir continuer à avoir du temps de jeu et être dans la rotation.
Propos recueillis par Eloïse De Mester à Birmingham.