Entretien - Zakaria Thari (Montlouis) : "J’aimerais laisser l’image d’un entraîneur passionné, travailleur, et d’un collectif uni" | OneFootball

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·23 octobre 2025

Entretien - Zakaria Thari (Montlouis) : "J’aimerais laisser l’image d’un entraîneur passionné, travailleur, et d’un collectif uni"

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À seulement 32 ans, Zakaria Thari a atteint la barre symbolique des 100 matchs à la tête du FC Montlouis, avec comme apogée l'historique accession du club en National 2. Bien qu'il ne prenne pas le temps de savourer cette longévité précoce, le coach confie sa fierté et l'importance du collectif.

Zakaria, atteindre le cap des 100 matchs à seulement 32 ans, c’est une longévité et une performance rares. Est-ce que l'homme prend le temps de savourer cette précocité ? 


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Je suis conscient que c’est magnifique, mais honnêtement, je ne prends pas encore le temps de savourer. Je suis déjà concentré sur le prochain match. Ce n’est pas vraiment dans ma nature de me poser, j’avance toujours avec cette envie de progresser, de faire mieux.

La montée en N2 est l’apogée de cette période. Quel moment symbolise le mieux le travail accompli pour atteindre ce niveau ?

Pour moi, c’est un moment en dehors du terrain. À sept journées de la fin, après notre défaite face à Chartres, notre concurrent direct, beaucoup nous pensaient "morts" pour la montée. On a alors organisé une réunion avec les joueurs, qui a duré trois heures. On s’est dit les choses, franchement. Cette réunion, on l’avait appelée "Road to Vierzon", en référence à notre dernier match de la saison. C’est là que tout a changé. Ce moment a été un vrai déclic pour le groupe.

Pour toi, qui as fait le chemin de la montée, que représente cette montée historique en N2 pour Montlouis ?

C’est une immense fierté, bien sûr. Quand on connaît les moyens du club, le parcours des joueurs, des bénévoles, des dirigeants, on mesure la valeur de cette montée. C’est une récompense collective, et surtout un symbole fort pour la ville. Mais ça reste aussi une grande responsabilité : celle de prouver qu’on mérite notre place.

Qu’est-ce qui t'a le plus surpris ou impressionné dans le passage de la N3 à la N2 ?

L’efficacité offensive des adversaires. En N2, chaque erreur défensive se paie cash. Il faut une concentration de tous les instants, une rigueur absolue. C’est un championnat très exigeant, où la moindre approximation peut coûter cher.

Avec quelques journées jouées en N2, comment analyses-tu ce début de saison ? Vois-tu des signes d’adaptation encourageants ?

Oui, clairement. Notre solidité défensive prouve qu’on s’est adaptés. Le championnat de N2 est devenu très difficile, le niveau général est élevé, mais je suis convaincu que cette équipe a sa place à ce niveau. Au-delà des derniers résultats, les contenus de nos matchs sont cohérents, et montrent qu’on a les capacités pour exister durablement.

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"J’essaie d’être juste, cohérent et à l’écoute"

La victoire contre Dinan-Léhon le samedi 18 octobre (2-0) a marqué les esprits. Quel déclic ce match a-t-il représenté ?

Cette victoire a fait du bien à tout le monde. Elle est venue récompenser nos efforts et notre progression. C’est un match qui nous a redonné confiance, et qui prouve qu’avec de la rigueur et de la solidarité, on peut rivaliser avec de très bonnes équipes de N2.

Parmi ces 100 rencontres, quel match a été le plus difficile à digérer émotionnellement ?

Je dirais le match de la montée contre Poitiers, lors de la saison 2023-2024. C’était un moment chargé en émotions, impossible à oublier. Ce sont des matchs qui marquent à vie, parce qu’ils concentrent tout ce qu’on a traversé avant d’en arriver là.

Et à l’inverse, le match où ta philosophie de jeu a été appliquée à la perfection ?

Je pense au match contre Romorantin, la saison dernière, après cette fameuse réunion d’équipe. On l’emporte 2-1 à l’extérieur contre un prétendant à la montée. Ce jour-là, on a vu une équipe solide, disciplinée, fidèle à ses principes. C’était un match référence, qui a lancé notre sprint final.

Une décision tactique que tu regrettes a posteriori ?

Sans doute le début de la saison dernière. On avait repris en 4-4-2 losange, un système qui nous avait beaucoup réussi pendant deux saisons. Résultat : deux défaites pour commencer, 5-0 à Vierzon et 1-0 à domicile en supériorité numérique contre Chartres. J’ai compris que le système n’était plus compatible avec les nouveaux joueurs. J’ai vite rectifié, et ça m’a rappelé que chaque saison est une nouvelle histoire.

Tu es proche de l’âge de certains de tes joueurs. Comment maintiens-tu la distance nécessaire tout en cultivant la confiance et le respect ?

J’essaie d’être juste, cohérent et à l’écoute. Je ne suis pas un copain, mais je suis proche humainement. Les joueurs savent que je suis exigeant, mais que je suis avec eux. Le respect vient naturellement quand on est droit et qu’on reste fidèle à ses valeurs.

"J’aimerais qu’on dise que j’ai tout donné pour ce club."

Quand on parlera de "l’ère Zakaria Tahri" à Montlouis, quelle image ou quel héritage souhaites-tu laisser ?

J’aimerais qu’on dise que j’ai tout donné pour ce club. Qu’on se souvienne d’une équipe qui, malgré un petit budget, a déjoué tous les pronostics. J’aimerais laisser l’image d’un entraîneur passionné, travailleur, et d’un collectif uni qui a fait grandir Montlouis à tous les niveaux.

Les objectifs du club sont clairs. Quels sont tes objectifs personnels pour cette saison et au-delà ?

À moyen terme, l’objectif est d’installer durablement le club en National 2. C’est une mission ambitieuse, mais à notre portée. Personnellement, je veux continuer à progresser, à apprendre. Je suis encore jeune, et chaque saison est une expérience précieuse.

Le sixième tour de Coupe de France te réserve un derby face à l’Union Foot de Touraine en fin de semaine. Comment prépares-tu ce match ?

On le prépare comme tous les autres. C’est un super match pour la Touraine, une belle affiche pour le foot local. Quand on aime le football, on aime ce genre de rendez-vous. Mais il n’y a pas de changement dans la préparation : on garde notre ligne, notre rigueur.

Comment éviter que la Coupe de France ne puise trop d’énergie sur le championnat ?

La Coupe de France, c’est une compétition spéciale, magique. Elle fait rêver, elle rassemble, mais elle ne doit pas détourner notre attention du championnat. On essaie de gérer les efforts, de garder nos priorités, tout en profitant de ces moments. Pour Montlouis, chaque match de Coupe, c’est une fête pour tout le club et toute la ville.

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