Euro 2000 : La décision la plus injuste de l’histoire du football portugais | OneFootball

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·4 juillet 2024

Euro 2000 : La décision la plus injuste de l’histoire du football portugais

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Demain soir, le Portugal affrontera la France en quarts de finale de l’Euro 2024. Pour les Portugais, cette affiche, c’est d’abord le doux souvenir d’une nuit de juillet 2016. C’est un nombre : 109, et un homme : Éder… Mais celle-ci évoque également d’autres soirées, moins glorieuses, plus affreuses, surtout pour nos aînés. Parmi elles, on retrouve la demi-finale de l’Euro 2000 et l’élimination du Portugal face aux Tricolores. Et vu qu’on est un poil maso, et bien on vous propose de remonter dans le temps et de revivre ce moment douloureux. Vous verrez, à plusieurs, ça passe toujours mieux.

Euro 2000 : Jusqu’en demies, tout baigne

Commençons par le commencement. Déjà, l’équipe du Portugal débute cet Euro 2000 avec une génération de rêve. Pas un seul minot, du nord au sud du pays, ne reste indifférent face à elle. On y retrouve un Rui Costa à son apogée sous les couleurs de la Fiorentina, la star du FC Barcelone, Luís Figo, le jeune talent du SL Benfica, Nuno Gomes, ou encore João Pinto, qui est au sommet de sa carrière. En bref, un vivier de fou furieux. Il y avait donc largement la place pour réaliser quelque chose de grand. De très grand.


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En phase de poules, cette belle bande se retrouve dans un de ces fameux groupes de la mort, composé de l’Angleterre, de la Roumanie et de l’Allemagne. Rien que ça. Mais finalement, la Seleção ne rencontre aucun problème. 1ère journée, victoire 3 – 2 contre les British, grâce à des buts du trio gagnant : Figo, Pinto et Gomes. 2ème journée, confrontation avec la Roumanie et délivrance à la toute dernière minute grâce à un but de Costinha. Victoire 1 – 0. Enfin, 3ème et dernière journée, un choc face aux Allemand. Malgré la qualif déjà en poche, la sélection de Humberto Coelho détruit son adversaire grâce à un triplé de Sérgio Conceição.

Au final, le Portugal enchaîne trois succès et termine en tête de son groupe. Et oui, on vous avait prévenu : cette génération n’a pas le temps de niaiser. Place ensuite aux plus grandes échéances et aux quarts de finale. Face à la Turquie, la Seleção l’emporte deux buts à zéro, grâce à un doublé de l’ancien chouchou des nanas, Nuno Gomes (en même temps, comment résister à ses longs cheveux soyeux ?).

Les portes des demi-finales s’ouvrent pour l’équipe du Portugal qui retrouve la France sur son chemin. Une sélection qu’elle connaît bien puisque les Bleus avaient éliminé la Seleção à ce stade de la compétition, lors de l’Euro 1984. Alors c’est un peu l’heure de la vengeance aussi.

La main maudite

Mercredi 28 juin 2000, Stade Roi-Baudouin, à Bruxelles. Le coup de sifflet est donné par l’arbitre Günter Benkö (on reviendra sur lui un peu plus tard). Dès le début du match, les champions du monde en titre sont malmenés. Nuno Gomes ouvre même le score dès la 19ème minute, d’une magnifique frappe qui laisse Fabien Barthez figé sur place. Manque de pot, la France possède l’un des plus beaux joueurs de l’histoire du football, en la personne de Zinédine Zidane. Et quand un magicien de sa trempe se réveille, ce n’est jamais bon signe pour l’adversaire. Avec toute l’élégance qu’on lui connaît, Zizou fait vivre la misère à quiconque essayant de lui prendre le ballon. Galvanisés par ses envolées et ses gestes techniques, ses coéquipiers suivent le rythme et Thierry Henry égalise peu avant l’heure de jeu (57’). Plus tard, alors que l’on s’approche de la fin du temps réglementaire, le défenseur Abel Xavier envoie une tête surpuissante en direction de la cage française. On pense que ça va faire but, mais Fabien Barthez réalise l’arrêt de sa vie.

Après 90 minutes à s’envoyer coup pour coup, les deux équipes ne parviennent pas à se départager. Elles se dirigent alors vers les prolongations et… le but en or. Cette règle est simple : si une équipe parvient à marquer, elle remporte le match, avec en jeu un ticket pour la finale. La tension monte. Les actions se succèdent. Et puis c’est le drame. À la 117ème, Abel Xavier, qui croyait offrir la victoire aux siens quelques minutes plus tôt, touche le ballon envoyé par Sylvain Wiltord de la main. Pénalty. Écœuré par la décision de l’arbitre, Luís Figo enlève sa tunique et quitte la pelouse avant même que Zidane ne se pointe dans la surface pour battre Vítor Baía et envoyer les Bleus en finale.

Après ce but, le chaos continue. Fou de rage, Nuno Gomes bouscule l’arbitre et est expulsé. Il finira suspendu pendant huit mois de toutes compétitions organisées par l’UEFA. Paulo Bento aussi voit rouge, et prendra six mois. Enfin, Abel Xavier écope lui aussi d’un carton rouge avec en prime une lourde suspension de neuf mois.

Le rêve portugais s’est terminé en cauchemar. Un cauchemar tel qu’Abel Xavier en parle encore, même 20 ans après. En effet, dans une interview accordée à la chaîne portugaise Canal 11, l’ancien défenseur est revenu sur cette fameuse action et sur la décision du corps arbitral qui s’en est suivie. Pour lui il ne fait aucun doute, celle-ci a été influencée par la pression mise par les joueurs français :

« Je vois que Vítor Baía est en dehors des cages et je me mets dans une position de gardien de handball pour tenter d’obstruer la vision de Trezguet (c’est Wiltord) qui pouvait avoir un angle pour frapper. Il faut savoir deux choses : déjà, l’arbitre ne voit pas le tir de par sa position. Et Trezeguet, qui frappe (c’est toujours Wiltord), gêne le champ de vision de l’arbitre assistant qui ne voit pas non plus. Le pénalty finit par être sifflé à cause de la pression des joueurs français. Je n’avais pas l’intention de mettre la main. (…) Ce but en or a été très cruel, on méritait d’aller en finale et je suis certain que l’on aurait gagné l’Euro. »

Eh oui, le football est bien cruel, Abel. Et si victoire il y avait eu, on ne saura jamais ce qui se serait passé face à l’Italie de Francesco Totti. Mais comme dirait un vieux sage (Paulo Bento pour ne pas le nommer) : « Si ma grand-mère avait des roues, ce serait un camion. »

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