Euro 2025 (F) : la sortie de Bonadei sur les tirs au but qui fait grincer des dents après l'élimination | OneFootball

Écartée de l’Euro en quarts de finale par l’Allemagne aux tirs au but, l’équipe de France féminine a vu ressurgir une déclaration de son sélectionneur Laurent Bonadei… prononcée la veille du match.

Parfois, une phrase prend un tout autre sens après coup. Ce samedi soir, la France a une nouvelle fois échoué en quart de finale d’un tournoi majeur, battue par l’Allemagne aux tirs au but (1-1, 6-5 tab) après avoir dominé une bonne partie du match. Un scénario cruel, frustrant, et tristement familier. Mais ce qui fait tiquer, au lendemain de cette élimination, c’est une déclaration de Laurent Bonadei en conférence de presse d’avant-match. Interrogé sur la préparation de l’équipe à l’exercice des tirs au but, le sélectionneur tricolore avait balayé l’idée d’un travail spécifique. "Nous les avions beaucoup travaillés en 2023. Là, j’ai préféré ne pas trop prendre la tête des joueuses avec ça", expliquait-il. Avant d’ajouter : "On ne sait pas comment peut se passer un match. Ce n’est pas du tout la même chose de les frapper à l’entraînement. […] C’est très difficile, voire impossible de recréer le contexte d’une séance de tirs au but."

Une approche basée sur la gestion mentale des joueuses, compréhensible dans le fond, mais qui fait désormais grincer des dents à la lumière du résultat. Car c’est bien sur cet exercice, redouté et décisif, que les Bleues ont une nouvelle fois été éliminées. Pire encore, elles confirment une tendance inquiétante : depuis 2009, l’équipe de France féminine a disputé six séances de tirs au but dans des compétitions officielles. Elle en a perdu cinq. Toutes… en quarts de finale.

Des regrets et un plafond de verre

Ce huitième échec à ce stade de la compétition, sur les neuf derniers tournois majeurs, fait mal. Surtout après une prestation encourageante et une supériorité numérique mal exploitée face à l’Allemagne. "Cela se joue sur des détails", a tenté de relativiser Bonadei après la rencontre. "On va travailler pour briser ce plafond de verre." Mais le détail en question, cette fois, pourrait bien avoir été négligé. D’autant plus que du côté allemand, tout semblait avoir été anticipé. Les caméras ont capté les indications écrites sur la gourde d’Ann-Katrin Berger, preuve que la séance avait été préparée. Et remportée. Alors oui, les tirs au but ne se résument pas à de la répétition. Oui, la pression du moment est impossible à simuler. Mais dans un football de plus en plus rationnel, ne pas préparer un moment aussi décisif peut vite se retourner contre soi. Le choix de Bonadei était assumé, mais l’élimination, elle, est bien réelle. Et son aveu de la veille résonne aujourd’hui comme un cruel boomerang.

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