Ex de l’Hexagone – Lovro Majer : « Gagner tout ce qui est possible pour entrer dans l’histoire avec la Croatie » | OneFootball

Prêt à participer à sa deuxième compétition continentale avec la Croatie, Lovro Majer aborde son premier Euro 2024 avec sérénité. Comme il s’est toujours montré à Rennes (2021-23), le feu follet des Vatreni est revenu sur son départ de France et sur l’étape charnière des demi-finalistes de la dernière Coupe du monde, en Allemagne. Exclu.

Rennes semble loin derrière. Pourtant, Lovro Majer, désormais pièce importante du collectif croate, n’a quitté la Bretagne pour l’Allemagne que cet été. Désormais à Wolfsburg, le milieu offensif sort d’une saison pleine individuellement (32 matchs, 5 buts, 5 passes décisives), malgré les mauvais résultats de son nouveau club (12e). L’épilogue de sa saison, toujours en Allemagne, reste le plus important. Une fois les habits couleur émeraude troqués pour ceux de la Croatie, Lovro Majer change de visage.

Le sourire aux lèvres à l’idée de renouer le dialogue avec un média français, Lovro Majer n’hésite pas à revenir en détail sur ses moments rennais et à se projeter sur son avenir en sélection. Celui qui rêve « d’enchaîner les médailles » a planté un doublé quelques jours plus tard contre la Macédoine du Nord (3-0). Histoire d’avertir et de montrer ce qu’il pourrait faire cet été, comme face à l’Espagne, premier adversaire de la Croatie dans cet Euro 2024, ce samedi après-midi (18h).

Befoot : « Huit mois après avoir quitté Rennes, comment se porte Lovro Majer en Allemagne ?

Lovro Majer : Bien, même si cette saison a été un peu étouffante, pas la meilleure pour Wolfsburg. Nous n’avons pas atteint les objectifs et les résultats que nous pensions obtenir en Bundesliga (12e). Quoi qu’il en soit, quand je regarde en arrière, je pense que je me suis bien débrouillé. J’ai beaucoup progressé, j’ai marqué cinq buts et délivré des passes décisives (5). Mais je ne suis pas pleinement satisfait.

On vous sentait précis, pas pressé. Expliquez-nous votre choix de quitter la Ligue 1 pour la Bundesliga.

J’étais bien à Rennes, j’aimais vraiment ma vie là-bas. C’est devenu ma maison pendant ces trois années. J’ai vraiment aimé jouer au football pour ce grand club. Mais j’aime les défis, et je pense que nous avons eu deux très bonnes saisons, dont une deuxième avec quelques difficultés. J’ai eu le sentiment d’avoir fait ce que je pouvais, ce que je devais, et d’avoir fait de gros progrès avec Rennes. C’était le moment opportun pour relever un nouveau défi. C’est la raison principale pour laquelle j’ai décidé de rejoindre la Bundesliga, une étape parfaite pour ma carrière.

Vous pensiez avoir fait le tour à Rennes ?

Nous avons terminé deux fois à la quatrième place, avec de bons résultats. Je pense d’ailleurs que nous pouvions terminer plus haut au classement de Ligue 1, mais même finir quatrième était formidable. Nous pouvons atteindre l’Europe et sommes aller loin deux fois de suite, mais cela aurait pu être encore mieux. J’ai aimé jouer à Rennes, tout était trop beau. Nous avons joué un très beau jeu, proposé de bons moments de football à nos supporters et même pour nous. Tout était parfait à Rennes.

Mon meilleur souvenir ? Jouer au Roazhon Park avec les supporters était spécial. À la fin de la saison, lors de la première, nous avons joué des matchs importants contre Marseille, en luttant pour les places européennes. Le stade était plein, c’était fou. Même chose l’année suivante avec Monaco. Les grands matchs au Roazhon, je m’en souviendrai. Le stade et le public nous donnaient tellement d’énergie…

L’an dernier, vous viviez une expérience folle au Qatar, pour votre première Coupe du Monde. Un an et demi après, il y a récidive avec l’Euro. Comment aborde-t-on ce genre de moments ?

C’est quelque chose pour lequel on travaille toute notre vie. Les matchs internationaux sont évidemment différents, car vous jouez pour votre pays. En ce qui concerne le Qatar, c’était une expérience extraordinaire. J’essaie simplement de profiter des prochains tournois, comme l’Euro. J’arrive avec plus d’expérience et plus en détente pour faire de mon mieux. Nous sommes convaincus que nous gagnerons tous les matchs. Après une Coupe du monde, c’est plus facile.

Au Qatar lors du Mondial 2022, Lovro Majer et consorts ont terminé troisième de la compétition. ©Photo: Goran Stanzl/PIXSELL / Icon spor

C’est encore plus spécial quand on connaît le passif de la Croatie dans les championnats d’Europe. Elle est l’une des nations européennes les plus régulières au niveau mondial, par contre, sur la scène européenne, il y a deux désillusions récentes en huitièmes de finale…

Oui, certains diront que c’était décevant, d’autres non. Lors du dernier Euro, nous avons passé le groupe et atteint les huitièmes de finale, mais la Croatie reste un petit pays. Nous avons eu des matchs difficiles contre l’Espagne et de grandes équipes. Je ne pense pas que ce soit une déception. C’est le football. Nous ne pouvons pas toujours obtenir une médaille, surtout pour un pays comme la Croatie. Nous avons juste eu beaucoup de succès dans les grands tournois.

Finale de Ligue des nations, demi-finale de Coupe du monde… Les résultats récents sont un bon indicateur de la forme de la Croatie. Mais c’est toujours difficile de concourir comme favori quand l’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal se battent pour le titre…

Nous ne nous considérons pas du tout comme des favoris. Nous savons à quel point nous sommes forts, mais nous ne pensons pas à la victoire finale de l’Euro. Nous nous contentons d’avancer match par match, étape par étape, et c’est la meilleure façon de procéder, celle que l’on nous a toujours enseignée avant les tournois. Avec la Ligue des nations, nous nous sommes concentrés sur le prochain match, pour finalement presque aller jusqu’au bout (défaite 1-0 face à l’Espagne).

Qui vous impressionne le plus dans cet effectif ?

Je dirais Modric, Gvardiol et Kovacic. Ce trio est extraordinaire. Il y a aussi de grands joueurs comme Perisic. On peut apprendre de tout le monde. Je pense que nous formons tous une très bonne équipe. Il y a aussi de bons jeunes comme Susic et Bartorina. Gvardiol est encore jeune, mais il a montré ce qu’il pouvait faire au plus haut niveau. La Croatie a toujours des talents.

Lovro Majer et Luka Modric, deux magiciens de la Croatie pour deux générations qui collaborent parfaitement. ©Photo by Bagu Blanco / PRESSINPHOTO/Sipa USA) / Icon sport

Vous comptabilisez une trentaine de sélections et enchaînez les titularisations. De quel œil voyez-vous votre progression au sein de la sélection croate ?

Il y a un an, j’ai commencé à jouer davantage en équipe nationale. J’ai marqué des buts importants, j’ai fait des passes décisives et j’ai joué beaucoup plus. Je suis très heureux de ma progression, des minutes que je joue et des choses que je fais avec la Croatie.

Jusqu’où vous voyez-vous aux côtés de Zlatko Dalić ?

J’espère que j’irai le plus loin possible, même s’il travaille pour la Croatie depuis déjà de nombreuses années. Il est le meilleur sélectionneur de la Croatie de tous les temps. Je suis très heureux de travailler avec lui. J’espère que cela va continuer ainsi. C’est lui qui en décidera.

Et sur le long terme, quel rôle rêveriez-vous d’atteindre avec la Croatie ?

Tout d’abord, je veux jouer plus souvent. Jouer un rôle important dans cette équipe. Et gagner plus de médailles, de grands matchs, aller loin dans les grands tournois. J’essaierai de gagner tout ce qui est possible et d’entrer dans l’histoire avec la Croatie.

Propos recueillis par Hicham Bennis.

Retrouvez toute l’actualité de la Croatie et de l’Euro 2024 sur notre site internet et sur notre page X.