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·7 janvier 2022
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·7 janvier 2022
Après quelques bonnes saisons du côté d'Évian, Brice Dja Djédjé s'est révélé au plus haut niveau avec l'Olympique de Marseille sous l'égide de Marcelo Bielsa. Aujourd'hui, l'international ivoirien évolue en Turquie et n'exclut pas de retourner en France dans un avenir proche. Pour Onze Mondial, il est revenu en exclusivité sur son riche parcours.
Tu es né à Aboudé, au sud de la Côte d’Ivoire, le 23 décembre 1990. Qu’est-ce que tes premiers pas en France t’évoquent ?
Je me suis très vite adapté car presque toute ma famille était déjà en France. Je suis arrivé très tôt, vers l’âge de cinq ans, peut-être moins. Mon père, comme mon grand-père avant lui, faisait partie de l’armée française, ce qui a facilité ma venue. Je vivais à Porte de Châtillon et j’ai effectué toute ma scolarité dans le quatorzième arrondissement de Paris.
De quelle manière le football est-il venu à toi ?
C’est très simple ! Mon père m’a inscrit dans le club de Montrouge. Mon coach est ensuite parti à Issy-les-Moulineaux donc je l’ai suivi même si j’ai fait des essais dans des clubs professionnels. C’est après Issy-les-Moulineaux que j’ai pu intégrer le centre de préformation du PSG.
C’était en 2002. Est-ce que tu as rencontré des difficultés lors de tes premiers pas au club ?
Honnêtement non ça allait. La formation était vraiment pas mal à mon époque au PSG. En plus, j’ai eu la chance de faire partie d’une super génération même si au final peu d’entre nous ont eu la chance de signer professionnel. Je peux quand même citer Mamadou Sakho, Alexandre Letellier ou Tripy Makonda. Sans oublier Yacine Brahimi et Sébastien Corchia qui étaient à l’INF Clairefontaine en même temps.
La présence de ton cousin Franck t’a-t-elle été bénéfique ?
Pas spécialement car Franck ne faisait pas partie de la même génération que moi. Quand il était au centre de formation, j’étais encore en préformation. Le centre de préformation était à Conflans et le centre de formation à Saint-Germain-en-Laye. Il y avait même un autre centre de préformation à Verneuil.
Tu quittes le PSG à l’été 2010. Tu rejoins Évian en Ligue 2. Pourquoi ?
Je pense qu’aujourd’hui, un jeune joueur peut intégrer l’équipe première et franchir des paliers beaucoup plus vite qu’à mon époque. Personnellement, j’ai eu la chance de m’entraîner régulièrement avec le groupe pro même si au final je n’ai fait aucune apparition avec l’équipe première. Je sortais de plusieurs saisons en réserve donc quand Évian, qui venait de monter de National, est arrivé je me suis dit « pourquoi pas » ? J’ai vu cette opportunité comme un challenge.
Dès ta première saison, le club remporte la Ligue 2 et accède à l’élite. Dans quelle mesure le club est-il entré dans une autre dimension ?
Quand le club est monté, de superbes joueurs sont arrivés comme Sydney Govou, Christian Poulsen ou Thomas Kahlenberg pour ne citer qu’eux. Sydney avait un vécu immense avec Lyon et l’équipe de France. C’était un joueur référence du championnat. Poulsen avait connu la Juventus ou Liverpool. Le groupe était beaucoup plus expérimenté. D’autant plus que plusieurs joueurs connaissaient parfaitement le championnat au sein de l’effectif. Je pense à Olivier Sorlin, Cédric Barbosa, Guillaume Lacour et Cláudio Caçapa. Les entraînements, l’approche des matchs : tout était différent.
En 2012-2013, Évian réalise une belle épopée en Coupe de France. En quarts de finale, vous éliminez le PSG aux tirs au but. As-tu pris cette victoire comme une revanche ?
Non, pas du tout. Le PSG m’a vu grandir et j’étais très heureux là-bas. C’était plutôt une fierté car ce n’était pas facile de battre cette équipe-là. Peu de gens nous voyaient gagner ce match ! C’est la magie de la Coupe de France !
À Évian, tu es entraîné par Bernard Casoni, Pablo Correa et Pascal Dupraz. Lequel de ces trois entraîneurs a eu le plus d’influence sur toi ?
Je ne peux pas en citer qu’un ! J’étais proche des trois. Ils étaient différents mais me donnaient tous de très bons conseils. Je me rappelle que Pascal Dupraz me convoquait souvent dans son bureau pour me remonter les bretelles (rires). Même si je faisais des bons matchs ! Il ne voulait pas que je me repose sur mes lauriers. Pascal, je pouvais l’appeler à tout moment. Il a toujours répondu présent pour moi.
Tes prestations remarquées t’ouvrent les portes de la sélection ivoirienne. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Quand on est jeune et qu’on a l’opportunité de jouer pour son équipe nationale, c’est une immense fierté. J’aurais pu intégrer l’équipe de France Espoirs mais la Côte d’Ivoire souhaitait que je fasse partie de l’équipe A. Je me souviendrai toujours de mon premier rassemblement. On avait fait un match contre Israël à Genève.
Tu fréquentes notamment Didier Drogba ou Yaya Touré en sélection. Qu’est-ce que tu as pu apprendre d’eux ?
Ce ne sont pas des petits noms (rires) ! Quand tu t’entraînes avec ces mecs-là, c’est autre chose. Ce sont des champions. Ils veulent toujours gagner mais ils sont toujours très humbles. Ils savent donner les bons conseils aux autres membres de l’équipe.
Tu enchaînes les bonnes performances et tu es très courtisé, notamment par le PSG. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur les contacts que tu as pu avoir avec Paris à ce moment-là ?
Oui, c’est vrai que j’aurais pu y retourner. J’étais régulier avec Évian et j’avais conscience d’être surveillé par certains clubs. Avant, il fallait faire plusieurs saisons de qualité pour espérer franchir un palier important, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le niveau était plus élevé avant. Mais si cela ne s’est pas fait avec le PSG, c’est le destin. On ne peut pas tout avoir dans la vie (rires).
Tu rejoins finalement l'OM. Est-ce que tu as ressenti une certaine appréhension au moment de signer à Marseille en raison de ton passé parisien ?
Non, pas du tout. Comme je n’ai jamais joué en pro avec le PSG, c’est différent. Les Parisiens ne doivent donc pas du tout le prendre comme une trahison. En signant à l’OM, j’allais franchir un nouveau palier. C’était impossible de refuser cette opportunité-là.
Qu’est-ce que cela fait de se retrouver dans un effectif de stars ?
J’ai parlé de Govou ou de Poulsen précédemment. Là, c’était encore autre chose. J’étais avec beaucoup d’internationaux français : Mandanda, Fanni, Valbuena, Payet, Gignac... Il y avait aussi André Ayew, dont je suis très proche, ou Souleymane Diawara pour ne citer qu’eux. Bref : de très bons joueurs. Avec ces mecs-là, tu ne peux qu’apprendre au vu de leur expérience.
Après six premiers mois d’adaptation, ta carrière va prendre un tournant avec l’arrivée de Marcelo Bielsa. En quoi est-il un entraîneur spécial ?
Je me souviens d’une discussion inoubliable pour moi dans son bureau lorsqu’il est arrivé à l’OM. Il faut d’abord savoir que quand j’étais au centre de formation, j’étais milieu de terrain. Ce n’est que lors de ma deuxième année en réserve avec Paris que je suis passé arrière droit. Je n’aimais pas du tout (rires). Lors de cette fameuse discussion, il m’a dit qu’il savait que j’étais milieu de terrain. Il était content de ça car j’allais pouvoir m’adapter plus facilement à son système. Il voulait que ses latéraux rentrent à l’intérieur du jeu. Marcelo est Argentin, il vient de l’autre bout du monde (rires). Et malgré ça, il savait que j’étais milieu de terrain pendant ma jeunesse. Il savait tout sur tout. C’est un entraîneur qui ne laisse rien passer et qui fait attention à tous les détails. Son exigence tire ses joueurs vers le haut.
Dans quelle mesure t’a-t-il fait progresser à titre personnel ?
Je suis certain qu’il m’a fait passer un cap. L'intensité de ses entraînements était très élevée. On ne faisait pas énormément de musculation avec Marcelo. Par contre, quand on était sur le terrain, l’intensité était folle. On travaillait beaucoup les courses, la répétition des efforts et les automatismes. On a aussi eu droit à beaucoup de travail vidéo. Individuellement comme collectivement. Tout était filmé. Lors d’entretiens individuels, il m’expliquait ce qu’il attendait de moi, ce qu’il avait aimé et ce qu’il avait moins aimé de moi lors d’un match. On étudiait beaucoup l’équipe adverse, on savait comment elle allait se déplacer. C’est le fait de s’habituer à sa méthode qui nous a permis de faire la différence sur le terrain. J’étais très content de travailler avec lui. Il a su m’apporter beaucoup de confiance.
Un vrai engouement a entouré le club lors des débuts de Bielsa. Le Vélodrome faisait toujours le plein. Comment l’équipe vivait cette situation de l’intérieur ?
Super bien ! Marseille, c’est très spécial. Soit tout va bien soit tout va mal. Quand tout va bien, c’est extraordinaire. Le peuple olympien était en folie lors de ce début de saison. Je pouvais le constater lorsque je me baladais dans la ville. Je pouvais sentir que les mecs aimaient leur club et étaient fiers de leur équipe. On produisait du beau jeu, ce qui a pu faire rêver les supporters de l’OM. Certains journalistes ont aussi été surpris par le jeu qu’on a su développer. L’équipe se connaissait par cœur. Par exemple, quand j’étais sur mon côté droit, je savais quel appel de balle Dédé Gignac allait faire.
En janvier, tu as la possibilité de jouer la CAN avec la Côte d’Ivoire. Pourquoi n’as-tu pas pris part à ce tournoi ?
Au départ, j’avais vraiment envie d’aller à la CAN. J’ai eu une discussion avec le coach, Hervé Renard. Tout s’est très bien passé. D’un commun accord, on a pris une décision : j’allais rester à Marseille. Il était compréhensif dans le sens où il savait que l’OM allait perdre Nicolas Nkoulou et Dédé Ayew avec la CAN. Mais surtout, il était conscient que c’était ma première vraie saison dans un grand club.
Ces dernières semaines, l’organisation de la CAN en pleine saison européenne a fait débat. Quel est ton avis à ce propos ?
Je pense que les joueurs doivent s’imposer. Ils doivent dire à leur club qu’ils veulent vraiment participer à la compétition. La CAN est un tournoi très important, au même titre que l’Euro par exemple, même si certains la négligent sans vraiment savoir pourquoi. C’est un sujet assez complexe. Personnellement, je pense que les clubs qui interdisent à certains joueurs de prendre part à la CAN doivent plutôt les encourager à y participer. Pour un Africain, c’est magnifique de jouer devant tout son continent.
Lorsque la Côte d’Ivoire a remporté la compétition, est-ce que tu as pu être frustré d'avoir manqué un tel événement ?
Non, au contraire. La Côte d’Ivoire, c’est mon pays. J’étais très content, très heureux. J’aurais voulu faire partie de ce groupe qui a gagné la CAN mais on avait pris une décision commune avec le coach. La vie continue. Il ne faut pas avoir de regrets. Dans la vie, il n’y a pas que des regrets. Il y a aussi des bonnes choses à retenir de chaque expérience. Après la victoire de la Côte d’Ivoire, Hervé Renard est d’ailleurs venu à Marseille. On a pu évoquer ça ensemble, et on en a rigolé.
Tu restes donc à Marseille pendant la CAN. L’équipe traverse une seconde partie de saison un peu plus difficile. Comment l’expliques-tu ?
Si on regarde bien nos matchs, on méritait bien mieux. Je pense que l’arbitrage ne nous a pas aidé lors de certains matchs. Je me rappelle d’un but qu’on prend à Saint-Étienne. Un joueur adverse s’était appuyé sur Romain Alessandrini. Je me souviens aussi d’un déplacement à Lyon. Notre domination était énorme mais Lyon nous a pris en contre avec un super but de Yoann Gourcuff. Au match retour, Lucas Ocampos a marqué un but valable qui n’a pas été validé. L’équipe a perdu beaucoup de points sur ces matchs alors que le PSG était un peu en difficulté. Les départs combinés de Dédé (Ayew, ndlr) et Nico (Nkoulou, ndlr) à la CAN ont été difficiles pour l’équipe.
À quel point ?
C’étaient deux joueurs clés de notre ossature et deux éléments importants du vestiaire. Cela a fait du mal à l’équipe dans le sens où notre système de jeu était très particulier. Le coach ne faisait pas trop tourner et évoluait souvent avec les mêmes joueurs. Ceux qui sont rentrés dans l’équipe pour remplacer Dédé et Nico manquaient de repères et de compétition. Ils ont dû s’adapter. Cela a fait défaut à l’équipe.
La cause n’est donc pas physique, comme beaucoup ont pu l’affirmer ?
Non, pas du tout ! Nous n’avons pas perdu le championnat car nous nous sommes trop donnés pendant la première partie de la saison. Comme je l’ai évoqué, ce qu’il s’est passé à Saint-Étienne ou à Lyon et dans d’autres matchs encore a été très contraignant pour le club. Quand tu joues le titre, tu n’as pas le droit à l’erreur. Avec la VAR, le but d’Ocampos aurait été validé par exemple. Au final, cela nous a coûté très cher.
L’intersaison suivante est marquée par le départ surprise de Bielsa. Comment as-tu pris la nouvelle ?
J’ai accepté son choix. C’est sa carrière. Aujourd’hui, les entraîneurs viennent et partent, comme les joueurs. On a dû s’adapter à un nouvel entraîneur, avec une nouvelle méthode et un nouveau système, ce qui n’est jamais évident. Si Marcelo était resté, tout aurait été différent. Il connaissait parfaitement son effectif. Il savait tout de chaque joueur. Je pense que cela aurait pu donner une très belle équipe de l’Olympique de Marseille.
C’est donc l’Espagnol Míchel qui le remplace. Quelle est ton opinion à propos de lui ?
Son approche était complètement différente de celle de Marcelo. C’était même l’opposé, même si cela reste quand même un bon coach ! Il ne faisait pas autant attention aux petits détails et n’était pas autant perfectionniste. Avec Marcelo, on avait droit à des séances très intenses. On souffrait. Ce qui n’était pas le cas avec Míchel. Même si encore une fois, ses entraînements étaient de bonne qualité.
Cette saison de l’OM est marquée par le niveau stratosphérique de Lassana Diarra. Qu’est-ce que cela t’évoque ?
C’était important d’avoir un joueur comme Lass dans le vestiaire. Il dégageait beaucoup de sérénité. Tu sais que quand tu es en difficulté tu peux compter sur lui. Tout n’a pas été facile pour lui d’un point de vue personnel. Certains supporters et journalistes pensaient qu’il était cramé lors de son arrivée. Il a su leur montrer le grand joueur qu’il est. Personnellement, j’aurais aimé voir la paire Lass Diarra – Abou Diaby. C’est vraiment dommage de ne pas avoir connu ça.
Après une saison compliquée pour le club, tu t’engages à Watford. Pourquoi ce choix ?
J’aurais pu rester à l’OM, mais le club avait besoin de vendre des joueurs pour faire rentrer un peu d’argent frais dans les caisses. Quand j’ai dû partir, mon choix s’est porté sur Watford et la Premier League même si j’avais de nombreuses autres possibilités.
Ta préparation est tronquée par une blessure au pied. En quoi cela a-t-il été problématique lors de ton arrivée ?
Déjà, quand j’arrive, je suis blessé. Je me suis fait mal en sélection. Le médecin de l’OM à l’époque, Christophe Baudot, m’a beaucoup conseillé par rapport à ma blessure. Il a fait un rapport au service médical de Watford avant que je signe là-bas. Ma blessure devait durer trois ou quatre semaines mais la cicatrisation a été plus longue que prévue et malgré ça, on m’a forcé à reprendre plus tôt. Ma blessure s’est aggravée. Je ne pouvais même plus marcher. Je n’ai donc pas été inscrit en Premier League. Cela m’a mis un gros coup mentalement. Au final, ma blessure a traîné pendant un an et demi.
Fin janvier, tu es de nouveau retiré de la liste des joueurs inscrits en Premier League alors que ta situation avait été réglée au début du mois. Sur le moment, quelle a été ta première réaction ?
Le deuxième ou le troisième gardien du club s’est blessé quelques jours avant la fin du mercato. C’est là que j’ai été éjecté de la liste. Sans en être informé. Au final, je crois que j’ai dû apprendre la nouvelle un jour avant la fin du marché des transferts. J’ai pété les plombs ! Je l’ai très mal pris. J’ai pris ça comme un manque de respect. J’ai dit aux dirigeants que ce n’était pas normal et que je ne pouvais pas rester au club dans ces conditions.
En quoi cet épisode a-t-il mis un frein considérable à l’évolution de ta carrière ?
Ma blessure et l’ensemble des décisions qui ont été prises dans la foulée m’ont été fatales. Je venais d’arriver, je ne me voyais pas partir au clash avec Watford. D’autant plus qu’une certaine somme avait été dépensée pour moi. Ce n’était pas évident. J'ai pris mon mal en patience. J’avais tellement envie de retrouver les terrains que j’allais jouer avec la réserve de Watford. Je voulais être bien physiquement pour retrouver un nouveau défi.
Au bout d’un an et demi, tu signes finalement à Lens dans le cadre d’un prêt. En quoi c’était important pour toi de retrouver du plaisir ?
C’était un soulagement. C’était important de trouver un nouveau challenge à titre personnel après plusieurs mois sans jouer. Mais même pour aller à Lens, je me souviens que cela avait été compliqué ! Heureusement, j'ai bien pu y signer au final. Le plus important, c’était vraiment de jouer. Revenir en France, c’était une belle opportunité pour moi.
Tu évolues ensuite à Ankaragücü puis à Kayserispor. Pourquoi rejoindre la Turquie après ton expérience de six mois à Lens ?
Après mon prêt à Lens, j’aurais pu retourner en Angleterre. J’étais toujours sous contrat avec Watford mais d’autres clubs anglais, la plupart de Championship, étaient intéressés par mes services. Mais je ne me voyais pas revenir en Angleterre après ce que j’avais connu. J’avais le choix entre la Turquie et l’Espagne, mais je souhaitais vraiment voir autre chose.
Qu’est-ce que tu peux me dire sur le football turc en général ?
La Turquie me fait un peu penser à Marseille dans le sens où le peuple turc aime le foot. Les supporters sont très passionnés, comme au Vélodrome. Quand je suis parti d’Ankara, j’aurais pu aller à Trabzonspor ou à Başakşehir mais finalement cela ne s’est pas fait et je suis allé à Kayseri. Il y avait un bon projet avec Emmanuel Adebayor notamment, mais je n’ai signé qu’un an. En Turquie, je n'ai signé que des contrats d’un an pour être disponible au cas où un bon projet se présentait à moi. J’ai pu rater des bons clubs de première division à cause de ça d'ailleurs.
Cette saison, après une première expérience en deuxième division du côté de Samsunspor, tu as rejoint le club de Denizlispor. N’avais-tu pas d’autres possibilités ?
Après Kayseri, j’étais libre de tout contrat. C'est à ce moment-là que le président de Samsun m’a contacté. J’étais sur Paris et j’avais une certaine appréhension quant à un potentiel retour en Turquie. Il a su me convaincre en me présentant un projet ambitieux, même si je n’étais pas très chaud au départ (rires). Après Samsun, j’ai encore raté plusieurs clubs de première division à cause de ma volonté de ne signer qu'un an avec mon prochain club. La situation sanitaire liée au coronavirus n’a pas arrangé les choses. Il faut aussi savoir qu’en Turquie, il y a un quota en ce qui concerne le nombre de joueurs étrangers. Il n’est pas possible d’aligner une équipe entièrement composée d’étrangers. La plupart des clubs de première division ne pouvaient pas recruter un nouvel étranger. Et comme je ne me voyais pas rester sans jouer une fois de plus pendant de nombreux mois, j'ai signé à Denizlispor.
Vous venez d’éliminer Galatasaray à l’extérieur en coupe. Est-ce qu’il y a un coup à jouer dans cette compétition ?
Pourquoi pas ? On vient d’éliminer un favori. Personnellement, j’étais suspendu donc je n’ai pas pu jouer mais l’équipe s’est qualifiée pour le tour suivant et c’est l’essentiel. Après, avec un peu de recul, je pense que l’objectif prioritaire du club est de bien figurer en championnat. L’équipe n’a pas bien débuté la saison. Un nouveau coach est arrivé. On va essayer de remonter la pente pour accrocher une place pour les play-offs en fin de saison.
Quelles sont tes ambitions pour la suite de ta carrière ?
Le fait d’aller à l’étranger m’a permis de découvrir de nouvelles cultures. En plus, je parle anglais couramment, ce qui est un plus. Si j’ai l’opportunité de retourner en France, je fonce ! Après, si je dois rester en Turquie, cela ne me dérange pas non plus. Aujourd’hui, je suis très bien physiquement et j’enchaîne les matchs. Je veux jouer encore longtemps. Le plus important, c’est de jouer. Cela me donne plus de visibilité.
Peux-tu nous révéler ton onze de rêve ? En t’incluant dedans et en ne choisissant que des anciens coéquipiers.
Tu me demandes quelque chose de compliqué, ce n’est pas gentil (rires) ! Je vais mettre Steve (Mandanda, ndlr) dans les buts. Moi à droite, même si j’aurais préféré être sur le banc ou dans les buts (rires). Dans l’axe, Nico Nkoulou et Cláudio Caçapa. À gauche, Ben Mendy. Au milieu, Yaya (Touré, ndlr) avec Lass Diarra. J’aurais pu citer Abou Diaby aussi, mais il n’a pas beaucoup joué à l’OM. Dimitri Payet en numéro dix avec Sydney Govou à droite et Dédé Ayew à gauche. Et en pointe, Didier (Drogba, ndlr). Je n’ai pas le choix (rires). Même si j’aurais pu faire une petite place à Dédé Gignac.
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