EXCLU - George Ilenikhena : « On ne devient pas buteur, on naît buteur » | OneFootball

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·6 novembre 2025

EXCLU - George Ilenikhena : « On ne devient pas buteur, on naît buteur »

Image de l'article :EXCLU - George Ilenikhena : « On ne devient pas buteur, on naît buteur »

À seulement 19 ans, George Ilenikhena incarne déjà le futur au poste de numéro 9.Recruté pour 20 millions par l’AS Monaco à l’été 2024, « La gâchette » n’a pasencore gagné ses galons de titulaire en Principauté même s’il a affiché quelques prédispositions rares. Attiré par le but depuis son plus jeune âge, le gamin d’Antony (Hauts-de-Seine) décrypte avec précision les particularités de son poste.


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Comment es-tu devenu attaquant ?

Je suis passé attaquant à l’âge de 9 ans. Avant ça, je jouais à tous les postes. J'ai joué gardien, milieu de terrain, j'ai joué partout. Un week-end, j’étais gardien de but avec l’équipe A, et le match suivant, je suis allé avec l’équipe B. J’ai joué avant-centre, j’ai mis un triplé et une passe dé, et depuis ce jour-là, je suis passé attaquant. Et je n’ai plus voulu changer de poste (sourire).

Quand tu as démarré le foot, tu n’étais pas attiré par ce poste ?

Non, pas du tout. J'ai testé tous les postes pour savoir lequel me plaisait le plus, où je me sentais le mieux. Et en tant que numéro 9, j’ai ressenti un truc différent, comme si ce poste était fait pour moi, du coup, j’ai bossé pour devenir le meilleur possible.

Tu as été gardien, tu connaissais la sensation d’avoir un attaquant en face de toi. 

Le poste de gardien, c'est dur. En plus, j'étais gamin, on jouait sur un petit terrain. C’était vraiment compliqué. Il fallait avoir les bons déplacements, savoir comment il fallait bouger. Quand on attaquait, je restais dans le but, je regardais le jeu, c’était ennuyant pour moi, en tant qu’enfant. Et après ce fameux match où j’ai mis un triplé, j’ai dit : « Je kiffe ce poste, c’est trop bien de mettre les ballons au fond des filets ! ».

Tu te souviens de ce triplé ? 

Je ne me souviens plus des buts, mais je me souviens de la passe décisive. On a joué sur moi, j’ai décalé mon partenaire et il a marqué seul face au but. On était en U10, ça remonte, je ne me rappelle pas de tout (rires).

À quel moment as-tu compris que tu ne voulais faire que ça : marquer des buts ? 

En U11/U12, avec mon nouveau coach, Tom Bouville, au club d’Antony. Là, j’ai vraiment compris que ce poste était fait pour moi. J’ai vraiment bossé, c’est le seul qui a cru en moi à l’époque. Il m’a bien fait travailler en tant que numéro 9. Et au bout d’un moment, je me suis dit : « Ce poste est fait pour moi ».

Tu aimais avoir le numéro 9 dans le dos donc. 

Quand j'étais petit, j'avais souvent le 11 ou le 14. J'ai vraiment commencé à avoir le 9 en U15. Je m’en fichais du numéro, je voulais juste jouer, m’amuser, prendre du plaisir. Je ne prêtais pas attention au numéro.

Quand as-tu commencé à enchaîner les buts ? 

Ma saison en U14, j’ai mis un paquet de buts. On m’a même surclassé avec les plus grands, j’avais mis 4 buts en 7 matchs avec eux. À partir de là, j’ai enchaîné, jusqu’à devenir un tueur dans la tête.

Comment devient-on un tueur dans la tête, du coup ?

En travaillant (il coupe). Après, je pense que c'est inné. L'instinct, le but, le truc, tu l'as comme ça (il claque des doigts), c'est un don de Dieu. Avec le travail, tu perfectionnes des choses, mais je pense que c'est inné. Pour moi, on ne devient pas buteur, on naît buteur. Soit tu as le truc, soit tu ne l’as pas, tout simplement.

Quels sont les gestes qui t'ont fait comprendre que tu étais un buteur ?

Petit, avec mon pied gauche, je tirais souvent de loin. Et quand je tirais, je visais bien. J’arrivais à viser les côtés, à avoir la précision, j'étais vraiment précis. D’ailleurs, on m’a donné un surnom, on m’appelle « La gâchette ». Ce sont mes frappes qui m’ont vraiment mis dedans.

Comment est venu ce surnom ? 

Je ne sais pas, les gens m’appelaient comme ça « La gâchette ». Ce surnom est apparu à Amiens. Et depuis, ce surnom ne m’a pas quitté.

Et à Antony ? 

Là bas, je comprends que si je marque beaucoup, des clubs pros vont s’intéresser à moi. Je signe en U15, c’est là que j’ai compris les choses, l’importance des stats, de marquer, d’être décisif. Lors du premier match, on joue Drancy, en U15 régional, on gagne 7-3 et je mets un triplé. À partir de là, c’était parti, je savais que j’allais tout casser. Malheureusement, le Covid est apparu et moi, j’avais signé juste avant…

Et quand tu arrives à Amiens ?

À Amiens, en U17, je mets 25 buts en 25 matchs. Cette saison-là était incroyable. J’en garde de beaux souvenirs. Au début, j’ai démarré la préparation avec les U16, et rapidement, je suis monté avec les U17 nationaux, avec les joueurs nés en 2005. Je n’ai pas quitté le groupe, j’ai bossé, ils m’ont fait confiance. Le premier match était difficile, on a perdu, et dès le deuxième match, je mets un triplé et une passe dé. Et à partir de là, j’ai enchaîné.

À ce moment-là, tu avais déjà une célébration en tête ?

Célébration, non. Je courais, je sautais, je célébrais avec les coéquipiers, c’est tout.

Tu empiles les buts puis tu montes avec les pros. Quelle sont les différences entre être un buteur en jeune et être un buteur en pro ? 

Comme je marquais avec les jeunes et en réserve, je me dis : « C’est bon, avec les pros, je vais faire comme avec les jeunes, je vais marquer tranquille ». Et là, je monte, premier match, je vois les gars en face, ils sont tous costauds, les duels sont rudes, je me dis : « En fait, je ne vais jamais marquer avec les pros ». Lors de mon deuxième match, on affronte Bordeaux, j’inscris mon premier but en pro. C’était incroyable, j’étais dans un autre monde, tu n’as même pas idée.

Quelles étaient tes sensations ? 

Je ne savais plus où j'étais. J'ai couru, j'ai célébré, je regardais partout. Je croyais que c'était faux, que c'était un rêve. Quand je marque, j’ai un temps de réaction pour aller célébrer, car je n’y crois même pas, je n’en reviens pas. J’étais dans une dimension parallèle (rires).

Avant le match, tu imaginais que tu allais marquer ?

Ouais, ça m’arrive souvent avant les matchs. Je m'imagine des scènes, je me pose et je visualise les actions. Et souvent, ça arrive !

En jeune, tu profitais de ton gabarit, avec les pros, tu ne pouvais plus, non ?

Chez les jeunes, j'étais grand, costaud. Je jouais beaucoup sur ça. Et quand tu arrives avec les adultes, tu vois qu’ils sont tous costauds, ce sont des papas. Tu te dis : « Ouais, il faut vraiment changer un truc, il faut un peu plus jouer avec la tête ». Lors de mon premier match, j’ai tout de suite senti que les duels étaient plus durs, que je n’allais pas passer mes adversaires aussi facilement. J'ai dû travailler pour mieux adapter mon jeu, changer des choses, pas forcément jouer sur mon physique, mais réfléchir davantage et être malin.

Comment as-tu travaillé le fait de jouer avec davantage de réflexion ? 

Avec l'analyse vidéo, j’ai un bon entourage, de nombreux professionnels m’épaulent au quotidien. Je travaille chaque semaine avec eux, on regarde mes matchs, on analyse ce que je fais, comment je peux m’améliorer. Tout ça m'aide beaucoup.

Quelle est la différence entre le George des débuts et celui d’aujourd’hui ? 

Mon jeu dans sa globalité. J’ai de meilleurs déplacements, j’ai une vraie intelligence de jeu, je ne joue pas forcément sur mes aptitudes athlétiques. J’analyse mieux le jeu, je me déplace mieux, je participe au jeu, il faut aussi souligner ce truc-là. Avant, je marquais beaucoup de buts, mais je ne participais pas au jeu. Je ne venais pas toucher les ballons, je n’aidais pas l’équipe, je me contentais de prendre la profondeur, de jouer dos au jeu et de marquer les buts. Quand j’ai commencé à jouer en pro, j’ai changé tout ça, je viens pour participer au jeu, j’aide l’équipe, je combine plus avec les autres.

As-tu des déplacements préférentiels ? 

Je suis un attaquant axial qui aime se déplacer latéralement. J’aime faire mes appels entre le défenseur central et le latéral, ou sinon, entre les deux défenseurs centraux, voilà mes déplacements préférentiels. J’aime me placer entre deux joueurs à chaque fois.

Comment se crée-t-on une situation de but ? 

Grâce à la mobilité. Il faut être constamment en mouvement, il ne faut surtout pas être statique et attendre le ballon. J’ai énormément travaillé cet aspect : la mobilité. Avant, j'attendais les ballons. Je pouvais faire un match sans toucher le ballon, mais je marquais grâce à mon gabarit notamment. Chez les pros, ça m'a perturbé, je pouvais finir un match en ayant touché seulement quatre ballons, mais je ne marquais pas… J’étais frustré. La mobilité, c’est un truc essentiel pour se créer des situations, il faut participer au jeu, aider l’équipe et ensuite, les choses viennent naturellement.

Comment on gère le fait d’être en situation d’échec ? 

Il faut rester focus. J'ai aussi appris à ce niveau : la concentration. Même quand ça va mal, il faut travailler, travailler, travailler, travailler et ça va payer.

As-tu déjà connu des moments de doute ? 

Oui, l’an dernier, c'était une saison un peu compliquée, j’étais en période d’adaptation. Nouvel environnement, nouveau club. C'était un peu dur parfois. J'étais par moments dans le trou, mais mes proches sont souvent là pour moi, ils m'entourent, ils m'encouragent, du coup, je n'ai pas lâché. C’est mon tempérament aussi, je ne lâche jamais. J’ai un gros mental et ça m’aide.

Quand tu regardes George Ilenikhena à la télévision, quel est ton avis ? 

Je me dis : « J’ai bien évolué par rapport à avant ». Quand je me regarde maintenant et à l’époque, il y a vraiment un changement, une différence. Je vois un joueur qui réfléchit, qui est là, qui a de nombreuses cordes à son arc. Avant, je jouais beaucoup sur ma vitesse et mon physique. Et maintenant, on voit que ma palette a évolué.

Tu te renseignes sur tes adversaires avant tes matchs ? Les défenseurs, les gardiens ? 

Évidemment. Souvent, les coachs nous envoient les informations. Mais souvent, je regarde moi-même. À la maison, je mets sur la télé ou sur mon téléphone, je regarde ce qu’ils aiment faire, ce qu’ils n’aiment pas. Et ça m’aide.

Et quand ton défenseur te provoque ? 

Je ne suis pas un mec qui aime le conflit. Je ne réponds pas, je ne fais pas attention aux provocations, et si je dois répondre, c’est sur le terrain, en jouant au football. 

À quel moment, tu t’es dit : « Je suis un buteur » ? 

Lors de ma saison à Anvers, avant de signer à Monaco. Pour ma première saison pleine en pro, j’ai mis 14 buts à seulement 17 ans. J’ai réussi à vraiment reproduire avec les adultes ce que je faisais chez les jeunes. Et là, je me suis dit : « Il y a vraiment, vraiment quelque chose en moi ».

À Monaco, tu enchaînes moins les buts, car tu as moins de temps de jeu. Doutes-tu de ton côté buteur ? 

Non, pas du tout. J'ai toujours gardé confiance en moi. Même ici, on m'a toujours donné de la confiance, même quand ça allait moins bien. Donc, toujours bosser, bosser et ne jamais lâcher.

Pour le moment, tu as pour habitude de sortir du banc et d'être décisif. Est-ce plus facile de marquer quand on sort du banc ou quand on est titulaire ?

Non, c'est plus facile de marquer quand tu es titulaire parce que tu as plus de temps de jeu, plus de minutes. Souvent, quand tu rentres, tu as 10 minutes, 5 minutes. Il faut faire le taff en peu de temps, donc c'est dur.

Mais tu as aussi le temps d’analyser l’adversaire sur le banc. 

Ouais, c'est vrai aussi, c'est vrai.

Les défenseurs sont fatigués.

C'est vrai, les défenseurs sont fatigués, c'est la fin du match, tout le monde est fatigué, quand tu entres, tu es frais. C'est plus facile, mais pour moi, je pense que c'est plus facile de marquer quand tu es titulaire (sourire).

Après ton premier but en professionnel, tu étais dans un état second. Aujourd’hui, tu as toujours la même sensation après un but ? 

Non, c’est fini, je suis habitué. La première fois, tu joues en pro, tu entres, tu marques, c'est quelque chose d'incroyable. Mais maintenant, je suis habitué, j'ai déjà marqué plusieurs buts en pro. Donc maintenant, c'est plus facile pour moi de gérer mes émotions.

L’attaquant, c’est celui qui est à la conclusion, celui qui marque le but, celui sur qui l’équipe compte. Comment gérer cette pression ? 

Moi, je suis un gars qui aime la pression (sourire). J'aime quand tout repose sur moi. Tu es celui qui doit faire gagner ton équipe, ça te met une bonne pression. J’aime prendre la lumière.

Et ça te vient d'où ce truc-là ?

Depuis que je suis attaquant, je veux faire briller, faire gagner l’équipe et briller aussi. Quand tu marques, tu fais gagner ton équipe, du coup, c'est toi le boss, c'est toi le roi, c’est toi que tout le monde aide. Et moi, c'est ce que j’aime (sourire).

Le but, c'est quoi ? D'être le roi de Monaco ?

J'espère. Cette saison est importante, je veux aider l’équipe, être décisif et faire gagner mon club. On a la Ligue des Champions, le championnat, la Coupe, il faut répondre présent. J'espère aider l'équipe au maximum, marquer le maximum de buts et atteindre mes objectifs personnels.

Tu as un objectif de buts en tête ?

Ouais, je me suis fixé entre 10 et 15 buts. Pour l'instant, j’en suis à deux. Donc, bosser, bosser, on va aller chercher la barre des 10/15 buts cette saison.

Il faut faire honneur à ton surnom…

Exactement, il faut qu’il reste. Je l’ai depuis un moment, il ne faut pas qu’il me quitte (sourire).

Qui sont les attaquants que tu aimes regarder ?

Déjà, mon idole, c’est Cristiano. Et actuellement, franchement, Haaland. Je le regarde beaucoup à City, je m’intéresse à ses ses déplacements notamment. C'est un attaquant qui a faim, un tueur. Donc, je m'inspire de lui.

Et quand tu étais petit ? 

Lewandowski, quand il était au Bayern, c'était mon préféré. Je regarde aussi R9 et Luis Suarez du Barça, évidemment. Ces mecs-là, c’est des tueurs, tu leur laisses une demi-occasion, ils vont marquer. Tu connais, ils ne vont pas rigoler, chipoter ou parler pendant 10 ans. Avec eux, c’est une occasion = un but. C'est un truc que j'aime beaucoup chez ces attaquants.

Et quand on loupe une occasion immanquable, que se passe-t-il dans sa tête ? 

Moi, personnellement, quand je rate une grosse occasion, sur le moment, je me dis : « J’aurais dû la mettre au fond ». Mais il ne faut pas se laisser perturber car une seconde après, tu peux en avoir une autre. Donc si tu es perturbé, tu vas encore rater. Donc moi, je suis un mec, je reste focus. Même si je rate, la prochaine, je dois la mettre au fond. Je me dis : « Concentre-toi sur tes prochains ballons, ça va rentrer ». Les supporters peuvent huer, mais tu as aussi tes coéquipiers, ils t’encouragent et tu ne lâches pas pour planter la suivante. Je ne baisse jamais la tête, c’est impossible pour moi. Tant que je suis sur le terrain et que le match n’est pas fini, je sais que je peux en avoir une autre, donc je reste focus.

Tu entres sur le terrain en étant sûr de marquer ? 

Non, pas forcément. Je ne me dis pas : « Je vais marquer » ou « Il faut absolument que je marque ». Mais c’est mon objectif : jouer, marquer, aider l’équipe. Je prépare un match pour ça aussi.

Et quand on ne marque pas ?

Quand on ne marque pas en tant qu’attaquant, c'est frustrant. C'est dur par moments. Quand tu fais un match, tu ne marques pas, tu te dis : « Dommage, j'aurais pu marquer, mais je n'ai pas marqué ». Mais il faut toujours penser à l’après. Le match est fini, tu n’as pas marqué, il faut penser au match suivant, car tu sais que tu auras de nouvelles opportunités de marquer. En plus, à Monaco, on joue tous les trois jours. Donc il faut vite se remettre dedans.

Comment faire quand on est remplaçant et que le titulaire n’arrête pas de marquer, comme Mika Biereth la saison dernière ? 

Franchement, pour moi, c'était dur. Il est arrivé, il a mis 13 buts en deux mois. C’est quelque chose de fort quand même. Tu ne peux pas sortir un mec qui marque autant. Donc c'était dur, mais je n'ai pas lâché, j'ai bossé. J'ai gratté des minutes. J'ai pu mettre six buts la saison dernière. C’était compliqué, mais je n'ai pas lâché. J'ai toujours bossé.

À ce moment-là, on se dit : « Je ne vais jamais jouer » ?

C'est ça, tu te dis : « Le mec ne fait que marquer, il ne va jamais sortir, il va toujours jouer ». Je me préparais à chaque fois. On ne sait jamais. À tout moment, le coach peut te dire : « Demain, tu seras titulaire ou tu vas entrer en jeu, tu vas jouer ». Donc moi, je me tenais prêt pour répondre présent.

Pour toi, l’attaquant, doit être titulaire, doit être mis en confiance et on doit lui laisser la place ?

C'est vrai qu'un attaquant a besoin de confiance. Un attaquant pas en confiance, c'est dur. Quand les gens ont confiance en toi, c'est plus facile. Oui, il faut vraiment jouer.

Comment on gère la concurrence tout en sachant qu'on n’est pas le titulaire ? 

Il ne faut pas baisser les bras, il ne faut pas lâcher. Il faut toujours bosser et montrer que tu as faim. Si ton concurrent joue, et toi, tu baisses les bras ou tu te plains, ce n’est pas bon. Les coachs n’aiment pas ça de toute façon. Ils aiment bien les mecs qui charbonnent, qui ne lâchent pas. Souvent, ils leur donnent une chance après.

As-tu une spéciale ? 

Pour l'instant, je ne l'ai pas encore sortie, mais il y a un truc que j'aime beaucoup, c'est : tirer en force avec finesse. Tu vois, tu tires fort, mais tu l'enroules bien. Un enroulé avec de la force quoi. Souvent, les joueurs tirent en finesse, mais ça ne va pas vite, ce n’est pas fort. Moi, j’aime tirer fort mais en finesse, comme Adriano un peu.

Quand on enchaîne les buts ? On se sent invincible ?

Tu te dis : « Là, je suis sur une bonne lancée, il faut la garder ». On ne se sent pas invincible, car du jour au lendemain, on ne sait jamais, mais tu es vraiment en confiance. Et quand tu es comme ça, un attaquant en confiance, tu es vraiment fort. Tu n’hésites pas à prendre ta chance, à tenter des choses.

Tu en es la preuve, tout peut aller vite pour un attaquant, tu as déjà connu deux transferts. Comment les choses se passent ? 

Tout est allé trop vite. J’ai signé pour 6 millions à Anvers, j’ai mis 14 buts et l’été d’après, j’ai signé pour 20 millions à l’AS Monaco, mon prix a triplé ! Depuis mes débuts, tout est allé vite pour moi. J'arrive à Amiens, je ne fais même pas une demi-saison, je monte avec les pros. Je passe 6 mois avec les pros, je signe à Anvers. Je fais une saison, je signe à Monaco, donc ça va vite. C'est la première fois que je fais deux saisons dans un club.

Tu dois aussi gérer le prix de ton transfert, tu y penses ? 

En plus, je ne suis pas arrivé comme un « jeune », Ok, j’avais 17 ans au moment de ma signature, mais j’ai signé pour 20 millions. Quand tu signes pour ce montant-là, tu n’es pas un petit, on ne regarde plus ton âge. Quand on te recrute à ce prix-là, les gens t’attendent, ils veulent voir ce que tu as dans le ventre. C’est vrai que tu as une pression, et moi, malgré tout, je restais jeune. Du coup, les gens me regardaient attentivement. Je sais ce qu’ils se disaient : « Oui, 20 millions pour un joueur de 17/18 ans, c’est vraiment beaucoup, est-ce qu’il en vaut la peine ? ». Ils voulaient savoir si je valais cet argent-là.

Et alors, tu les vaux ou pas ?

(Rires) Franchement, là, je commence à monter en puissance. Il faut que je prouve que je vaux vraiment ces 20 millions.

Marquer en Ligue des Champions, marquer en Ligue 1 et marquer en Coupe de France, est-ce la même chose ?

Non, pas du tout. La Ligue des Champions, c’est la plus grande compétition européenne. Quand tu marques dans cette compétition, c'est vraiment quelque chose de grand, d'incroyable. Il y a des joueurs comme Cristiano, Messi, les plus grands joueurs ont joué cette compétition, ils ont marqué. Donc toi, marquer dans cette compétition, c'est vraiment incroyable et c'est quelque chose d'unique.

Mais marquer un but, ça reste marquer un but, non ?

C'est vrai, mais la Ligue des Champions, c’est un autre monde. C'est vraiment quelque chose d'incroyable.

Comment décrirais-tu le buteur parfait ?

Le plus important, c’est le jeu sans ballon, ce sont les déplacements et surtout, avoir l’instinct du buteur, être un tueur dans l’âme. Je prendrais le jeu sans ballon de Cavani, le jeu de tête de Haaland, la vitesse de Mbappé, la finition de Lewandowski au Bayern et le sens du but de Haaland également.

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