EXCLU - Iyad Mohamed : « Je suis quelqu’un de calme sur le terrain » | OneFootball

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·28 décembre 2024

EXCLU - Iyad Mohamed : « Je suis quelqu’un de calme sur le terrain »

Image de l'article :EXCLU - Iyad Mohamed : « Je suis quelqu’un de calme sur le terrain »

La Ligue 2 est un championnat qui recèle de nombreux talents. Chaque année, plusieurs pépites franchissent le cap et brillent dans l'élite. Tous les mois, Onze Mondial part à la découverte de ces cracks de l’ombre. Gravement blessé en fin de saison dernière, Iyad Mohamed (23 ans) a réalisé un sprint final remarqué. Reparti sur les mêmes bases, le milieu de terrain du Pau FC suscite les convoitises des spécialistes.


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Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance ?

J'ai grandi à Dunkerque, au sein d’une grande famille, on est une dizaine. Mon père a fait venir mes frères des Comores en 2010. Il a aussi amené des sœurs qui n'étaient pas mes sœurs, mais comme elles ont vécu avec nous,  je les considère comme mes sœurs. Nous étions une famille nombreuse, mais heureuse. On vivait dans un quartier plutôt calme, je dirais même paisible. Mon père est maçon, ma mère ne travaille pas. J’étais l’avant-dernier de la famille, donc le petit chouchou (sourire).

Tu étais quel type de garçon ?

J’allais tout le temps au city, je passais mon temps là-bas avec mes cousins et mes frères. À l’école, j'étais calme. Je n’ai jamais eu de reproches concernant mon comportement durant ma scolarité. J’étais un élève normal, j’ai obtenu mon bac puis arrêté l’école. Je me débrouillais en histoire et en français.

As-tu essayé d’autres sports ?

Je n’ai essayé aucun autre sport. Le foot, c’est depuis tout petit. Mes grands frères faisaient du foot, ils m’ont mis dedans.

As-tu une anecdote sur ton enfance ?

Je n’en ai pas vraiment. Juste quand je jouais dans mon petit club, à Fort-Mardyck, les gens voulaient toujours que mon père soit là, car il mettait l’ambiance, il faisait rire tout le monde. Mon papa est extraverti, donc ça lui plaisait aussi.

Formation

Peux-tu décrire ton parcours ?

J'ai commencé à Fort-Mardyck à 8 ans, car mes grands frères jouaient dans ce club. Tout s’est très bien passé, j’ai joué deux ans avec un coach qui s’appelait Anthony. Quand on a joué face à Dunkerque, les coachs adverses ont demandé à me voir en test. Et j’ai été retenu. J’ai aussi effectué deux saisons à Dunkerque, dans le même temps, j’avais fait des essais dans plusieurs clubs pros. J’ai choisi de rejoindre le LOSC en U14 durant mes années au collège. Tout se passait bien, mais comme j’ai redoublé, je ne suis pas resté à Lille. Je suis donc retourné à Dunkerque. J’y ai passé trois ans : de U16 à U19 première année. Lors d’un match face au Paris FC, les recruteurs de l’AJ Auxerre étaient présents. Mon profil les a interpellés. J’ai donc été faire un test à l’AJA qui s’est avéré concluant. J’ai signé un contrat stagiaire de deux ans. Tout allait bien, je m’entraînais avec les pros de temps en temps. Lors de ma deuxième année, j’ai participé à un tournoi avec les Comores U20 en Afrique du Sud. Ensuite, Auxerre ne me propose pas de contrat professionnel, mais me fait quand même signer un contrat apprenti. Je fais la préparation avec le groupe pro, j’intègre également la sélection A des Comores, je marque mon premier but avec eux et je participe à la CAN. J’ai d’ailleurs joué le tout premier match de l’histoire des Comores en Coupe d’Afrique face au Gabon. Je vis tout ça la même année sans avoir de contrat professionnel.

Pourquoi n’es-tu pas resté à Auxerre ?

C'est un concours de circonstances. Comme je n'avais pas signé directement, je me suis dit : « C'est peut-être mieux de prendre mon envol ailleurs ». Je remercierai toujours Auxerre. Le club m’a formé en tant que joueur professionnel. Je respecte beaucoup ce club. Mais c’était le moment de partir. En plus, on venait juste de monter en Ligue 1. Si je restais à l’AJA, j’allais être prêté. C’était la politique à ce moment-là. Je ne voulais pas être prêté, j'ai donc fait le choix de partir.

Parcours

Pourquoi avoir signé ton premier contrat professionnel à Caen ?

C'est le premier club qui s'est intéressé à moi, tout simplement. Je n’ai pas hésité. Dès mon arrivée, tout se passe bien. Je fais ma préparation. Au début, je suis dans le groupe, ensuite, je ne figure plus dedans. J’ai donc demandé à partir en prêt. Tout s’est bien déroulé au Mans. À mon retour, le Pau FC, avec le coach Nicolas Usaï, m’a contacté. Il me voulait vraiment. Donc j’ai foncé.

Tu as déjà fait plusieurs clubs, as-tu besoin de stabilité ?

Je suis venu à Pau pour ça, pour la stabilité. Je ne veux qu’une chose depuis le début : m’exprimer sur le terrain. C'est ce qui se passe à l'heure actuelle. Je me sens bien. C'est un club familial. C'est là où il fallait que je sois. Et je suis au bon endroit.

Et pourtant, tu te blesses gravement lors de ta première saison…

Oui, je participe au premier match, et lors de la deuxième journée à Caen, je me fais les croisés. Résultat : six mois d’absence. Le destin a voulu que ça m’arrive face à mon ancien club. Sur le coup, c’était compliqué à vivre, j’étais énervé, je savais que ça allait être long. Mais avec le temps, j’ai relativisé. Ce sont des étapes de la vie qui rendent plus fort. Je suis ensuite revenu et j’ai pu dispute les huit derniers matchs. Le coach m’a tout de suite fait confiance. Je le remercie pour ça. Aujourd’hui, j’ai repris la pleine possession de mes moyens, tout va bien.

As-tu connu des moments de doute pendant ton absence ?

Pas du tout. C'est une étape de la vie, il fallait suivre le processus et travailler sur d’autres aspects que le football.

Comment vois-tu cette nouvelle saison ?

J'espère que tout va bien se passer. On a bien commencé. J'espère qu'on va continuer à enchaîner, à carburer. Même si on sait qu'une saison, c'est long. Le but, c'est de perdurer le plus longtemps possible en étant performant. Je joue les matchs, le coach me permet de jouer, de m’exprimer, et j’essaie de lui rendre du mieux possible.

Comment juges-tu le niveau Ligue 2 ?

C'est un très bon niveau. Tout le monde peut battre tout le monde. C’est la lutte chaque week-end pour prendre des points. Et c’est plaisant.

Quel est l’objectif cette saison ?

Le club vise le maintien. Mais on ne se fixe pas de limite. Si on peut faire quelque chose, on va le faire.

Et toi, personnellement ?

On a tous des ambitions. Les ambitions, c'est mieux de les garder pour soi. Comme ça, à la fin, il n'y aura pas de mauvaise surprise.

Conclusion

Qui est Lyad Mohamed dans la vie de tous les jours ?

On s'entraîne tous les jours. Quand je rentre, je fais ma petite sieste, je joue un peu à la play. Je suis casanier. J’aime bien être avec mes proches. J’aime regarder les matchs à la télé. J’aime bien les séries Power et Vikings et le film Gladiateur. Le personnage de Ragnar Lothbrok me plaît particulièrement pour son charisme.

Tu vis seul, comment gères-tu ton quotidien ?

Normalement, le midi, je mange au stade, le soir, je me fais à manger. Ma famille est fière de moi. Ils sont heureux de me suivre, de me voir à la télé. Quand ils peuvent venir au stade, ils viennent, ça me fait plaisir. Je n’ai pas de surnom, mais mon père aime m’appeler par mon deuxième prénom : Inoms. Les gens le font aussi.

Comment définirais-tu ton style de jeu ?

Je me considère comme un milieu récupérateur, technique, avec une bonne relance et un bon abattage. J’aimerais améliorer mon pied droit et mon jeu de tête. Sachant que je suis assez grand de taille, je mesure 1,91m. Je pense que je pourrais avoir un meilleur timing. Je veux être plus décisif offensivement avec mon jeu de tête. Je dois mieux placer mes ballons.

Tu analyses tes matchs ?

Je regarde tous mes matchs. Je regarde une fois le match entier, après je regarde mes actions en détail. Je dirais que j’ai une bonne relance et une bonne technique. Je suis aussi quelqu’un de calme sur le terrain. Voilà mes forces.

As-tu des exemples ?

J’aime beaucoup Pogba. Je lui ressemble sur quelques aspects de son jeu. J’aime m’inspirer des joueurs qui ont un profil semblable au mien. Je ne peux pas m’inspirer de Messi (sourire), on n’a pas le même gabarit, même si je suis fan de lui. Voilà pourquoi je regarde Pogba depuis petit. Même si j’aime aussi des joueurs comme Iniesta.

Qu’est-ce qu’un grand milieu de terrain selon toi ?

C'est un milieu de terrain qui sait tout faire. Un milieu de terrain qui récupère le ballon, qui relance bien, qui peut se projeter, qui peut marquer et faire marquer. La saison dernière, j’ai mis un but et délivré quatre passes décisives. J’espère être encore plus décisif, même si le coach ne me le demande pas spécialement. C’est une volonté personnelle. Je sais que je peux apporter plus.

Quels sont les objectifs avec les Comores ?

Nous sommes deuxièmes de notre poule de qualifications pour la Coupe du Monde. Pourquoi ne pas rêver de participer à un Mondial ? C’est extraordinaire d’évoluer pour les Comores. L’engouement est énorme, le pays s’arrête quand on a un match. C’est une grande fierté.

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?

Pompier. L’idée de sauver ou d'aider les gens me plaît.

Tu as des rêves ?

Participer à une Coupe du Monde avec les Comores. Et en dehors du foot, j’aimerais fonder une famille.

Si tu avais un super pouvoir, lequel choisirais-tu ?

La téléportation, pour aller partout quand je veux et rapidement.

Si tu devais terminer l'interview par une phrase qui te représente, tu dirais quoi ?

« Le travail paie. » Mon père m'a beaucoup répété cette phrase. Cette phrase veut dire beaucoup, parce que sans le travail, on ne peut pas faire grande chose, même avec du talent.

Tu te notes comment pour cette interview ?

Bien, je me suis senti à l'aise. Je dirais 6 sur 10.

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