OnzeMondial
·5 octobre 2024
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Grand passionné du Paris Saint-Germain, mais aussi joueur de poker avisé, Kool Shen, membre de la Team Pro Winamax, a pris le temps d'évoquer la toujours bouillante actualité de son club de coeur entre deux tournois lors du Winamax Poker Open de Bratislava.
Est-ce que tu es le plus footeux des joueurs de poker ?
Je dois être dans le Top 10 je pense ! Le plus accro, je ne sais pas, il y a quand même pas mal de mecs qui aiment bien le football.
Forcément, ça doit se brancher !
Dans la team, on a quand même quelques supporters du Paris Saint-Germain, comme Julien Sitbon (joueur de poker de la team Winamax). Je ne crois pas connaître de Marseillais, donc ça chambre moins, mais ça discute quand même bien ballon.
Est-ce que tu as déjà dû jouer un tournoi tout en regardant un match du Paris Saint-Germain ?
Bien sûr ! Il faut savoir se concentrer. Sur des matchs très très importants, notamment des grosses affiches de Ligue des Champions, je peux avoir la tablette pas très loin histoire de regarder en même temps, mais je dois aussi pouvoir me reconcentrer rapidement sur ma main à jouer. Dans ces moments-là, tu es forcément moins dedans.
Jouer au poker, où l’on doit savoir conserver ses émotions, ça te permet d’être plus calme devant un match de foot ?
Pas du tout. Je suis un fou malade devant les matchs du Paris Saint-Germain. Je ne suis pas en mode je vais casser une table, mais je pars en dépression quoi. Quand tu as une remontada comme face au Barça en 2017, tu le vis très mal pendant un long moment. Le lendemain, le surlendemain, tu te dis, ce n’est pas possible d’avoir perdu ce match. Pas uniquement la remontada d’ailleurs, des matchs importants avec le Paris Saint-Germain.
As-tu plus de mal à te remettre d’une défaite du Paris Saint-Germain ou d’un tournoi perdu au poker ?
Le poker, car c’est plus personnel. Ça va plus m’affecter. Le Paris Saint-Germain, ça n’est pas moi sur le terrain. Le poker, c’est moi qui est derrière la table. Tu es en train de mener et tu prends un sale coup, ça peut faire mal, mais on doit apprendre à gérer. Les premières années, j’avais du mal à m’y faire, je pouvais être marqué plusieurs jours. Aujourd’hui, avec les coachs, on relativise plus facilement, être dans la résilience, c’est important. Si ça te touche au point de mal jouer derrière, c’est que tu n’es pas un bon joueur, comme au football après les grosses défaites, il faut se relever.
Comment vis-tu ce début de saison du Paris Saint-Germain ?
Excité c’est un bien grand mot, car on a plutôt bien commencé avec une espèce de « vraie équipe », même si on connaît le discours. On a perdu les grosses stars, on arrive à voir un collectif se développer, mais quand tu regardes les derniers matchs, comme face à Gérone (interview réalisée avant Arsenal - PSG), où j’ai trouvé la performance ratée malgré la victoire. Certes, on a eu des occasions, mais on a du mal à marquer car il manque de finisseurs. J’attendais beaucoup de Gonçalo Ramos, sa blessure nous fait beaucoup de mal. Je l’attends de pied ferme en décembre. J’ai un peu plus de mal avec Kolo Muani. Dembélé, qui a marqué rapidement en début de saison, aurait pu être le leader, mais il a trop ce côté « On - Off ». Il peut te faire lever de ton siège à tout moment, c’est le genre de joueur pour lequel on paye des places, mais en finition, ça ne sera jamais un tueur qui peut te mettre 30 buts dans l’année. J’espère de tout mon coeur qu’il me fera mentir, mais je n’y crois pas trop. L’équipe est ce qu’elle est, mais il n’y a pas un joueur du PSG qui peut jouer à Manchester City en tant que titulaire. Vitinha peut-être ? Joao Neves ? Je ne suis pas très confiant pour cette année.
Forcément, la question qui trotte dans toutes les têtes, celle qui anime les débats : comment fait sans Kylian Mbappé ?
J’attends au tournant tous les gens qui ont dit que le départ de Kylian Mbappé était une bonne chose pour le Paris Saint-Germain. Car il a fait une mauvaise saison l’an dernier ? Il a quand même marqué plus de 40 buts toutes compétitions confondues avec l’équipe de France. Entendre Luis Enrique nous faire la démonstration de dire qu’il préfère avoir quatre joueurs à 12 buts plutôt qu’un mec qui te claque 45 buts ? Pour moi, ça ne marche pas comme ça. Quand un mec met 45 buts, les autres ont le droit d’en mettre 8, 9 ou 10. Le côté mathématique ne marche pas. Si on nous dit que dans le vestiaire, le mec était une galère, qu’il foutait bazar, c’est différent, mais ça, je ne suis pas dans le vestiaire donc je ne peux pas en parler. Si c’est ça le problème, OK, mais bon.
Et Bradley Barcola ?
Je l’adore, c’est un joueur incroyable, je voulais le voir titulaire à l’Euro avec l’équipe de France, mais on a pu voir que cette saison, quand le Paris Saint-Germain est dans le dur, lui aussi a un peu de mal. Mbappé, dès ses débuts, ses 17-18 ans, on ne voit quasiment jamais 2-3 matchs de suite sans planter, sans faire des différences. Ses périodes de creux sont très fines.
Ousmane Dembélé peut-il être le leader de cette équipe ?
Je ne veux pas être orienté que sur le résultat, mais malgré ses buts cette saison, je ne pense pas que ça deviendra le buteur de cette équipe. Je n’ai rien contre lui, au contraire, j’adore le joueur, il me fait rêver quand il déborde, c’est un mec frisson. Personne n’est capable de faire ce qu’il fait en un contre deux. Il est inarrêtable par moment, mais il a du déchet dans la zone de vérité.
Avec le départ de Mbappé, Luis Enrique est-il plus libre pour construire son équipe ?
Je suis d’accord. Mais a-t-on les joueurs pour vraiment tenir le jeu face aux gros ? Vitinha et Neves ont ses qualités là. Le jeu de possession, on peut l’avoir face à de nombreuses équipes de Ligue 1. Mais face à un cador, je ne pense pas que l’on puisse les écraser en possession. Je demande à voir. Potentiellement, on n’a pas ce niveau-là.
L’Olympique de Marseille ou Monaco peuvent-ils venir déranger le Paris Saint-Germain dans la conquête du titre ?
Ben Seghir, Akliouche… Monaco a du monde, et Marseille aussi ! Regardez le match de l’OM face à l’Olympique Lyonnais, qu’ils gagnent en infériorité numérique pendant 85 minutes, en plus à l’extérieur face à un rival, c’est fort, ça prouve qu’ils seront là toute la saison pour venir déranger le PSG. Roberto de Zerbi, ce n’est pas une révélation, mais c’est un super entraîneur. Bien sûr que l’on va avoir une grosse compétition et tant mieux j’ai envie de dire. On va avoir un vrai Classique, quand on va au Vélodrome ou qu’ils vont venir, ça va être dur, c’est bon !
On parle du Classique, l’homme qui va animer ce duel, c’est Adrien Rabiot…
Je suis un pur Parisien, mais je ne suis pas du style à dire « c’est impossible que tu joues un jour pour l’OM ». Mon pote Jérôme Leroy l’avait fait à l’époque, d’autres l’ont fait et le feront. Chacun gère sa carrière, personne n’est à la place de Rabiot, on n’est pas dans ses pompes. Je ne vais pas dire que je suis heureux de le voir signer à l’OM, mais ça ne va pas m’empêcher de dormir. Il va se faire siffler au Parc des Princes, c’est normal.
Pour finir, c’est vrai cette histoire qui dit que plus jeune, tu étais aussi supporter de l’OM avant de rapidement changer ?
Quand j’étais jeune, dans les années 1970, il y a deux Brésiliens qui signent à l’Olympique de Marseille, Paulo César et Jaïrzinho. Moi, je suis toujours fan du Brésil et en plus, le frère de mon père est Brésilien. Donc forcément, ça me fait apprécier l’Olympique de Marseille à l’époque. Et puis déjà, ils avaient une putain d’équipe. Pendant quelque temps, j’ai kiffé cette équipe, jusqu’au jour où je découvre le Parc des Princes avec mon frère qui m’amène quand j’avais 10 ans. Et là, t’es dans un stade, t’es Parisien, tu te dis que c’est chez toi, et que c’est ton équipe.
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