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·21 janvier 2025

🚹 EXCLU : l'Instant Tactique de Laurent Bonadei, sĂ©lectionneur des Bleues

Image de l'article :🚹 EXCLU : l'Instant Tactique de Laurent Bonadei, sĂ©lectionneur des Bleues

NommĂ© depuis quelques mois sĂ©lectionneur de l'Ă©quipe de France fĂ©minine, Laurent Bonadei se prĂȘte au jeu de l'Instant Tactique en exclusivitĂ© pour Onze Mondial.

Adjoint d’HervĂ© Renard entre 2019 et 2024, Laurent Bonadei a Ă©tĂ© nommĂ© sĂ©lectionneur de l’équipe de France fĂ©minine le 23 aoĂ»t dernier. Conscient de l’importance de sa nouvelle mission, « LB » n’a qu’un seul objectif en tĂȘte : remporter un titre majeur avec sa sĂ©lection. En attendant, le coach passĂ© par l’OGC Nice et l’AS Nancy-Lorraine prĂ©sente ses idĂ©es pour l’Instant Tactique dans les colonnes du nouveau numĂ©ro de Onze Mondial, disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.


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Ses principes de jeu

« La premiĂšre chose, c'est de vouloir marquer des buts et de ne pas en encaisser. Il faut avoir un Ă©quilibre entre le fait d'attaquer - mais aussi d'accepter d'attaquer en Ă©tant en dĂ©sĂ©quilibre - et de gĂ©rer au mieux les situations de crise. Quand on perd le ballon par exemple. Quand on attaque, on a le ballon, mais perdre le ballon peut arriver, forcĂ©ment. Dans ces moments cruciaux de transition, il faut ĂȘtre trĂšs rĂ©actif Ă  la perte de balle pour laisser le moins d'opportunitĂ©s Ă  l'adversaire. Je suis orientĂ© vers un jeu de possession avec l'utilisation de la largeur sur des temps plutĂŽt longs. Je recherche la verticalitĂ© sur les changements de rythme avec et sans ballon pour crĂ©er des dĂ©sĂ©quilibres chez l'adversaire entre une alternance de phases lentes et de phases rapides. Je veux aussi exercer un pressing intense sur l'adversaire pour l'empĂȘcher de dĂ©velopper son jeu, tout en gĂ©rant au mieux la supĂ©rioritĂ© ou l’infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, que ce soit au niveau offensif ou dĂ©fensif. Quand on va attaquer sur un cĂŽtĂ©, on va essayer de crĂ©er une supĂ©rioritĂ© numĂ©rique en quatre contre trois ou en trois contre deux. De la mĂȘme maniĂšre, si on va presser l’adversaire, on va amener de la densitĂ© pour isoler les joueurs ou joueuses pour crĂ©er un problĂšme et rĂ©cupĂ©rer le ballon assez vite. »

Les différences entre football masculin et féminin

« Dans mon approche, je me suis dit que j'allais me servir de mon expĂ©rience dans le football masculin pour apporter des choses un peu diffĂ©rentes Ă  ce football fĂ©minin. Avec les garçons, c'est plus terre Ă  terre, c'est plus frontal. En tant que coach, on donne beaucoup, les garçons prennent, prennent et prennent. Et il n'y a pas Ă©normĂ©ment de feedback. Les filles sont plus dans l’échange, elles apportent plus de rĂ©flexion, de construction et d’argumentation aussi aux diffĂ©rentes situations. Il faut davantage expliquer, passer plus de temps Ă  argumenter et Ă  donner les explications sur ce que l’on fait : comment, pourquoi, dans quel but. Laisser une joueuse sans explication, c'est lui donner l'opportunitĂ© de gamberger. Les joueuses, contrairement aux joueurs, ont tendance Ă  Ă©chafauder des scĂ©narios dans leur tĂȘte. Surtout lorsqu'elles jouent ou ne jouent pas. Si elles jouent Ă  un poste et pas Ă  un autre. Elles posent des questions et cherchent Ă  comprendre, il faut donc tout dĂ©tailler. Les garçons sont plus exĂ©cutants, on va dire. MĂȘme si, Ă©videmment, il y a quand mĂȘme de la rĂ©flexion chez eux aussi. Ils sont centrĂ©s sur eux et moins dans l'Ă©change. »

Comme distinguer un bon et un mauvais entraĂźneur

« Ce sont toujours des questions Ă  mettre dans un contexte. Certains diront qu'il est plus facile d'ĂȘtre entraĂźneur Ă  Madrid qu'Ă  Brest. Moi, je ne pense pas. C'est difficile d'ĂȘtre entraĂźneur au Real Madrid parce qu’il faut gĂ©rer des egos et une forte pression. À Brest aussi, on n'a pas la mĂȘme matiĂšre premiĂšre pour obtenir des rĂ©sultats. Le bon entraĂźneur, c'est celui qui va rĂ©ussir Ă  acquĂ©rir l'adhĂ©sion de tout son groupe, de tous ses joueurs, y compris des remplaçants. Le mauvais entraĂźneur, ça va ĂȘtre celui qui, Ă  un moment donnĂ©, n'aura plus le respect de ses joueurs. Ou qui va prendre des dĂ©cisions qui feront qu'il va sortir du projet parce qu'il va ĂȘtre influencĂ© par le contexte ou des mauvais rĂ©sultats. Le bon entraĂźneur, c'est celui qui rĂ©ussit Ă  garder le cap, quelles que soient les difficultĂ©s. Pep Guardiola connaĂźt une mauvaise sĂ©rie, il doit se poser beaucoup de questions, surtout qu’il a toujours Ă©tĂ© habituĂ© Ă  gagner. Est-ce que ça fait de lui un mauvais entraĂźneur ? Je ne pense pas. Il vit un moment difficile, ça va le rendre encore meilleur parce qu’il faut vivre ce genre de difficultĂ©s pour ĂȘtre un bon entraĂźneur. Rolland Courbis, un jour, avait dit Ă  Toulon : « Pour ĂȘtre un bon entraĂźneur, il faut avoir Ă©tĂ© dernier au moins une fois », il avait, peut-ĂȘtre, dit ça pour dĂ©fendre sa position au classement (sourire). »

Retrouvez l'intĂ©gralitĂ© de l’Instant Tactique de Laurent Bonadei dans les colonnes du nouveau numĂ©ro de Onze Mondial, disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.

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