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·10 novembre 2025
EXCLU - Nordine Ganso : « Robben est le joueur le plus sous-côté qui existe »

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·10 novembre 2025

Humoriste reconnu et affirmé sur la scène nationale, Nordine Ganso a longtemps joué au football. Joueur de couloir, habitué à percuter et provoquer, ce fan absolu d’Arsenal a, malheureusement, été repris par la réalité. Le Bordelais de 28 ans s’est donc orienté vers le stand-up, son spectacle « Violet » est (déjà) considéré comme un véritable succès. Sa passion pour le ballon rond reste, pour autant, ancrée en lui. Habitué à sillonner les stades d’Europe, l’artiste décrypte son amour pour le sport roi.
Voici quelques extraits de notre interview de Nordine Ganso. L’intégralité de cet interview de 2 pages est à retrouver dans le magazine n°376 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 16 octobre 2025.
Quel est ton rapport au football ?
C’est mon daron qui m'a mis dans le truc. Mon père est un fan de l’OM. J'ai donc commencé à kiffer le foot par son intermédiaire et puis, je suis tombé amoureux d'Arsenal en 2006 avec Thierry Henry. À partir de là, je n’ai jamais lâché. J'ai joué au foot très longtemps. J'ai joué dans plusieurs clubs autour de Bordeaux jusqu'à mes 18 ans. J'ai ensuite arrêté le foot pour me concentrer sur le stand-up, mais ce sport ne m’a jamais quitté, je suis un passionné.
Quel est ton parcours footballistique ?
J'ai joué jusqu'en U17 DH, l’équivalent du niveau R1 aujourd’hui. Quand j’ai atteint ce niveau, j’ai compris que ça allait être difficile d’aller au-dessus, j’ai donc arrêté. Je suis passé par Cenon, Lormont, Bassins et ma dernière équipe, Floirac, tous les clubs des villes autour de chez moi, à Bordeaux.
As-tu déjà effectué des essais ?
Oui, j’ai fait des essais au Stade Bordelais. Mais en fait, c'était l'année où je voulais arrêter le foot, donc j'ai fait ça pour me prouver des choses, et j'ai arrêté. En plus de ça, je n’avais pas été pris. Ça voulait dire : « Allez, faut arrêter » (sourire).
Tu étais quel type de joueur ?
J’étais ailier, je jouais sur le côté, j’étais rapide, j’avais une bonne « degz », j’étais fan de Robben ! Mais dans le délire, j’étais en mode Leon Bailey. Pour moi, le flow avait une importance de fou sur le terrain ! Si tu n’as pas de flow, je ne te regarde même pas. Sur mon côté, si le défenseur n’avait pas de flow, je me disais : « Il est guez ». Et souvent, j’avais raison. Quand le gars n’avait pas trop de flow, il était guez.
Donc toi, tu étais un mec qui accélérait dans le couloir, c’est ça ?
Exactement. Je jouais faux pied, j’étais gaucher et je jouais à droite, c’était pour enrouler mes frappes. Et souvent, ça rentrait. J'avais une bonne vision de jeu aussi, mais moi, j’avais zéro impact physique. Défensivement, je ne faisais aucun effort. Du coup, c'était un peu énervant pour les coachs.
Tu joues encore de temps en temps avec tes potes ?
Je fais beaucoup de five. Je devais faire la Coupe du Monde des influenceurs. Mais je n’ai pas pu y aller. Je fais beaucoup de matchs de gala, les matchs de charité. Le Variété Club de France m’appelle souvent. Ça me permet de jouer avec des pros et de voir sur un terrain à 11, si j’arrive à ne pas être dégueu.
Tu joues donc avec de grands joueurs, dans de grands stades.
J’ai partagé le vestiaire avec Zidane. J'ai joué le match à Bordeaux, pour les 100 ans du club, il y avait Zidane, Gourcuff, tous les joueurs dont j’étais fan. J’ai participé à plein de matchs sympas, j’en garde de beaux souvenirs. J’ai foulé la pelouse de Chaban-Delmas, ce stade est 1 000 fois mieux que tous les autres.
Quel est ton club préféré ?
Toujours Arsenal ! Je vais à Londres une fois sur deux, je vais voir tous les matchs dès que je peux y aller. Quand je suis à Paris, je vais dans des bars de fans d’Arsenal, il y a une ambiance de fou. Les matchs contre le Real Madrid en Ligue des champions, j’y étais, c'était incroyable. C'est le club qui me fait le plus kiffer au monde. Il y a une belle énergie dans le stade, la Premier League, c’est vraiment une folie.
Arsenal vient de faire un beau recrutement, qu’en penses-tu ? Est-ce la bonne saison pour remporter la Premier League ?
Arsenal a fait un très bon recrutement. Après, on ne sait jamais ce qui peut se passer. On vient de démarrer la saison, il y a déjà cinq blessés. Tu peux recruter autant que tu veux, si tous les joueurs se blessent, ça gâche immédiatement le travail effectué. Maintenant, il faut avancer, faire les choses, et surtout, réussir à être plus fort que la saison dernière. L’an dernier, les gars ont fait une saison de fou, ils finissent deuxièmes, ils font demi-finale de Ligue des Champions. Les gens retiennent qu’Arsenal n’a pas remporté le titre, mais il ne faut pas oublier qu’on a souffert durant de nombreuses années. Là, ça fait cinq saisons que tout se passe bien. Maintenant, on attend juste ce petit trophée qui va faire la diff. Depuis qu’Arteta est là, on a terminé quatre fois de suite deuxième du championnat. Cette année, on espère prendre le titre, Liverpool n’est pas plus fort que nous. Manchester City, ils sont en fin de cycle. Et Chelsea, je n’y crois pas. Tottenham a une belle équipe, mais ils vont craquer en milieu de championnat.
Viktor Gyökeres, tu y crois ?
Viktor Gyökeres, il faut lui laisser du temps. Je lui laisse un mois, pour le moment, dans le jeu, ce qu’il propose, c'est inexistant. Mais tant qu’il marque des buts, on ne pourra rien lui dire. Il a mis un doublé contre Leeds. S'il marque des doublés, des triplés contre les petites équipes et qu'on gagne, c’est parfait. Car par le passé, ce sont les petites équipes qui nous ont mis en difficulté. Et grâce à ça, on prendra le titre et on lui dira merci. Car Arsenal a toujours été fort dans les grands matchs, avec ou sans Viktor Gyökeres. Maintenant, il faut taper les petites équipes.
Tu as de bonnes relations avec des joueurs d'Arsenal ?
Je suis très proche de Saliba. Je le connais très bien. C'est le seul Français d'ailleurs. Je suis connecté avec lui par rapport à la scène, parce qu'il aime bien ce que je fais, on se suit sur le réseaux et on a sympathisé.
Et les autres joueurs ?
Je les croise souvent, on a bien checké avec Trossard, il parle un peu français, Gabriel aussi, il est passé par la Ligue 1 donc il parle aussi. Franchement, c'est marrant de les croiser à chaque fois et de créer une connexion. Surtout que c'est des mecs que je regarde tous les week-ends à la télé, dont je suis fan. À force, ça devient normal.
En France, tu supportes une équipe ?
Bordeaux, mais Bordeaux, c'est chaud en ce moment. Je n’ai pas eu le temps de me rendre au stade pour les voir en N2. J’ai suivi la saison dernière, ils auraient pu monter et ils ont craqué. Ça m’a déçu.
Qui est ton « GOAT » ?
Mon GOAT, c'est Thierry Henry. En termes de football et d’humain, c’est clairement lui. Et si je dois simplement parler de football, c’est Arjen Robben. C'est vraiment le joueur le plus sous-coté qui existe. Robben mérite au moins un Ballon d'Or. Les skills qu’il faisait à son époque au Bayern, c’était historique. Il a créé un skills carrément. Il avait sa spéciale. Concernant Henry, il avait un niveau de dingue et surtout un mindset hors normes. C’est un mec qui était programmé pour être un champion. Et moi, dans ma vie de tous les jours, je pense comme lui. Depuis que je fais ce métier, j'ai toujours eu cette volonté d'être là où je suis aujourd’hui, sans jamais douter de moi. Henry a toujours dit : « Je vais être en haut, je vais être une légende du foot ». Il s'est donné les moyens pour en être une. Voilà ce qui me motive aujourd’hui.
Tu l’as déjà rencontré ?
Oui, une fois. Je n’ai pas pu bien discuter avec lui, on a parlé vite fait. J’ai l’impression qu’il savait qui j’étais. Je n'ai pas osé aller vers lui, j'étais un peu intimidé.
À quelle fréquence tu suis le football ?
Je regarde tous les matchs intéressants. Sinon, tous les matchs d’Arsenal, je n’en loupe pas un.
Tu as déjà visité quels stades ?
J’ai été à la Fiorentina, l’équipe évolue en violet, je voulais vivre ce délire-là, par rapport au nom de mon spectacle. J’ai fait l’Emirates, le Bernabéu, le Parc des Princes, Anfield, le Juventus Stadium, San Siro, plein de stades. J’ai vécu plein de moments qui me permettent de couper avec mon quotidien qui est le stand-up.
Dans l’écriture de tes textes, le foot a une place ?
Le foot prend une grosse place dans mon quotidien. Ce sport m’inspire énormément, notamment dans la construction de ma carrière, dans ma manière de voir les choses, par contre, pas vraiment dans mon sketch. Ce n’est pas un truc facile à aborder sur scène. Tout le monde ne regarde pas le football. Dans mon spectacle, j’ai un passage sur le football, par rapport à mon père et mon enfance. Sinon, ce n’est pas un truc central dans mon spectacle.
Ton actualité, c’est ton spectacle « Violet », si tu devais comparer ce passage de ta carrière avec un moment d’une carrière d’un footballeur, tu le situerais où ?
Je dirais que je suis le gars qui vient d'arriver en équipe de France et maintenant, je dois confirmer. « Violet », c’est un beau succès quand même. J'ai vendu plus de 50 000 billets à Paris. Durant ma tournée, à l’échelle nationale, j’ai dépassé les 20 000 places vendues. Depuis le début de ce spectacle, j’ai fait 100 000 spectateurs, c’est énorme. Et en même temps, c’est début de quelque chose. Dans l’humour, les vrais GOAT font de gros, gros trucs. Maintenant, il faut que je touche la France entière, que je touche le grand public. Et pour ça, il faut encore passer des steps, ça passe par de gros événements, de gros passages à des endroits précis, ça va le faire, je pense. Là, je suis en mode Hugo Ekitike, je viens d’arriver en équipe de France, je sors d’une grosse saison à Francfort et je dois confirmer à Liverpool pour jouer la Coupe du Monde et la remporter.
Que penses-tu de l’équipe de France en vue de la Coupe du Monde aux États-Unis ?
Ça va être stylé. J'espère qu'on aura tous nos meilleurs éléments. En ce moment, il y a beaucoup de blessés. J'ai l’impression qu’à chaque rassemblement, un mec s'en va, un autre arrive, et ce n’est jamais exactement le même niveau. J'espère que Pogba pourra revenir à son prime. Mon rêve, c’est que Pogba fasse la Coupe du Monde. Pour le reste, on a une équipe de très, très haute qualité. Michael Olise, c’est un crack absolu. Mbappé est en pétard, Dembélé vient de prendre son Ballon d’Or. Ils vont être chauds ! J’espère m’y rendre voir quelques matchs.
Quelle est ta plus belle anecdote footballisitque ?
Quand j’étais petit, j'avais mis un ciseau devant mon daron. Un vrai retourné acrobatique durant un match important, j’ai mis ce but en fin de match, il nous a donné la victoire. C’était une des rares fois où mon daron est venu me voir. Mon père était trop fier de moi. J'avais célébré de ouf. Je suis allé le voir pour le célébrer. J’ai vu dans ses yeux de la fierté, à travers une petite lumière.
Tu as d’autres anecdotes ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer Zidane dans sa loge à Madrid, il est tellement humble. C’est vraiment un GOAT.
Des joueurs sont venus à ton spectacle ?
Beaucoup ! Manu Koné, Khéphren Thuram, Saïd Benrahma, Niels Nkounkou, Ben Costil, Arnaud Kalimuendo, et plein d’autres encore.
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