OnzeMondial
·11 novembre 2025
EXCLU - Titouan Thomas : « J’essaie d’être un joueur réfléchi »

In partnership with
Yahoo sportsOnzeMondial
·11 novembre 2025

La Ligue 2 est un championnat qui recèle de nombreux talents. Chaque année, plusieurs pépites franchissent le cap et brillent dans l’élite. Tous les mois, Onze Mondial part à la découverte de ces cracks de l’ombre. Formé à l’Olympique Lyonnais et attendu comme un phénomène en puissance, Titouan Thomas a connu quelques galères au Portugal et aux Pays-Bas avant un retour sur le devant de la scène avec le Stade lavallois. L’occasion d’échanger sur son vécu et ses aspirations.
Voici quelques extraits de notre interview de Thomas Titouan. L’intégralité de cet interview de 2 pages est à retrouver dans le magazine n°376 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 16 octobre 2025.
« J’ai débuté le foot à 5 ans, à peu près comme tout le monde, dans un club à côté de chez moi. On est une famille très nombreuse. J’ai deux grands frères et deux petits frères plus trois petites sœurs issus d’une autre union. Tous les garçons font du foot. Pour moi, ça a vite tourné à l’obsession, j’ai commencé à être surclassé, puis à jouer avec l’un de mes grands frères en club amateur. Ensuite, j’ai participé à des détections à Guingamp et ça s’est avéré concluant. Au bout de deux années, j’ai quitté l’En Avant pour rejoindre le pôle espoirs. Parallèlement, je jouais avec le club de ma ville, Saint-Brieuc. Au pôle espoirs, on enchaîne un certain nombre de matchs tous les mercredis face à des clubs professionnels, du coup, les recruteurs venaient nous voir jouer. S’ils nous aimaient bien, ils poursuivaient en venant nous voir dans notre club le week-end. Ça s’est fait assez rapidement, j’ai visité plusieurs centres et j’ai opté pour Lyon.
Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte dans ma non-éclosion à l’OL, notamment les opportunités et la chance. D’une part, il faut être armé mentalement et prêt tout de suite. Ensuite, j’ai subi une très grosse blessure au plus mauvais moment, à savoir pendant le covid. C’est très dur de revenir de ça. Derrière, ma chance a tourné, il y avait des petits jeunes qui arrivaient et qui poussaient. Moi, je suis sorti un peu du cursus et j’ai cherché à partir pour lancer véritablement ma carrière. À Lyon, durant la première année, j’étais en équipe de France, donc oui, j’étais ce joueur un peu plus en avance que les autres garçons de mon âge, du coup, c’était assez simple à gérer. Après, quand tu montes en gamme, tu commences à t’entraîner avec les pros, ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus difficile. C’est plutôt quand tu signes ton premier contrat pro et que tu rejoins définitivement le groupe pro, là, c’est un peu plus dur. Tu sens que tu es dans le monde adulte. Tu t’entraînes avec des gars qui étaient probablement plus forts que toi au même âge, il n’y a plus forcément d’étiquette « grand espoir.
En 2022, j’ai signé à l’Estoril Praia, au Portugal, parce que l’opportunité s’est présentée et que le championnat portugais offrait un tremplin. Si tu fais une bonne saison, ça peut aller vite. Ce n’est pas un club où tu vas t’installer dix ans. Ce qui est particulier, c’est que j’arrive avec un coach français, et cinq jours plus tard, il est viré. Finalement, c’est le coach qui a dirigé Benfica pendant six mois qui arrive, et là, je comprends tout de suite que c’est compliqué. Il débarque avec six joueurs en quelques heures, il ne veut rien comprendre, rien savoir. Il m’explique qu’il m’aime bien, mais que si je veux du temps de jeu, je dois partir. Le président me fait savoir qu’il a un club aux Pays-Bas et je trouve l’opportunité sympa même si c’est pour 10 mois.
Je parle avec le coach au téléphone, Dirk Kuyt, un ami de mon ancien conseiller, Mikaël Silvestre. On fait une visio à trois, ça se passe super bien, il m’explique qu’il va faire de moi une pièce maîtresse. Il m’a menti. Pendant quatre mois et demi, je n’ai pas disputé le moindre match. Puis, j’ai rejoué en Coupe et un match plus tard, il s’est fait virer. Un nouveau coach est arrivé, Dick Advocaat. C’est un très, très grand entraîneur, qui comprend le foot. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Il m’a mis titulaire et j’ai joué tous les matchs. En fin d’exercice, j’ai été élu meilleur joueur du club de la saison alors que je n’avais disputé que cinq mois de compétition.
À la base, Den Haag me proposait de prolonger et de signer définitivement au club. J’avoue que j’ai longuement réfléchi parce qu’ils avaient un sacré projet pour monter. Donc je ne repars pas en France tout de suite, Estoril me propose même de réintégrer l’effectif avec un nouveau coach. Je suis ok, mais grosse erreur, au bout d’une semaine, j’ai une très grosse prise de tête avec le coach avec des mots qui ont dépassé ma pensée. Après, je trouve qu’il a été trop loin avec un trop gros manque de respect. Lors du deuxième match amical, il me fait rentrer à la 80ème puis me ressort à la 81ème. Il me dit qu’il s’est trompé tactiquement, je lui rétorque que c’est un amical, il me parle en portugais, puis je l’insulte. Derrière, le soir, j’ai reçu un message de la direction qui m’a annoncé que c’était fini.
Je suis un joueur qui a du recul sur le jeu, quelqu’un de globalement technique, avec une réflexion assez poussée sur le jeu. J’essaie de comprendre les besoins de mon équipe dans le match, je ne m’estime plus comme un jeune joueur. J’ai une approche différente du foot. J’essaie d’être un joueur réfléchi avant d’être un joueur technique ou avec des qualités physiques.
En dehors du foot, je suis quelqu’un d’assez posé. Je suis très séries, playstation avec les collègues. Avec ma copine, ça peut être des trucs tout bêtes comme aller voir de la famille, faire du shopping, manger au restaurant. Mais franchement, ça reste basique. Lors de notre première interview, j’étais un gamin, mais j’ai mûri depuis et je me suis tatoué une phrase : « On ne juge pas un homme au nombre de fois où il est tombé, mais au nombre de fois où il s’est relevé ». »
La définition du grand milieu
« Un grand milieu de terrain, c’est un milieu qui sait tout faire ou qui est énormément influent sur le jeu. Je peux donner l’exemple de Toni Kroos. Pour moi, depuis qu’il est parti du Real, c’est plus compliqué. Le grand milieu, c’est un joueur qui résout des problèmes pour les autres et qui voit les problèmes avant les autres. Après, il doit avoir une grande qualité technique, avec un bagage athlétique relativement imposant même s’ils ne l’ont pas tous. Voilà le joueur idéal à mes yeux. »
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.









































