EXCLU - Yoane Wissa : « J’ai toujours continué de me battre, c’est ce qui me caractérise. » | OneFootball

EXCLU - Yoane Wissa : « J’ai toujours continué de me battre, c’est ce qui me caractérise. » | OneFootball

Icon: OnzeMondial

OnzeMondial

·30 décembre 2022

EXCLU - Yoane Wissa : « J’ai toujours continué de me battre, c’est ce qui me caractérise. »

Image de l'article :EXCLU - Yoane Wissa : « J’ai toujours continué de me battre, c’est ce qui me caractérise. »

À 26 ans, Yoane Wissa vit actuellement sa deuxième saison sous le maillot de Brentford après avoir validé les étapes une par une du National à la Premier League en passant par la Ligue 2 et la Ligue 1. Au lendemain du Boxing Day, c’est d’une voix souriante que l’international Congolais a évoqué son parcours pour Onze Mondial.

On sort tout juste du Boxing Day, c’est le deuxième que tu vis depuis ton arrivée à Brentford. Peux-tu décrire cette période particulière ?C’est un moment particulier. C’est en période de fêtes, les gens en profitent pour célébrer un peu plus et ça se ressent au stade. Ça a une saveur particulière de vivre un Boxing Day en Angleterre, on est un peu des privilégiés.


Vidéos OneFootball


Lors de ton dernier match, Brentford menait 2 - 0 face à Tottenham avant de se faire remonter à 2 - 2. Quelle est ton analyse sur cette rencontre ?C’est dommage, on est passé à côté de quelque chose de bien. Mener 2 - 0 face à ce type d’équipe, ce n’est pas donné. Mais on sait que les Spurs sont aussi des adeptes de ce genre de remontées. Ils ont été relancés grâce à ce but de Harry Kane, je pense qu'on ne s’y attendait pas. On a été mis dos au mur, mais on a su bien résister pour garder au moins le nul, même s'il y a quand même un petit regret.

Pour la prochaine rencontre à West Ham (ce vendredi 30 décembre à 20H45), quel sera l’objectif ?On joue chaque match pour gagner, quelle que soit l’équipe en face. Ça ne sera pas un match facile mais on va aller là-bas avec nos armes en essayant de bonifier le nul obtenu contre Tottenham.Tu es arrivé ici il y a un an et demi, comment le club t’a contacté à l’époque ?Brentford est venu vers moi environ un an avant mon arrivée. On avait discuté mais comme on venait de monter avec Lorient je voulais faire mon année en Ligue 1 avant de partir. C’est ce qui a été fait et aujourd’hui je suis très content d’être ici.Même si tu as du temps de jeu, tu n’es pas souvent titulaire. Comment vis-tu ce statut ?Tout le monde veut jouer tous les matchs ! Le plus important est d’être fort mentalement pour pouvoir prétendre à avoir du temps de jeu, après le coach fait ses choix et a son équipe en tête. Il faut faire en sorte qu’il dorme un peu mal la nuit (rires) ! Il faut continuer à se battre et à respecter tout le monde.Le mercato d’hiver va débuter très prochainement, un départ n’est pas du tout à l’étude pour toi ?Non, pour l’instant, on n’en est pas là. On verra bien ce qu’il en est pour la suite mais je me sens bien à Brentford.En quelques années, tu es passé du National 1 (2016 avec Châteauroux) à la Premier League aujourd’hui en passant par toutes les étapes. Comment expliques-tu cette capacité à te mettre au niveau à chaque fois ?Je pense que c’est l’aspect mental qui a compté. J’ai toujours continué à me battre et c’est ce qui me caractérise. Rien ne m’a été donné que ce soit à Châteauroux, à Laval, à Ajaccio ou à Lorient. J’ai toujours dû aller chercher et je vais continuer à le faire.

"Te dire que tu vas jouer contre Manchester United ou contre Liverpool, des équipes avec lesquelles tu as grandi, c'est quelque chose."

Depuis que tu es en Premier League, y a-t-il un stade qui t’a marqué en particulier ?En réalité tous les stades m’ont marqué ici. Après il y a des stades plus mythiques que d’autres comme Old Trafford ou Anfield. Ce sont des stades qui nous évoquent plus de souvenirs des grandes affiches de Premier League ou de Ligue des Champions qu’on suivait étant plus jeune. C’est plutôt le nom des équipes qui me fait le plus d’effet. Te dire que tu vas jouer contre Manchester United ou contre Liverpool, des équipes avec lesquelles tu as grandi, c'est quelque chose.Lorient est un peu l’équipe surprise en Ligue 1 cette année. En tant qu’ancien Merlu, que penses-tu de cette belle première partie de saison et es-tu encore en contact avec certains joueurs ?Bien sûr, je suis en encore en contact avec pratiquement tout le monde. Je les suis en tant que supporter maintenant et ils font énormément plaisir, j’espère que ça va durer. J'espère qu'ils assurent mathématiquement le maintien pour jouer encore plus libérés et aller chercher encore plus haut derrière. Je sais que c’est un club qui ne veut pas brûler les étapes même si là, ils ont de la marge pour espérer mieux. Ils ont une équipe pour viser haut, on voit ce que Lens fait ces dernières années. En-tout-cas, c’est tout le mal que je souhaite à Lorient.À l’inverse, Angers pointe à la 20e place de Ligue 1. Comment expliques-tu le fait de ne pas avoir réussi ton passage là-bas ?Je ne sais pas trop. Peut-être que c’est parce que j’étais jeune ou parce que je ne m’attendais pas à ce que le niveau professionnel soit si élevé. Au bout de six mois, j’ai vu que j’avais besoin de jouer. Donc j’ai pris l'opportunité de partir et je pense que ça a été le meilleur choix pour moi d’aller à en prêt à Laval.

"Mon but face au Maroc ? Je pense que c'est le but d'une vie..."

Tu es international congolais (RDC) depuis 2020 (6 sélections, 2 buts). Toi qui est né en France, quel est ton rapport avec ton pays d’origine ?

Avant ma carrière, j’ai pu aller au Congo avec toute famille pendant un mois lorsque j’avais 12 ou 13 ans. Au-delà de ça, j’ai des parents qui sont restés très attachés au pays et qui m’ont transmis cet attachement. Quand on m’a appelé en sélection, j’y suis allé sans réfléchir, c’est une très grande fierté.

Lors du barrage aller qualificatif pour le Mondial à Kinshasa, tu ouvres le score pour la République Démocratique du Congo face au Maroc dans une ambiance folle. Parles nous de ce moment.Avec le recul aujourd’hui, je pense que c’est le but d’une vie. C’est dommage parce qu’au final, on ne va pas à la Coupe du Monde mais c’est le but dont je suis le plus fier pour l’instant. Ce but-là m’a donné beaucoup de joie, beaucoup de fierté… C’est quelque chose que je ne peux même pas expliquer. Marquer pour son pays avec toute sa famille au stade dans un match pour une place au Mondial c’est énorme. Je ne pourrais vraiment le décrire mieux que ça mais en tout cas c’est un magnifique souvenir.Est-ce le meilleur souvenir de ta carrière aujourd’hui ?Il y a d’autres moments magnifiques, mais en m’y penchant aujourd’hui, je pense que oui, c’est le plus beau souvenir de ma carrière.Et quel est le pire ?Je ne sais pas trop. Dieu merci, je n’ai pas eu énormément de déception. Je dirais peut-être la défaite lors du match retour au Maroc (4 - 1). Je dis ça maintenant parce qu’on viens de parler du match aller, mais si je creuse je dirai peut-être autre chose.

"L'adversaire qui m'a le plus impressionné ? Sur un match, McTominay !"

Tu as affronté plusieurs joueurs de renoms depuis que tu es en Premier League, lequel t’as le plus impressionné ?

Sur un match, je dirai Scott McTominay ! Ça parait surprenant mais face à nous la saison dernière à Brentford (17e journée de PL 2021-2022) il était partout. Il a géré la température sur le terrain, c’était trop ! Après bien sûr il y a Mohamed Salah, Sadio Mané, Thiago Alcantara, Cristiano Ronaldo… On peut en citer beaucoup et c’est difficile de choisir. Mais sur le match dont je parle, McTominay m’a vraiment surpris.

Et parmi les coéquipiers que tu as eus, lequel t’as le plus impressionné ?

Sans aucun doute Christian Eriksen. Excellent, magnifique, rien à dire.

Quel est l’entraîneur qui t’a le plus marqué ?

Il y en a deux que je mets au même niveau : Armindo Ferreira que j’ai eu en U 19 à Châteauroux et Christophe Pélissier à Lorient. Armindo, à la base je le détestais ! Au début, quand j’étais en U 17 et que je montais m’entraîner avec les U 19, j’vais l’impression d’être toujours celui sur lequel il criait. Après quand je suis passé en U 19, il y a eu quelque chose, une alchimie qui s’est créé. Il prenait ma défense, on avait une vraie relation d’hommes. Pour Pélissier, c’est parce qu’il a su me piquer au bon moment, me dire la vérité quand il le fallait, même quand ça peut faire mal. J’aime encore plus l’homme que le coach, même si ça va ensemble. Je pense qu’il a une grande part de responsabilité dans ma signature à Brentford, c’est vraiment une bonne personne.

Pour finir, je vais citer plusieurs joueurs dont tu es proche ou que tu as côtoyé afin que tu me parles d’eux. Commençons par Tanguy Ndombele…

Lui c’est le frérot ça n’a rien à voir ! On a grandi ensemble (les deux joueurs viennent d’Épinay-sous-Sénart dans l’Essonne) c’est la famille. J’aimerais bien qu’on s’affronte ou qu’on joue ensemble. Ça se passe bien en ce moment pour lui à Naples, ils font une saison de fou, il se régale. Je lui souhaite surtout le bonheur, quelqu’un qui l’apprécie vraiment pour qu’il puisse monter tout son talent et je pense qu’aujourd’hui, il a trouvé un bon équilibre.

Ivan Toney…

Un attaquant complet, capable de rester devant mais aussi de décrocher. Il a bonne relation avec tout le monde à Brentford. Il plante beaucoup, c’est vraiment un bon joueur.

Bryan Mbeumo…

Un talent brut. Je suis content pour lui, il a joué la Coupe du Monde avec le Cameroun et il le mérite. Il est capable de déstabiliser les défenses.

Chancel Mbemba…

Lui c’est le boss (rires) ! Il n’y a rien d’autre à dire, c’est le patron ! Une valeur sure, il est toujours serein, il apporte de la tranquillité en défense.

Cedric Bakambu…

Il a été très important dans mon intégration en sélection. Il m’avait appelé auparavant, c’est quelqu’un qui est très attaché au pays. Il m’a apporté son expérience.

Saïd Benrahma…

Quand il est bien, il brille vraiment. J’ai vu qu’il a marqué contre Arsenal je suis vraiment content pour lui. On s’est affronté quelques fois quand j’étais à Ajaccio et lui à Châteauroux. C’est vraiment un bon joueur, une bonne personne en dehors des terrains.

Matteo Guendouzi…

J’aime bien sa façon d’être sûr de lui et je lui ai toujours dit. Il a un fort caractère et c’est ce qui lui permet aujourd’hui d’être un joueur important à l’OM. Il y a plein de gens qui ne l’aiment pas, mais c’est vraiment un bon gars, de toute façon, il n’est pas là pour plaire à tout le monde ! C’est vraiment un bon joueur et je lui souhaite tout le bonheur.

Pour conclure, que peut-on te souhaiter pour la suite ?

La santé et le bonheur tout simplement. Le reste, on fera tout pour l’avoir !

Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.

À propos de Publisher