Lucarne Opposée
·1 octobre 2022
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·1 octobre 2022
Petite nation engluée dans les limbes du football mondial, le Sri Lanka s’apprête peut-être à ouvrir une nouvelle ère.
Pays pauvre et secoué par des perturbations politiques et naturelle fréquentes, le Sri Lanka ne brille qu’au cricket, tradition britannique oblige. Le foot n’a jamais vraiment été une priorité pour cette île de l’Océan indien. Le manque d’infrastructures et de moyens ne permet pas au football local de décoller, ce qui a poussé la fédération locale à sortir une nouvelle carte de sa manche : la chasse aux joueurs d’origine sri-lankaise de par le monde.
Fort d’une diaspora de plus de trois millions de personnes, le Sri Lanka a commencé son processus de ratissage en 2019. Trois joueurs rejoignent les gars de Colombo : les « Anglais » Marvin Hamilton et Dillon da Silva (QPR) et « l’Allemand » Waseem Razeek. Celui-ci joue déjà un rôle fondamental dans l’équipe, totalisant neuf buts en treize sélections (dont les quatre lors du nul 4-4 contre les Maldives) et se muant en porte-parole de ses coéquipiers lors du conflit des primes avec sa fédération. Ses performances lui permettent de passer de l’anonymat de la 4e division allemande à la première division indienne.
Le succès de cette entreprise pousse alors les dirigeants à multiplier les prospections. C’est ainsi que deux camps sont organisés, en mars et en septembre, auxquels sont conviés plusieurs joueurs en vue de renforcer la sélection. Et si les noms ne font pas forcément rêver un amateur de foot européen, ils apporteront cet impact physique et cette culture tactique qui fait cruellement défaut à un foot srilankais aux infrastructures faméliques. Dans cet ordre d’idée, Claudio Kammerknetch (défenseur, Dynamo Dresde, D3 allemande), Jasona Thayaparan (défenseur, Eintracht Trier, D4 allemande), Adhavan Rajamohan (ailier, Degerfors, D1 suédoise), Joshua Bradley-Hurst (gardien, Clyde FC, D3 écossaise), Oliver Kelaart (ailier, Throttur Vogum, D2 islandaise), Suniel Veerakone (milieu, Flower City, D3 américaine), Jack Hingert (latéral, Brisbane Roar, D1 australienne), Dagsan Vigneswaran (défenseur, Team Vaud U18) ou encore Jada Mawongo (défenseur, Swansea U18) sont les dernières acquisitions de la sélection srilankaise. Des joueurs habitués au ferraillement dans les ligues inférieures et aux duels physiques, là où les joueurs locaux se font bouger sans sommation dès qu’il y a du répondant en face (c’est-à-dire dans 90% des cas).
Impossible de prédire si tous ces joueurs sauront apporter une plus-value à l’équipe, certains sont clairement en fin de carrière (Hingert a déjà trente-deux ans), mais si la mayonnaise prend bien, il est tout à fait plausible de voir le Sri Lanka émerger des tréfonds du classement FIFA et, soyons fous, de les voir à une prochaine Coupe d’Asie. Le prochain SAFF Championship qui devrait avoir lieu au Népal en juillet 2023, pourrait donc voir certains joueurs étrenner officiellement leurs nouvelles couleurs et porter haut la bannière au lion.