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·8 octobre 2025

Fabio Cannavaro à la tête de l'Ouzbékistan ? Une histoire bien belge...en route vers la Coupe du Monde

Image de l'article :Fabio Cannavaro à la tête de l'Ouzbékistan ? Une histoire bien belge...en route vers la Coupe du Monde

Il y a deux jours, Fabio Cannavaro est devenu le sélectionneur de l'Ouzbékistan, qualifié pour la prochaine Coupe du Monde. Derrière tout cela, Guy Kiala, le directeur technique local. Le Belge de 56 ans nous parle du football ouzbek en plein boom.

En se qualifiant pour la Coupe du Monde 2026 pour la première fois de son histoire, l'Ouzbékistan a marqué les esprits en juin dernier. Il y a deux jours, la fédération a encore fait parler d'elle en confiant l'équipe à Fabio Cannavaro. À 52 ans, l'ancien Ballon d'or est la nouvelle tête d'affiche du football ouzbek. Une expérience et une visibilité bienvenues pour cette nation que le football international apprend seulement à connaître.


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Sous domination russe pendant une bonne partie du XXIe siècle, l'Ouzbékistan n'a obtenu son indépendance qu'en 1991. La fédération a alors créé ses propres structures et cela porte ses fruits avec cette qualification pour le Mondial 2026 et cette 61e place au classement FIFA.

Comment un Belge a-t-il pu atterrir comme directeur technique de cette fédération reculée d'Asie Centrale ? Ancien joueur de Malines, Geel, du Racing Jet Wavres et de Dender, Guy Kiala est une référence en Asie. "Je suis moins connu en Belgique mais j'ai travaillé en Arabie Saoudite avec Al Ahli pendant plus de 10 ans et à Al Ain aux Émirats. Ce sont les deux derniers vainqueurs de la Ligue des Champions asiatiques. Grâce à la FIFA et à Michel Sablon (ancien directeur technique de la fédération belge), j’ai été recommandé en Ouzbékistan", nous explique-t-il.

Il y découvre un football en plein développement : "La qualification pour la Coupe du Monde marque non seulement un jalon, mais aussi une démonstration de développement stratégique. La formation sur l’identification des talents et le coaching commence à porter ses fruits. Du niveau de base jusqu'à l’élite, il y a une dynamique claire : les académies sont renforcées, les programmes pour la jeunesse sont plus structurés et il y a un intérêt international croissant pour les joueurs et les entraîneurs ouzbeks. L’énergie est tangible".

Se positionner à l'échelle asiatique...et mondiale

Tout cela est le fruit d'une stratégie claire. Le pays a ainsi lancé le plan 'Ouzbékistan 2030'. Avec un horizon bien plus large que le football : "C'est un programme de développement national très complet et exhaustif. Il vise à construire un Ouzbékistan fort, prospère et juste d’ici 2030. Ce plan couvre de larges secteurs, comme l’économie, l’éducation, la protection de l’environnement, la gouvernance, la sécurité et aussi le développement du sport".

C'est là que le football trouve sa place : "L'idée est de développer les jeunes talents et former une génération saine et éduquée. Le plan met l’accent sur la promotion de la participation sportive de masse, y compris dans le football". Au-delà de la volonté du président Shavkat Mirziyoyev de faire du football un vecteur d'intégration et de rayonnement international, de nombreuses sociétés d'exploitation de gaz et de pétrole ont également investi dans les clubs et les académies.

"L’Ouzbékistan se classe parmi les dix premiers pays du monde en termes de réserves d’or, d’uranium et de cuivre, le pays possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz couvrant environ 60 % de son territoire. Le soutien des grandes compagnies pétrolières et gazières est un facteur important dans le soutien économique des clubs de football ouzbek", nous confirme Guy Kiala.

L'un des exemples les plus marquants est sans doute Zeromax. La compagnie est dirigée par des investisseurs supporters du FC Barcelone. En 2005, ils ont créé le club de Bunyodkor. Basé dans la capitale, Tachkent, Bunyodkor noue rapidement un partenariat avec le Barca et s'inspire des méthodes des Blaugranas. Le centre de formation devient une référence dans la région.

"Nos entraîneurs et nos joueurs travaillent au quotidien avec des entraîneurs issus d’autres disciplines. On complète le football avec de la gymnastique, de la lutte ou de la natation pour que nos joueurs deviennent des athlètes complets qui développent leur agilité, leur combativité ou leur respiration", expliquait il y a un an le directeur de l'académie Murod Otajanov à So Foot.

Que ce soit sous l'impulsion de l'appareil étatique ou de compagnies privées, d'autres centres de formation ont vu le jour. Ces dernières années, l'Ouzbékistan s'est fait remarquer sur la scène internationale. Comme lors de sa victoire à la Coupe d’Asie U20 en 2023. Ou son quart de finale à la Coupe du Monde U17 la même année, après avoir notamment éliminé l'Angleterre.

Abdukodir Khusanov est aujourd'hui l'une des têtes d'affiche de cette jeunesse dorée. Né à Tachkent, le défenseur central a été formé à l'académie de Bunyodkor. En 2022, un club biélorusse a déboursé 800 000 euros pour le recruter. Cet été, Manchester City l'a acheté pour pas moins de 40 millions en provenance de Lens.

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Désormais, Fabio Cannavaro sera donc lui aussi un porte-drapeau du football ouzbek. Guy Kiala n'est pas peu fier d'avoir fait venir ce grand nom du football mondial : "Quelques semaines avant sa nomination, Fabio Cannavaro a visité l’Ouzbékistan avec des légendes du football dans le cadre d’un projet de la FIFA. Ces visites visent à stimuler le développement du football dans le monde entier en impliquant d’anciens joueurs et entraîneurs expérimentés dans les programmes de football locaux".

"Au cours de cette visite, Cannavaro a eu l’occasion de se familiariser avec la culture du football, les infrastructures et les talents en Ouzbékistan.  Cela lui a également donné un aperçu des ambitions et des possibilités au sein du pays, ce qui a probablement contribué à sa décision de relever le défi en tant que coach fédéral", poursuit le directeur technique.

L'Ouzbékistan continuera à investir dans le football : le pays accueillera la Coupe du Monde U20 2027 avec l’Azerbaïdjan. Mais avant cela, il y a la Coupe du Monde, qui doit servir à montrer le savoir-faire ouzbek au reste de la planète foot : "La qualification est considérée comme une étape importante et une confirmation de la croissance et de la professionnalisation du football ouzbek.

"Pour les années à venir, l’accent sera mis sur le développement des équipes nationales et la formation de jeunes talents pour briller non seulement lors de la prochaine Coupe du Monde, mais aussi pour s’établir comme une force en présence du football asiatique", conclut Guy Kiala.

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