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·6 juillet 2024

Face à la pluie de talents en attaque, la délicate incorporation de l’ouragan Endrick

Image de l'article :Face à la pluie de talents en attaque, la délicate incorporation de l’ouragan Endrick

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Le 15 décembre 2022, au moment d’officialiser la venue d’Endrick, les hautes instances madrilènes avaient-elles pensé à cette célèbre maxime ? Un an et demi plus tard, l’attaquant brésilien rejoint son nouveau club à sa majorité. Chacun le sait, l’âge adulte est une promesse de grand saut. Celui de traverser l’océan Atlantique pour atterrir en Europe. Celui de laisser ses songes d’enfant et ses accomplissements d’adolescent sur son continent natal.

Un bond, enfin, de plusieurs degrés dans l’exigence. Les responsabilités d’hier paraissent bien maigres par rapport à celles qui se dressent devant Endrick à compter du mois d’août. Intégrer le Real Madrid à 18 ans, comme Vinicius Jr et Rodrygo Goes l’ont réalisé avant lui, représente un immense défi sur tous les plans.


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Physique, d’abord. Vini est arrivé en Europe bien trop frêle en 2018, suscitant des critiques sur son état physique et jetant le doute sur sa capacité à s’adapter à la rudesse du Vieux Continent. Footballistique, ensuite. Le joueur formé à Flamengo a été fortement décrié pour ses lacunes dans le dernier geste. Sa maladresse devant les cages adverses a même fini par lasser certains observateurs, convaincus qu’il ne serait jamais le crack mondial qu’il prétendait vouloir devenir. Mental, enfin.

Rodrygo a mis du temps à assimiler le logiciel madridista, se révélant uniquement lors de la saison 2021-2022. Fort de son expérience de deux saisons à Palmeiras, auréolée de trois titres, Endrick peut se prévaloir d’être en avance sur ses deux illustres aînés.

  1. A lire aussi : Copa America : Endrick titulaire avec le Brésil pour remplacer Vinicius ?

Une assurance extraordinaire pour son âge

Avec 11 buts en 31 matchs de championnat disputés l’an passé, Endrick sait déjà se montrer efficace. Contrairement à Vini et Rodrygo au même âge, le natif de Taguatinga jouit d’une adresse convaincante devant le but alors même qu’il lui arrive de dézoner au poste de meneur de jeu. Cette science de la finition lui permet d’adopter une attitude conquérante et d’aborder les échéances avec confiance.

Car ce qui définit le mieux, peut-être, la patte Endrick, c’est le sentiment qu’il dégage à chacune de ses sorties. On croirait observer un joueur trentenaire avec de la bouteille. Qu’un garçon de 17 ans aussi inexpérimenté soit capable d’installer un climat de confort psychologique autour de lui en dit beaucoup sur sa forte personnalité. Ce trait de caractère devrait l’aider à s’adapter rapidement à l’âpreté du très haut niveau.

Faut-il douter de la capacité d’Endrick à s’intégrer à vitesse grand V ? Poser la question, au regard de l’année écoulée, serait presque lui faire injure. Convoqué pour la première fois avec la sélection brésilienne au mois de mars, l’attaquant auriverde a fait trembler les filets après seulement 9 minutes de jeu, face à l’Angleterre en match amical. Trois jours plus tard, rebelote : Endrick inscrit un but après 4 minutes sur le pré.

Début juin, il faudra à peine plus de temps (35 minutes) à l’ancien joueur de Palmeiras pour tromper le gardien du Mexique en amical. La célérité de ces réalisations serait étonnante si l’avant-centre brésilien était fait du même bois que les autres. A l’évidence, c’est tout le contraire. Endrick dicte son propre tempo à la planète foot et n’entend pas appuyer sur la pédale de frein. De là à espérer gagner une place de titulaire la saison prochaine à Madrid ?

Endrick, le seul avant-centre de l’effectif

Vinicius, Rodrygo, Mbappé, Güler, Brahim, Bellingham… Les profils offensifs ne manquent pas dans la capitale espagnole et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ancelotti aura le choix du roi pour redémarrer en fanfare à la rentrée. Pas question pour Endrick d’effectuer quelques piges avec le Castilla, malgré l’embouteillage en attaque. L’état-major madrilène a été clair : l’étoile auriverde va intégrer l’effectif professionnel sans passer par l’équipe réserve. Une décision loin d’être évidente au regard de la gestion des cas Vinicius et Rodrygo, qui avaient respectivement disputé 3 et 2 rencontres avec le Real Madrid B à leurs débuts.

Si Endrick grille les étapes, c’est aussi bien grâce à sa stupéfiante précocité qu’à ses caractéristiques de pur numéro 9. Remise de la balle en pivot, jeu de tête, sens du placement, frappes de loin : le jeune Brésilien compte déjà de sacrés atouts dans sa manche. Sa marge de progression laisse imaginer le joueur complet qu’il pourrait devenir demain. Dès lors, comment faire pour ne pas ralentir son ascension ?

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Endrick a remporté 2 championnats et une Supercoupe du Brésil avec son ancien club de Palmeiras (Icon Sport).

Même si Carlo Ancelotti n’a pas encore tranché sur le futur système tactique de son équipe, il est difficile d’imaginer que son XI manquera d’équilibre. Alors, que ce soit un 4-4-2 losange avec Vini et Mbappé sur le front de l’attaque ou un 4-3-3 agrémenté de Rodrygo sur le côté droit, le manager italien ne pourra pas multiplier les options offensives.

Outre les polyvalents Brahim Diaz et Arda Güler, capables de jouer dans l’axe ou sur les ailes, Endrick conserve une spécificité dont le Real aura grandement besoin : son positionnement. Avec le récent départ de Joselu au Qatar, Endrick demeure le seul avant-centre de l’effectif, ce qui lui confère bien des avantages.

Malgré l’absence de véritable numéro 9 dans le XI de départ la saison dernière, Ancelotti pourrait être tenté d’aligner la pépite formée à Palmeiras afin d’apporter de la variation tactique. Au-delà de provoquer quelques maux de tête à l’entraîneur merengue, l’arrivée d’Endrick devrait diffuser un frisson sur toutes les pelouses d’Espagne.

Pourvoyeur de buts et d’émotions, Endrick Felipe Moreira de Sousa (de son vrai nom) déchaîne les éléments depuis son plus jeune âge, enthousiasmant partenaires et monde médiatique. De son intégration dépendra la nature de son aventure madrilène, un club avec lequel il est lié jusqu’en 2030 (!). Impatient et serein, le « nouveau Pelé » s’apprête à prendre le large, obsédé par le prochain chapitre de sa propre histoire.

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