France - Espagne dans un Euro, ça donne quoi ? | OneFootball

Pour la cinquième fois, l'équipe de France et son homologue espagnole vont croiser le fer au cours d'un Euro. Mais les quatre précédentes confrontations, ça a donné quoi ?

Après le Portugal, place à l'Espagne. Tombeur des partenaires de Cristiano Ronaldo lors des quarts de finale (0-0, 5 tab à 3), l'équipe de France poursuit sa route dans l'Euro 2024 avec un nouveau choc au programme dans le dernier carré de la compétition, face à la Roja. Un adversaire régulièrement affronté dans le tournoi continental au cours de l'histoire. Alors avant la cinquième confrontation de l'histoire entre les deux voisins franco-ibérique dans un Championnat d'Europe, retour sur les quatre précédents.

Euro 1984 : première mémorable

Pour une première confrontation dans un Championnat d'Europe, on peut difficilement faire mieux. Le 27 juin 1984, l'équipe de France et celle d'Espagne s'affrontent pour la vingtième fois dans leur histoire - mais donc pour la première fois dans un Euro - à l'occasion de la finale de l'édition dans l'Hexagone. Deux ans après le drame de Séville, les Bleus de Michel Hidalgo ont attaqué de plein fouet la compétition à domicile. Grâce notamment à un Michel Platini au sommet de son art, le Danemark (1-0), la Belgique (5-0), la Yougoslavie (3-2) puis le Portugal en demi-finale (3-2) ont été écartés. De son côté, la Roja a elle aussi terminé en tête de son groupe, avec des nuls contre la Roumanie (1-1), le Portugal (1-1), ainsi qu'un court succès sur l'Allemagne de l'Ouest (1-0). En revanche, ce sont les tirs au but qui ont dû la départager du Danemark dans le dernier carré (1-1, 5 tab à 4).

C'est donc au Parc des Princes que Français et Espagnols croisent le fer pour mettre la main sur le trophée : les premiers nommés pour un premier titre international, les seconds pour un deuxième sacre dans le tournoi après celui de 1964. Mais à Paris, les Tricolores prennent les choses en main. Au retour des vestiaires, Michel Platini inscrit son neuvième but - un record dans une édition - d'un coup-franc direct, bien aidé par le portier espagnol Luis Arconada (57e). Puis, Bruno Bellone, d'un savoureux piqué, vient boucler l'affaire au bout du temps réglementaire (90e, 2-0). Enfin décomplexée, la France de Michel Hidalgo et de sa génération dorée est enfin récompensée par un titre.

Euro 1996 : dos à dos

Douze années après le triomphe sur ses terres, l'équipe de France recroise son homologue espagnole pour l'Euro en Angleterre. Outre-Manche, les deux sélections sont placées dans la poule B, en compagnie de la Bulgarie et de la Roumanie. Et sur le papier, Français et Espagnols ne portent pas forcément le statut de favoris. Surtout les Bleus. Les hommes d'Aimé Jacquet se remettent doucement mais sûrement du coup de Trafalgar infligé par ... la Bulgarie trois ans plus tôt, dans la course à la Coupe du monde 1994 aux États-Unis. Nommé au lendemain du drame de novembre 1993, le sélectionneur fait confiance à une nouvelle génération, symbolisée par Zinédine Zidane, pour redresser la barre. Le tout, en s'appuyant sur quelques valeurs sûres comme Didier Deschamps ou Laurent Blanc. L'Espagne, quant à elle, reste sur une absence lors de l'Euro 1992. Mais le quart de finale obtenu lors de la World Cup deux ans plus tard donne des motifs d'espoir.

Le quart de finale, c'est aussi le résultat obtenu aux USA par la Roumanie, premier adversaire de la France à Newcastle. Victorieux grâce à Christophe Dugarry (25e, 1-0), les Tricolores s'avancent sereinement vers leur choc face à l'Espagne pour la deuxième journée. Cette même Espagne tenue dans le même temps en échec par la Bulgarie (1-1), la sensation du dernier Mondial (demi-finaliste). Mais à Leeds quelques jours plus tard, la Roja n'est pas plus avancée. Surprise par l'ouverture du score de Youri Djorkaeff (49e), elle parvient toutefois à égaliser dans les dernières minutes grâce à José Luis Pérez Caminero (86e, 1-1). Un deuxième nul qui entretient la flamme, puisque les partenaires de Luis Enrique arrachent leur qualification pour le tour suivant au prix d'un succès contre la Roumanie (2-1). L'aventure s'arrête en quart de finale contre le pays-hôte anglais (0-0, 4 tab à 2). Les Bleus, de leur côté, filent jusqu'en-finale. Vainqueur de la Bulgarie pour son troisième match de poule (3-1), l'organisateur du prochain Mondial confirme sa montée en puissance par en écartant les Pays-Bas (0-0, 5 tab à 4) avant de tomber les armes à la main face à la République Tchèque (0-0, 5 tab à 6), aux portes de la finale. À charge de revanche.

Euro 2000 : des champions du monde insubmersibles

Quatre ans plus tard, Français et Espagnols se retrouvent cette fois-ci au stade des quarts de finale de l'édition aux Pays-Bas et en Belgique. À Bruges, la rencontre dirigée par le mythique arbitre italien Pierluigi Collina est disputée. Et pour cause : ce sont deux favoris au sacre final qui se font face à face. Les Bleus de Roger Lemerre, champions du monde en titre, ont terminé deuxièmes de leur groupe derrière les Pays-Bas, mais devant le Danemark et la République Tchèque. De leur côté, les Ibériques ont été battus d'entrée par la Norvège à la surprise générale (0-1), avant de remettre l'église au milieu du village par des victoires contre la Slovénie (2-1) et surtout la Yougoslavie (4-3).

Au stade Jan Breydel, la première mi-temps est alors emballante, rythmée. D'un coup-franc sublime, Zinédine Zidane décante la situation à la demi-heure de jeu (32e). Gaizka Mendieta, sur penalty, lui répond presque aussitôt (38e). Mais juste avant la pause, Youri Djorkaeff, parfaitement trouvé par Patrick Vieira, passe par-là pour décocher une violente frappe dans les filets ibériques (44e, 2-1). Insubmersibles, les Tricolores tiennent le choc dans la deuxième période et poursuivent leur folle épopée jusqu'au sacre, après des combats intenses contre le Portugal (2-1) puis l'Italie en finale (2-1).

Euro 2012 : la leçon d'espagnol

Pour trouver trace du dernier duel entre la France et l'Espagne dans un Euro, il faut remonter à 2012. Soit douze ans après le dernier sacre des Bleus dans la compétition. Mais depuis, les temps ont changé. Hormis la parenthèse enchantée de la Coupe du monde 2006, la sélection tricolore est sérieusement rentrée dans le rang. Elle s'est même couverte de ridicule aux yeux du monde entier lors du Mondial 2010. Au fond du trou, le groupe France a été repris en main par Laurent Blanc. Le successeur de Raymond Domenech parvient comme il le peut à redresser la barre sur un champ de ruines. Deux ans après le piètre épisode de Knsyna, voilà les partenaires de Karim Benzema, Jérémy Ménez, Franck Ribéry ou encore Samir Nasri en quarts de finale de l'Euro 2012 au sortir d'un premier tour laborieux (1-1 contre l'Angleterre, 2-0 contre l'Ukraine, 0-2 contre la Suède).

De son côté, l'Espagne a totalement changé de dimension depuis. Avec une génération dorée aux manettes (Xavi, Iniesta, Villa, ...), la Roja impose sa loi sur le football mondial et remporte tout sur son passage : Euro 2008 en Autriche et en Suisse, puis Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Son premier sacre dans la compétition internationale. Alors, pourquoi ne pas prolonger la fête ? Tranquilles lors du premier tour face à l'Italie (1-1), l'Irlande (4-0) et la Croatie (1-0), les hommes de Vicente del Bosque montent clairement en régime dans le tournoi et écartent, sans jamais trembler, une bien pâle équipe de France, certes peu aidée par le coup tactique tenté par Laurent Blanc. À savoir la titularisation d'Anthony Réveillère derrière Mathieu Debuchy dans le couloir droit. Un penalty puis un coup de tête gagnant de Xabi Alonso, auteur d'un doublé, permettent à l'Espagne de poursuivre sa route jusqu'au triomphe de Kiev, contre l'Italie (4-0). Sans le savoir, les Bleus vont quant à eux ouvrir une nouvelle page de leur histoire avec la nomination imminente de Didier Deschamps ...

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