Gaëtane Thiney évoque l'équipe de France à coeur ouvert au micro de beIN Sports | OneFootball

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·3 décembre 2023

Gaëtane Thiney évoque l'équipe de France à coeur ouvert au micro de beIN Sports

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Ce dimanche beIN Sports a diffusé un reportage en immersion au Paris FC, avec Vanessa Le Moigne. La présentatrice est allée à la rencontre de la capitaine, Gaëtane Thiney, l'étoile montante du foot féminin français, Julie Dufour, la coach Sandrine Soubeyrand ou encore la légende du PSG, Rai, devenu actionnaire au sein du club de la capitale, juste avant leur match face à Chelsea en Champions League. Un échange à coeur ouvert avec Gaëtane Thiney, qui évoque son lien et son amour si poignant pour l'équipe de France, malgré son absence depuis sa prise de parole après le mondial 2019 en France par Corinne Diacre, alors même que la milieu de terrain est un élément prépondérant dans son club (5 buts et 2 passes décisives en D1, ndlr), actuellement deuxième au classement.

"L’équipe de France c’est viscérale, j’aime la France, j’aime tout ce que j’ai vécu, c’est mon rêve en continue et faire les Jeux, c’est pour moi un point final parfait pour ma carrière. Je pense qu’au regarde de tout ce que j’ai vécu, car je n’ai pas eu une carrière internationale si facile que ça, je me suis toujours affirmée et j’ai été parfois incomprise. Je pense que les gens ne me connaissaient pas forcément, par rapport à mes choix.


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Pour moi c’est dans un coin de ma tête que je ferais les Jeux Olympiques de 2024, parce que moi j’ai toujours besoin d’objectif un peu irréalisable, même si ça ne l’est pas tant que ça, car je suis là, je joue, je performe. Après les choix des coachs, ce sont leurs choix. Mais je l’ai dans un coin de ma tête.

Je ne veux pas me prendre la tête avec ça, car j’ai tellement vécu de déceptions quand les listes sortaient et [sur le fait de] toujours devoir me justifier, pourquoi j’y suis pas et elle (Corinne Diacre, l'ancienne coach des Bleues, qui avait évincé la joueuse, ndlr) critique, elle est difficile à gérer, elle est difficile à manager. Très sincèrement si je suis difficile à manager, alors peut-être qu’il y a des problèmes dans la formation des managers, car j’ai beaucoup de caractère et j’ai une grosse qualité, c’est ma franchise, donc dans un monde où il faut parfois se taire, c’est vrai que c’est compliqué, mais je pense le faire avec tact.

Aujourd’hui j’ai annoncé que c’était ma dernière année, je profite de chaque instant à fond et évidemment j’aimerai finir avec une médaille autour du cou et chanter la Marseillaise une dernière fois, car quand je la chante, j’ai envie de pleurer […] je vis pour ça [ces émotions]. J’ai 38 ans, j’ai fait beaucoup de sacrifices dans ma vie personnelle et j’ai qu’une envie c’est de continuer à rêver, c’est même dur de me dire que c’est ma dernière année. Donc l’équipe de France pourquoi pas [en parler], mais je ne veux pas que ça me parasite."

Journaliste - Ta franchise pour faire avancée les choses t’a porté préjudice finalement ?

Oui j’ai pris des risques. Moi j’ai parlé beaucoup plus tôt que les autres [joueuses], on ne m’a pas écouté, et je l’ai fait avec beaucoup de tact, puisque j’ai parlé de performance et d’héritage pour les jeunes et que je ne pouvais cautionner tout ça, en prenant beaucoup de risques [étant donné] que je suis à la Fédération, donc j’étais toujours un peu entre deux, mais je me suis toujours positionnée.

Après je suis dans un club qui a un peu moins de poids politiquement et ça me préserve en tant que personne, mais du coup c’est peut-être moins important quand je parle. Les joueuses savent qui je suis, que ça soit Wendie Renard avec qui j’ai une très bonne relation, même Eugénie [Le Sommer] à qui j’ai envoyé un message quand elle a été reprise pour la Coupe du Monde [2023].

Je ne suis pas quelqu’un de jaloux, pas du tout. J’ai envie que les gens réussissent, leur réussite ne changera rien à la mienne. Comme pour les jeunes, quand Julie prend l’affiche, quand Clara [Matéo] prend l’affiche, tant mieux, je n’ai aucune aigreur, je suis hyper heureuse de participer à leur construction. Mais des fois quand on est un peu différent, ce n’est pas normal [aux yeux des autres]. Je n’ai rien à gagner de plus, je n’ai pas gagné plus d’argent en restant ici, j’en ai gagné moins, mais j’avais une mission c’est que ce club évolue, que ces filles soient payées, qu’aujourd’hui on soit là, qu’on joue la Champions League, c’est ma réussite. Je n’ai pas de trophées, mais c’est un vrai trophée et il faut respecter que je sois une femme de projet, moi je le vis comme ça.

Journaliste - Au sujet de Julie Dufour, et le regard qu'elle porte sur la jeune joueuse arrivée cet été au sein du club parisien.

Au mois de juillet, notre première semaine d’entrainement - j’ai quand même le ressenti - très vite sur le terrain on s'est connectées, car elle sent le foot, elle a les qualités modernes parce qu'elle va vite.

Là où il faut faire attention comme je disais, c'est que tout va très vite, il faut être bien entourée. Moi j'essaye un maximum de toutes les entourer, car elles vivent toutes un peu ce moment-là. Là où il faut être bon dans le foot c'est le mental, et là ce n'est pas propre à Julie, mais le monde du foot est très difficile, très très difficile, car on nous monte très très haut, et on peut redescendre très très bas.

Moi je l'ai vécu personnellement et c'est très bien, car ça nous forge, mais il faut être prêt à encaisser aussi les coups. Pour l'instant elle est dans son truc, tout va bien et tant mieux, mais il faut juste être au courant que parfois il y a des downs (des bas), et pour autant on ne passe pas de : "Je suis la meilleure à je suis nulle."

Journaliste - Pour la suite, terrain ou présidence de la Fédération française de football ? Comme tu nous as dit que tu as de gros objectifs. (sourire)

(rires) Oui j'ai de gros objectifs. Le soucis d'être président de la Fédération Française de Football c'est que c'est un monde très très difficile, puisque j'y suis depuis 2002, je le connais bien. Je me suis toujours dit que je voulais le devenir, car je voulais montrer qu'on peut être à la tête d'une Fédération et faire les choses en toute transparence.

Avec les années qui passent je me demande si pour y accéder, c'est possible avec ces arguments-là, car c'est un monde très politique et je ne suis pas sure d'être faite pour le monde politique. Je peux dire mes idées, mais j'ai du mal à faire semblant. On verra avec les années, mais déjà je vais profiter de jouer, c'est ce que j'aime le plus et après je verrais, j'ai plein de possibilités, car j'aime la vie, j'aime les gens et j'aime découvrir des choses, donc je ne sais pas vraiment ce que je vais faire.

Images : beIN Sports

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